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ASIE / Moyen-Orient

L'actualité de la semaine en Asie

Les combats de l’armée syrienne et ses alliés contre les groupes rebelles et djihadistes se poursuivent dans la région d’Idlib, au nord de la Syrie. Le conflit a provoqué entre 300 000 et 500 000 morts depuis 2011 et la fuite de sept millions de réfugiés.

La guerre civile en Syrie est entrée dans sa neuvième année en mars. Mais son issue ne semble guère faire de doute. Depuis fin avril, les forces du régime de Bachar el-Assad et l’aviation russe intensifient leurs bombardements du sud de la province d’Idlib, dernier grand bastion de la rébellion sunnite. L’offensive terrestre a été lancée début mai. L’armée et les milices supplétives progressent lentement mais méthodiquement. Plusieurs localités sont déjà tombées, dont Qalaat al-Madiq, fief de la rébellion depuis 2011. Les combats risquent de durer.

« Plus de 50 000 combattants rebelles bien armés et aguerris au combat restent à Idlib, explique le géographe Fabrice Balanche dans une note pour le Washington Institute. Environ 20 000 à 30 000 d’entre eux appartiennent au groupe djihadiste Hayat Tahrir al-Sham (HTS), composé principalement de Syriens recrutés à Idlib et d’anciens combattants de divers territoires rebelles repris par le régime ces dernières années. » Le groupe HTS peut aussi s’appuyer sur les 5 000 à 10 000 hommes d’Al-Qaïda, des combattants Ouïghours chinois du Parti islamique du Turkestan (3 000 combattants) et l’aide ponctuelle de Huras al-Din (2 000 membres).

Cette imposante coalition explique les timides avancées des forces pro-Assad. L’autre raison est géopolitique. L’armée ne s’attaque pas au nord d’Idlib, certainement pour ne pas contrarier la Turquie voisine qui ferait face à une nouvelle crise de réfugiés. Moscou ménage ainsi le président turc.

« Damas a choisi une option intermédiaire, souligne Michel Duclos, ancien ambassadeur de France en Syrie qui publie en juin La longue nuit syrienne (Éd. de L’Observatoire). Le régime veut surtout récupérer le contrôle des grands axes du pays (Alep-Lattaquié, Alep-Damas) ». Jusqu’à peu, Recep Tayyip Erdogan avait réussi à repousser cet assaut, ayant négocié avec Vladimir Poutine en septembre dernier à Sotchi. Il avait, en échange, promis de créer une zone démilitarisée de 20 kilomètres à Idlib et la libre circulation sur les routes Alep-Lataquié et Alep-Hama.

« Il n’a pas été en mesure d’appliquer les conditions essentielles du cessez-le-feu de Sotchi, ajoute Fabrice Balanche. Les rebelles ne souhaitaient pas abandonner leurs lignes défensives, ni perdre les sommes colossales qu’ils tiraient de la circulation des marchandises sur ces autoroutes. Une fois que le Front national de libération (coalition rebelle créée par la Turquie) a complètement échoué à arracher toute influence au HTS, Erdogan n’avait que peu de raisons tactiques de continuer à s’opposer à une offensive du régime de Damas. »

Selon Michel Duclos, la position d’Erdogan s’est affaiblie avec l’effondrement des groupes rebelles pro-turcs au moment où sa relation avec la Maison blanche battait de l’aile. Même s’il condamne officiellement l’offensive actuelle, le dirigeant turc voudra surtout tirer profit du début de retrait américain à l’est du pays en s’assurant le contrôle de la frontière nord-est qu’il ne veut pas laisser aux mains des Unités de défense du peuple kurde (YPG).

Sous pression, les Kurdes sont revenus négocier avec les autorités syriennes en début d’année. Mais le maître de Damas n’est pas enclin à leur faire beaucoup de concessions alors qu’ils ne conservent leur position à l’Est qu’à la faveur du maintien des soldats américains qui dissuade l’armée turque d’intervenir.

Bachar el-Assad est d’ores et déjà le grand vainqueur de la guerre. Son armée et ses alliés ont reconquis une grande partie du territoire. Il a débuté un processus de normalisation avec les pays arabes. Il jouit du soutien indéfectible de l’Iran et de la Russie. Les Européens ne disposent guère plus que l’arme financière de la reconstruction pour tenter de reprendre pied dans le pays alors que la Russie sollicite cette aide depuis des mois.

La principale difficulté du président syrien est économique. Les sanctions américaines portent leurs fruits et Washington empêche aussi les livraisons irakiennes de carburant au régime syrien. Les prix des denrées et l’essence flambent au grand désarroi des populations. Le maître de Damas peut néanmoins se projeter vers les législatives de 2020 et la présidentielle de 2021 tout en poursuivant le remodelage ethnique de son pays en favorisant l’installation des communautés chiites.« Bachar el-Assad est la clé de voûte d’un système féodal et clientéliste avec des officiers supérieurs et des chefs de tribus, conclut un fin connaisseur du pays. Le consensus est encore là pour le maintien de sa famille au pouvoir. Si on le remplaçait, les rivalités seraient trop nombreuses... »

 

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