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BAGDAD | En déroute en Irak et en Syrie, le groupe État islamique (ÉI) est contraint de se replier dans le désert et dans la clandestinité, trois ans après avoir contrôlé un territoire de sept millions d'habitants aussi grand que l'Italie.

Fin 2014, ce groupe ultra-violent né en Irak avait conquis un tiers de ce pays pétrolier. Il a aujourd'hui perdu 90% de ce territoire dont la deuxième ville du pays, Mossoul, d'où il avait proclamé un «califat» à cheval sur la Syrie et l'Irak. 

En Syrie, l'ÉI a dû céder plus de 60% de sa capitale autoproclamée, Raqa (nord), face à l'offensive d'une alliance de combattants arabes et kurdes soutenue par Washington (FDS).

Il est aussi menacé par les troupes du régime de Bachar al-Assad dans la dernière province qu'il contrôle encore, Deir Ezzor (est), où l'armée syrienne est parvenue mardi à briser le siège de plus de deux ans imposé par les djihadistes à la partie gouvernementale du chef-lieu du même nom.

Alors qu'il avait un temps tenu la moitié du territoire syrien, il n'en régit plus que 15% aujourd'hui, a indiqué à l'AFP le géographe Fabrice Balanche, spécialiste de la Syrie à l'Université de Lyon (France).

C'est trois fois moins que le régime Assad qui contrôle aujourd'hui 50% de ce pays ravagé par la guerre et moins également que les forces kurdes (23%), ajoute-t-il.

En Irak et en Syrie, «le projet de gouvernance de l'ÉI est compromis, mais l'ÉI n'est pas défait», souligne toutefois Ludovico Carlino, spécialiste des mouvements djihadistes au centre de recherches IHS Country Risk.

Même si la perte de Raqa, ville symbole avec Mossoul du projet «étatique» des jihadistes, aura «d'énormes implications pour l'ÉI en termes de propagande», selon M. Carlino, le groupe va se replier sur le désert irako-syrien.

Clandestinité

La Vallée de l'Euphrate, qui court de la province de Deir Ezzor dans l'est de la Syrie jusqu'à al-Qaïm, dans l'ouest de l'Irak, va devenir «la plate-forme de lancement de l'insurrection, pour l'ÉI revenu à la clandestinité», affirme-t-il.

Selon les commandants de la coalition internationale anti-ÉI emmenée par les Etats-Unis, entre 5 000 et 10 000 combattants et commandants jihadistes ont déjà fui Raqa pour s'y rassembler.

L'ÉI «a transféré toutes ses institutions administratives» dans cette zone longue de 160 kilomètres et y contrôle des champs pétroliers, indique M. Carlino à l'AFP.

Un bien précieux pour le groupe extrémiste dont «les revenus pétroliers mensuels ont baissé de 88% et ceux issus des taxes et confiscations de 79% par rapport à 2015», assure-t-il.

La bataille se prépare déjà dans la vallée de l'Euphrate et différentes forces entendent prendre l'ÉI en étau dans cette zone frontalière: celles du régime syrien appuyées par la Russie, celles des forces irakiennes et des FDS soutenues par les Américains.

Les djihadistes ont eux commencé à creuser des tunnels et monter des chaînes de fabrication d'explosifs et de véhicules piégés, affirment les militaires de la coalition internationale.

Car, note M. Balanche, «la perte de Raqa est déjà actée. C'est la reprise complète de Deir Ezzor par l'armée syrienne qui marquera le véritable tournant».

D'où la fébrilité des jihadistes à Deir Ezzor, où ils ont cherché à verrouiller «toutes les entrées de la cité, chaque quartier, chaque rue, et miné les lisières des villes» de la province, rapporte le militant syrien Omar Abou Leïla.

Pour éviter «d'être découverts ou infiltrés (...), ils ont disséminé plus d'espions et arrêtent tous les jeunes hommes dans les rues».

Une fois les jihadistes chassés en Syrie comme en Irak, la question des relations entre diverses populations, minoritaires et majoritaires se posera en outre avec acuité.

Peurs

L'union sacrée entre Kurdes et Arabes tiendra-t-elle face aux velléités d'hégémonie ou d'indépendantisme?

Damas laissera-t-il d'autres forces contrôler des pans d'un pays où il tente depuis six ans d'écraser rebelles et djihadistes?

Les habitants de Deir Ezzor --assiégés, affamés, sans eau et électricité accaparées par les djihadistes-- redoutent tout autant la bataille que ce qui arrivera après.

«Ils ont peur que les FDS s'entendent avec le régime pour lui remettre le territoire repris à l'ÉI», témoigne Omar Abou Leïla.

L'autre «grande peur est que les milices de l'Iran massacrent des civils pour se venger en prétextant qu'ils étaient avec l'ÉI».

C'est sur le terreau de ces divisions ethniques et confessionnelles que l'ÉI a prospéré dans le passé, face à des Etats incapables d'oeuvrer à la réconciliation, préviennent les experts.

Pour M. Balanche, la «légende de l'ÉI va se répandre» car certains de ses membres iront «poursuivre le djihad ailleurs».

Avec AFP

 

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