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Le mouvement de contestation qui secoue le sud de l’Irak est le résultat d’années de colère contre la corruption et le chômage, jusqu’alors mise sous le boisseau du fait de l’effort de guerre contre les djihadistes, estiment les experts.

Six mois après l’annonce de la « victoire » sur le groupe djihadiste État islamique (EI), le mécontentement populaire refait surface contre la classe dirigeante, qui peine à former un nouveau gouvernement après les élections de mai.

« Les échecs de la classe politique en matière de gouvernances économique et politique apparaissent en pleine lumière », explique à l’AFP Fanar Haddad, spécialiste de l’Irak.

Des échecs qui ont un réel impact sur la vie quotidienne de 38 millions d’Irakiens forcés de composer avec une pénurie chronique d’électricité, des ressources en eau qui s’assèchent, des services publics absents et un chômage endémique. Sans compter les accusations de corruption.

Ce sont ces mots qui résonnent depuis plus d’une semaine dans les manifestations parties de la ville portuaire de Bassora, zone la plus riche en pétrole d’Irak, avant de gagner l’ensemble du Sud. Avec chaque fois une question : « Où est le gouvernement ? »

Néanmoins, le mouvement semble aujourd’hui s’essouffler, malgré des appels à défiler les jours prochains.

Explosion de rage

Chaque été — dans un pays où le thermomètre atteint aisément les 50 degrés —, les pénuries d’eau et d’électricité déclenchent des crises.

« Les Irakiens ont assez de revendications légitimes pour que des manifestations spontanées éclatent », poursuit Fanar Haddad, de l’Université de Singapour.

Ce mouvement est surtout « une explosion de rage contre un système tout entier », souligne-t-il. Avant d’ajouter: « Que des acteurs politiques tentent de coopter le mouvement ou d’en tirer profit est une autre histoire. »

Les autorités, prises de court et déjà secouées par une abstention record aux législatives de mai, ont certes assuré le droit de manifester pacifiquement, mais elles ont rapidement dénoncé des « vandales » et envoyé les forces de l’ordre au-devant des manifestants qui ont brûlé les locaux de partis et saccagé des bâtiments publics.

Le gouvernement de Haïder al-Abadi a semblé prendre rapidement la mesure d’une contestation qui à ses débuts semblait réclamer rien moins que la chute du système tout entier.

Les proches de M. al-Abadi le défendent en soulignant que la « guerre contre la corruption » qu’il a promise aussi dure que celle contre le groupe EI prendra du temps dans le pays, le 12e parmi les plus corrompus du monde.

Mais pour le politologue Hicham al-Hachémi, le premier ministre est l’unique responsable de cette « fin de mandat qui lui portera préjudice », « malgré ses succès militaires ».

Et les promesses faites à Bassora — trois milliards de dollars d’allocations, investissements dans l’habitat et les écoles — sont loin de convaincre des manifestants qui savent que M. al-Abadi ne sera peut-être pas reconduit dans ses fonctions.

Les Irakiens ont assez de revendications légitimes pour que des manifestations spontanées éclatent

Mais ce mouvement pourrait ne pas faire long feu, selon M. Hachémi, car malgré des « revendications légitimes » déjà portées lors de manifestations ces dernières années, il n’a « ni direction, ni identité politique, ni même soutien médiatique » en Irak.

Des ordres d’arrestation ont été lancés contre des dizaines de militants qui diffusaient images des manifestations et appels à plus de défilés.

Sur Internet, déclarations et communiqués d’appel à la sédition se sont multipliés. Mais la mobilisation en ligne a connu un brutal coup d’arrêt. L’Internet a été coupé avant d’être rétabli lundi, mais il ne donne toujours pas accès aux réseaux sociaux.

Quant à la voie de sortie, elle pourrait prendre la forme de « concessions cosmétiques et de promesses de réformes », prédit M. Haddad.

Pourtant, dit-il, les réponses aux questions soulevées par les manifestants « nécessitent bien plus que ce que la classe politique préoccupée par son propre intérêt peut offrir ».

Cette dernière va donc « très probablement faire le gros dos et attendre que passe la tempête », dans un pays où la population assure ne plus rien attendre des politiques, pour la plupart inamovibles depuis la chute du dictateur Saddam Hussein il y a quinze ans.

Avec le devoir

 

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