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POLITIQUE

L'actualité Politique de la semaine en RDC

Dans un communiqué, cette structure pro Eglise catholique, énumère les 10 raisons de son rejet de cette imprimante et du fichier électoral

Chose promise, chose due. Le Comité laïc de coordination (CLC), a démarré hier dimanche 7 octobre, sa campagne nationale contre la machine à voter et le fichier électoral, annoncée depuis le lundi 24 septembre dernier. Dans son communiqué parvenu à Forum des As, cette structure proche de l’Eglise catholique énumère les 10 raisons de sa " fatwa ". Pour le CLC, la date du 7 octobre pour le démarrage de sa campagne n’a pas été choisie au hasard. Car elle coïncide avec le lancement, le même jour par la CENI, de l’opération d’impression, de conditionnement et de livraison des bulletins de vote, des procès-verbaux et des fiches de résultats. Forum des As publie ci-dessous en fac-similé, les différentes communications du CLC en rapport avec sa campagne nationale.

Pourquoi une campagne contre la machine à voter et le fichier électoral corrompu ?
1. Le Comité Laïc de Coordination se fait, aujourd’hui, le devoir d’assurer le lancement d’une vaste campagne pour décréter la mobilisation générale contre le recours à la machine à voter aux élections du 23 décembre 2018 et contre l’utilisation, en l’état, du fichier électoral actuel, puisqu’il nécessite des améliorations urgentes pour assurer sa fiabilité en y extirpant tant de millions d’inscrits indésirables.
Le CLC a choisi de faire démarrer cette campagne, le 7 octobre, date d’importance stratégique, retenue de manière expresse par le calendrier électoral de la CENI pour " le démarrage de l’opération d’impression, de conditionnement et de livraison des bulletins de vote, des procès-verbaux et des fiches de résultat ", en attendant " le déploiement de ces matériaux, à partir du 16 novembre vers les sites de formation. " Cette tâche de production, de diffusion et de redistribution des documents électoraux est d’importance capitale pour la crédibilité des votes qui vont avoir lieu dans quelques semaines. Raison pour laquelle l’Accord de la Saint-Sylvestre avait jugé utile, dans une clause particulière, de recommander à la CENI de " sécuriser la circulation des bulletins de vote et tout matériel électoral sensible " (IV.7.2. F.)
2. On serait en droit de s’interroger sur les raisons de cette campagne du CLC, puisqu’il ne s’agit pour la CENI que de poursuivre l’application rigoureuse du calendrier électoral qu’elle a elle-même promulguée par sa décision n’° 065 du 5 novembre 2017. C’est que, dans l’entre-temps, une initiative audacieuse et unilatérale est intervenue de déclasser les bulletins de vote au profit d’une certaine machine à voter.
Dans ces élections de tous les dangers, combinant trois scrutins différents, dans ce grand pays qui connaît au quotidien des situations de pénurie énergétique grave, quelle instance irresponsable a pu se permettre de lancer aux Congolais un défi aussi énorme et suicidaire ? Qui s’est octroyé le pouvoir de s’écarter de l’application rigoureuse de la loi électorale en vigueur pour oser substituer le bulletin de vote à l’écran tactile ? Promulguée le 24 décembre 2017, en effet, la nouvelle loi électorale précise les délais de distribution des " bulletins de vote ", leur mode d’utilisation et les modalités de leur comptabilisation (articles 56, 57 et 64). Nulle part il n’est question du vote électronique, qui est d’ailleurs interdit d’utilisation pour les élections en cours (art 237 ter). Un document approprié sera mis à votre disposition concernant les " dix raisons pour dire non à la machine à voter ! "
Même la recommandation de l’Accord de la Saint-Sylvestre " d’explorer les voies et moyens de rationalisation du système électoral pour réduire les coûts excessifs des élections ", du reste adressée non par à la CENI mais au gouvernement, ne peut justifier une telle initiative audacieuse et unilatérale, car personne n’est au-dessus de la loi.
Plus scandaleux encore, aucun consensus ne semble avoir été recherché au préalable pour autoriser un revirement aussi périlleux dans un processus déjà en cours et consentir d’aussi importants décaissements, de surcroît au sujet d’une technologie douteuse dont la RDC servirait de champ d’expérimentation. Le CLC continue à affirmer que ces comportements appellent sanctions devant la loi, tant pour les dépenses engagées que pour le péril auquel on continue à soumettre toute une population, en hypothéquant son avenir.
3. S’agissant du fichier électoral, on ne peut comprendre que la centrale électorale ne se soit pas empressée, toutes affaires cessantes, de mettre en œuvre les recommandations de l’audit qu’elle a elle-même commandée auprès de l’OIF pour fiabiliser davantage le fichier électoral. Il en est de même des observations de la Fondation britannique Westminster pour la Démocratie qui n’ont été prises en compte que de manière sélective, en négligeant les remarques les plus fondamentales.
4. En moins de 80 jours de la date du 23 décembre 2018, la démarche de la CENI, au lieu de se soumettre à l’impératif du retrait de la machine à voter et de révision du fichier électoral, demeure figée sur ces choix initiaux tant décriés. Par son entêtement, elle ne cesse de répandre le venin de la suspicion, épuisant le peu de crédit de confiance que les compétiteurs électoraux lui accordaient encore. Devant une situation aussi grave, le CLC a donc décidé de prendre de l’initiative. En effet, l’expérience a démontré que c’est au prix des efforts, des sacrifices et des pressions, fruit du combat pacifique du peuple, que le processus électoral a connu jusqu’ici quelques avancées significatives.
5. La campagne que lance le CLC a donc pour objectif de fédérer toutes les énergies populaires disponibles, sur base de deux motivations essentielles : le caractère spécial des élections en cours et le danger que représentent ces deux impositions. En effet, d’une part, ces élections en contexte de crise aigüe s’apparentent à un véritable combat de libération national contre un système oppressif et dictatorial pour accéder à une ère de normalité démocratique, gage de l’instauration de la paix et du fonctionnement harmonieux des institutions républicaines. D’autre part, l’imposition de la machine à voter et du fichier électoral actuel, objets de tant de controverses et de critiques, à l’interne et à l’externe, ne peut être compris que comme une stratégie de planification du chaos, puisqu’elle conduit inexorablement vers des litiges postélectoraux interminables qui ne seraient solubles que par des affrontements ou des répressions à grande échelle.
6. Voilà pourquoi, pour crédibiliser et sécuriser les élections à venir, le CLC mise sur cette campagne qui aura cours jusqu’en décembre 2018 et qui portera sur deux volets essentiels : une sensibilisation tous azimuts sur les méfaits de la machine à voter et du fichier corrompu et une pétition générale contre cette double imposition. Il va sans dire que ces élections doivent avoir lieu, impérativement, à la date fixée du 23 décembre 2018. En cas de nouvelles défaillances, après 7 ans de préparation et de prolongation de la préparation de ces élections, on serait en droit de conclure à l’incompétence et à la mauvaise foi des animateurs de la CENI et celles des pouvoirs publics.
7. Telle est l’optique dans laquelle s’inscrit la présente campagne. Aussi, le CLC invite-t-il toutes les forces vives de la Nation et toutes les personnes de bonne volonté à prendre une part active à cette action, à travers les quartiers de nos villes et les villages de notre campagne pour barrer la route à la tricherie massive qui s’annonce. Cet appel s’adresse ainsi à toutes les organisations : mouvements citoyens, associations de jeunes et de femmes, partis politiques, organisations professionnelles et autres syndicats, jeunes et vieux, hommes et femmes.
En conclusion, il n’est pas vain de rappeler que tous ces efforts pour des élections crédibles garantes de la paix, se situent en droite ligne du combat légué par Patrice Lumumba lui-même, quand il disait : " nous allons lutter ensemble pour établir la justice sociale (…) et faire régner non pas la paix des fusils et des baïonnettes mais la paix des cœurs et des bonnes volontés … afin de " faire du Congo le centre de rayonnement de l’Afrique toute entière ".
Fait à Kinshasa, le 5 octobre 2018.
Pour le COMITE LAIC DE COORDINATION,
Prof isidore Ndaywel

DIX RAISONS POUR DIRE NON A LA MACHINE A VOTER

1. La Loi Electorale reconnaît à la CENI l’organisation des élections soit au moyen d’un bulletin papier soit par vote électronique (Art. 47 al 1 LE). Cependant, pour les élections du 23 décembre 2018, la Loi Electorale exclut le recours au mode de vote électronique (Art. 237 ter al. 1 LE). Par ailleurs, aucun consensus sur ce mode de vote n’a été trouvé entre la CENI et les parties prenantes 
2. Le Calendrier électoral publié par la CENI en date du 05 novembre 2017 n’a pas prévu l’utilisation de la machine à voter. Par contre, il a prévu l’impression des bulletins papiers du 07 octobre au 15 novembre 2018. 
3. La machine à voter pose un véritable problème de fiabilité, étant donné que personne ne connaît ce que renferment réellement les logiciels de la machine à voter et que ceux-ci n’ont pas été audités. Le choix de l’électeur n’est pas à l’abri des modifications volontairement programmées. 
4. Dans la majorité des cas, on fera face à des électeurs non instruits et/ou non formés à l’utilisation de la machine à voter. Ceux-ci devront être assistés par les agents du bureau de vote, ce qui pose le problème du secret de vote. 
5. De l’avis de nombreux experts, le temps passé devant la machine à voter par électeur ne permettra pas aux 600 électeurs prévus par bureau de vote d’exprimer leur choix en une journée. Il est établi qu’en fonctionnement normal, qu’un bureau ne peut faire voter que 220 électeurs. 
6. La liste des 600 électeurs assignés dans chaque bureau de vote n’étant pas intégrée dans la base des données de la machine à voter et par ailleurs, aucune limitation de vote n’étant pas prévue, il y a risque de bourrage des urnes par les agents électoraux qui pourront voter à l’infini avec les bulletins disponibles. 
7. L’imprimante de la machine à voter étant thermique, il est à craindre qu’à force de sollicitations pour l’impression des bulletins de vote de trois scrutins, elle soit hors d’usage pour cause de surchauffe. 
8. La déficience technique de l’imprimante thermique peut être utilisée de bonne ou de mauvaise foi pour ne pas imprimer la trace des résultats ; ce qui pourrait priver les témoins des candidats des copies des résultats des dépouillements. 
9. La CENI n’a prévu qu’une seule machine de réserve pour 5 machines prévues par Centre de vote, si 2 machines tombent en panne au même moment, un bureau ne va pas fonctionner et si une 3ème machine tombe en panne, c’est le dysfonctionnement total du centre de vote. 
10. Les experts les plus avisés doutent de la capacité de la CENI à former pour l’utilisation de la machine ou sa maintenance, en moins de 80 jours, 232 formateurs des formateurs, 21.000 techniciens informaticiens et 453.408 agents des bureaux de vote. 
Il est plus qu’hypothétique de trouver un nombre aussi élevé de techniciens informaticiens bien formés et disponibles dans le pays. Cette machine pose un problème réel des ressources humaines compétentes et disponibles. Il y a risque de non opérationnalité de bureaux de vote en cas de dysfonctionnement du système. 
Fait à Kinshasa, le 05 octobre 2018

 

 

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