* Pour le Prélat catholique qui s'adressait hier à la presse, les revendications de Fayulu et de ses pairs sont désormais révolues.
* Par ailleurs, l'Archèvêque de Kinshasa appelle la classe politique à la réconciliation et plaide pour une gratuité scolaire réelle.
Le cardinal Fridolin Ambongo s'est adressé à la presse hier mardi 12 novembre à Kinshasa. Présenté aux professionnels des médias, le nouveau conseiller du Pape François a souligné qu'il place son cardinalat sous le signe du rassemblement et de la réconciliation. C'est dans cette optique qu'il a exhorté les leaders de Lamuka, la plateforme électorale de l'Opposition, à changer le fusil d'épaule.
Militant pour le triomphe de ''la vérité des urnes'' au lendemain de la proclamation des résultats de la présidentielle du 30 décembre 2018, l'archevêque de Kinshasa demande aux ténors de Lamuka de mettre de l'eau dans leur vin, en tournant la page des querelles électorales, au nom de la réconciliation. Ce, d'autant que ''l'histoire a évolué'', souligne-t-il.
Le Cardinal Fridolin Ambongo se veut un prélat qui rassemble et réconcilie tout le monde. D'où, le sens qu'il donne à sa devise cardinalice "Omnia Omnibus", autrement dit "Tout pour tous". "J'attends, dit-il, être le Cardinal de tous les Congolais".
Le nouveau conseiller du Souverain Pontife affirme ainsi vouloir jouer son rôle et sa mission prophétique, déterminé à rester le rassembleur de tous, sans réserve, et au prix du sacrifice suprême. Il se dit disposé à se mette à l'écoute de tous les Congolais, sans distinction de tendances politiques, religieuses, civiles, sociales, s'engageant à travailler dans "un élan de réconciliation pour le bien-être de tous les Congolais"
"DES GESTES POSITIFS" CHEZ FATSHI
Le Cardinal Ambongo révèle à ce propos que, sur le plan politique, il a constaté "des gestes positifs", dix mois après l'installation de nouvelles autorités. "Est-ce que le souhait du peuple est comblé aujourd'hui ? Il reste entier. Naturellement, il y a des gestes positifs qui vont dans la bonne direction, que nous devons saluer... Mais la vérité est qu'on est qu'au début et la misère du peuple continue", a indiqué le Cardinal Fridolin Ambongo, cité par radiookapi.net.
Abordé sur le changement d'attitude de l'Eglise catholique sur le nouveau régime, le Cardinal Ambongo lâche : "Si vous avez noté des changements dans l'attitude de l'Eglise, ce n'est pas parce que l'ancien régime est parti et qu'il y a un nouveau. Si les mêmes causes qui ont fait se dresser l'Eglise hier reviennent, demain vous verrez l'Eglise sur votre chemin".
Pour le prélat catholique, des efforts seront fournis pour réconcilier tous les Congolais, quand bien même il ne serait pas facile d'arriver à une réconciliation parfaite. Pour le Cardinal Fridolin Ambongo, les opposants devront être mobilisés pour surveiller ceux qui sont au pouvoir afin que le patrimoine public soit bien géré.
"IL FAUT UNE VRAIE GRATUITE"
Sur un autre volet, le Primat de l'Eglise catholique a salué la mesure de la gratuité de l'enseignement, décidée par le Président Félix Tshisekedi. "Sur tous les plans, la gratuité de l'enseignement n'a que des bénéfices, mais ça doit être une vraie gratuité, pas une gratuité qui détruit le système scolaire", a-t-il déclaré.
Pour l'archevêque de Kinshasa, si la gratuité fonctionne bien, beaucoup de parents ne sentiront pas le besoin d'envoyer leurs enfants dans des écoles privées. Surtout "si le public est mieux organisé".
Yves KALIKAT / Forum des As