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Le gouvernement du Québec renonce à envoyer une délégation aux Jeux de la francophonie à Kinshasa, en raison des risques liés à la sécurité et à la santé des athlètes et artistes qui auraient participé aux épreuves, a indiqué au Devoir le ministère des Relations internationales.

Cette décision a été prise alors qu’un doute planait depuis déjà quelques semaines sur la participation québécoise à l’événement, qui se tiendra du 28 juillet au 6 août.

« Cette décision n’est pas facile à prendre, mais elle est réfléchie et responsable », a déclaré une porte-parole du ministère, Sylvie Leclerc, par courriel, en invoquant des raisons de sécurité et de santé.

La ministre des Relations internationales et de la Francophonie, Martine Biron, avait déjà exprimé des préoccupations, il y a deux semaines, concernant la sécurité, le logement et l’alimentation des participants.

La semaine dernière, un représentant de la République démocratique du Congo (RDC), pays hôte, s’était rendu à Paris pour rassurer les membres de l’Organisation internationale de la francophonie, lors d’une réunion du Conseil permanent de la francophonie (CPF), dont le Québec, le Nouveau-Brunswick et le Canada font partie.

Le gouvernement du Québec avait également effectué deux missions de sécurité en RDC en prévision des jeux, en janvier et en mai.

« À l’issue de ces deux missions et des conclusions présentées par l’OIF lors du CPF le 21 juin dernier, le Québec estime que les conditions nécessaires ne sont pas réunies pour garantir la participation sécuritaire d’artistes et d’athlètes à ces Jeux », a indiqué mardi Mme Leclerc.

Le Québec prévoyait envoyer 14 athlètes en basketball et trois en tennis de table.

Le gouvernement du Nouveau-Brunswick a de son côté confirmé mardi l’envoi d’une douzaine de personnes à Kinshasa, dont six athlètes en lutte, deux entraîneurs, et deux artistes en peinture et littérature.

Rien n’est parfait

Avant l’annonce de l’annulation québécoise, le directeur du Comité national des jeux, Isidore Kwandja Ngembo, avait affirmé au Devoir que l’événement est « un formidable tremplin pour les jeunes talents sportifs du monde francophone ».

« Dommage pour les pays qui voudront priver à leurs jeunes talentueux une telle opportunité qui ne se présente qu’une fois tous les quatre ans, pour des raisons inavouées », déplorait-il déjà le 15 juin.

Après avoir rencontré les représentants des états et gouvernement au CPF, M. Kwandja Ngembo semblait confiant, la semaine dernière.

« Ils ont relevé quelques défis que le pays hôte se doit de relever rapidement et notamment sur le plan des infrastructures, de la santé, de la sécurité et du transport des athlètes et des délégations officielles, tout en confirmant leur participation aux IXes Jeux de la Francophonie à Kinshasa. Aucune oeuvre humaine n’est parfaite », écrivait-il sur les réseaux sociaux.

Dans une entrevue à TV5, le directeur avait ensuite affirmé que des problèmes de transport ont retardé les travaux de construction.

le Devoir