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Amnesty International a reproché mercredi aux autorités de Kinshasa d'avoir fait de la justice "une part essentielle de la politique répressive" qu'elle les accuse de mener en République démocratique du Congo.

Et ce, dans un climat d'incertitude autour de la prochaine présidentielle."La justice congolaise est instrumentalisée afin de réduire au silence ceux qui sont en désaccord avec l'idée d'un troisième mandat pour le président Kabila", écrit l'organisation internationale de défense des droits de l'Homme dans un rapport sur la RDC intitulé "Ils sont traités comme des criminels".

Pour Amnesty, "la dissidence est visée par une répression sévère à un an des élections" au Congo, et le gouvernement traite nombre d'opposants "comme des criminels".

"Des dirigeants et des militants de l'opposition politique ont été soumis à des arrestations arbitraires par les services de renseignement et condamnés par des tribunaux qui bafouent les normes congolaises, africaines et internationales en matière de droits humains", écrit l'ONG.

Amnesty fait là référence aux condamnations prononcées contre des membres de l'opposition ou de la société civile depuis les émeutes meurtrières contre le pouvoir ayant eu lieu en janvier à Kinshasa et dans plusieurs autres grandes villes du pays.

"Des personnes exerçant pacifiquement leur droit à la liberté d'expression, d'association et de réunion sont arrêtées et placées en détention au secret pendant des mois", ajoute-t-elle.

Amnesty cite quelques cas selon elle emblématiques, comme celui de l'opposant Ernest Kyaviro, arrêté en janvier et privé "de liberté pendant 145 jours sans pouvoir s'entretenir avec son avocat". M. Kyaviro a été condamné à trois ans de prison en septembre pour incitation à la désobéissance civile.

Avec BBC