Le lundi 22 août 2016, à l'audience du procès organisé en chambre foraine à Beni, qui oppose le ministère public à six prévenus présumés êtres des rebelles ADF, qui comparaissent devant la Cour militaire opérationnelle du Nord-Kivu, siégeant en matière répressive, l'un des hommes accusés d'avoir perpétré les massacres des civils dans le territoire de Beni a avoué au cours de sa déposition avoir combattu dans les rangs des ADF depuis une année.

Muhindo Kababo Jackson, c'est son nom, révèle qu'il a été recruté dans le quartier Paida à Beni-Ville, avant de suivre une formation sur le maniement des armes dans un camp d'entraînement de l'ADF situé non loin des localités de Ndalia et Otomabere, dans la province du Nord-Kivu. Ce camp de l'ADF serait dirigé par Kasereka Vihuko.

Selon le prévenu, les dotations en armes et munitions venaient de l'Ouganda. Il a avoué avoir participé à l'attaque de la commune rurale d'Oicha le 30 juillet 2016. Selon Muhindo Kababo, cette attaque était menée par une centaine de combattants ADF de nationalités ougandaise, somalienne et congolaise.

Il sied de noter que ce procès, qui se déroule en audience publique à la tribune du 8 Mars de la mairie de Beni, a débuté le samedi 20 août 2016. Ces gens sont poursuivis comme auteurs présumés de l'insécurité et des massacres des civils dans le territoire de Beni et ses environs, dont le dernier cas déploré remonte au samedi 13 août 2016.

Crimes contre l'humanité: Meurtres et terrorisme

Comme préventions retenues, l'organe de la loi les poursuit pour participation à un mouvement insurrectionnel et crime contre l’humanité par meurtre et terrorisme dans cette partie du Nord-Kivu, qui est en proie à l'insécurité caractérisée par des viols, des vols, des pillages et des tueries.

Les prévenus qui sont à la barre sont: le Tanzanien Kaiyagi Djuma, le Congolais Kasereka Djuma ainsi que les Ougandais Sempela Muswabo Toyota, Jackson Muhindo Kababo, Saka Muhindo Kitswamba, Jean-Baptiste Kasereka.

Pendant l'identification des accusés, le prévenu Sempela Muswabo a reconnu avoir été recruté en Ouganda et enrôlé dans l'ADF depuis bientôt cinq mois. Il a avoué avoir été chargé du montage et du démontage des armes de cette rébellion ougandaise.

A la première audience, répondant à la requête des avocats de la défense, la Cour militaire opérationnelle du Nord-Kivu avait renvoyé la poursuite de l'instruction au lundi 22 août 2016. Les conseils des prévenus ont déclaré avoir introduit cette requête pour qu'ils puissent avoir le temps de préparer la défense de leurs clients en compulsant les dossiers judiciaires. Cela, avant le début de l'instruction des faits par Cour.

Pour ce faire, un dispositif sécuritaire militaire et policier est déployé tout autour de la mairie de Beni et dans d'autres avenues menant vers la tribune du 8 Mars ou se tient ce procès qui a débuté une semaine après que des rebelles présumés ADF aient massacré une cinquantaine de civils dans la ville de Beni.

Donatien Ngandu Mupompa/Le Potentiel