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Kabila reste en fonction jusqu’à l’installation effective du nouveau Président élu. Le 31 juillet 2017, c’est la fin de la refonte totale du fichier électoral. Le 30 octobre 2017, ce sera la date de la convocation du corps électoral. Puis, enfin, fin avril 2018, les congolais seront conviés aux urnes, pour les  élections présidentielle couplées aux  législatives nationales et provinciales. Et, si les moyens techniques et financiers le permettent, les locales pourraient s’y inviter à ces trois scrutins qui, en principe, devraient être organisés   en une séquence et en un jour. La Primature ira, désormais, du côté de l’Opposition. Puis, une ouverture sera laissée, a-t-on appris, de plusieurs sources concordantes,  au Rassemblement de Tshisekedi, pour son éventuelle entrée sur le théâtre des opérations politiques durant cette  période transitoire. Un mécanisme de contrôle croisé ferait qu’on touche à la CENI, grâce à la magie de la restructuration ne serait-ce que partielle. Ainsi, les membres de l’Opposition trônant à la Centrale électorale, tout en étant  en rupture de banc avec leurs mandants respectifs, seront-ils  remplacés par des   délégués nouvellement désignés et investis de la mission spéciale  d’organiser les élections dans les délais fixés dans l’Accord Politique issu de ce Dialogue de Kodjo. Et, dans l’esprit du consensus, devenu, ici,  le principe sacro-saint, il sera procédé, très prochainement, à l’ouverture de la petite territoriale ainsi qu’aux entreprises publiques, aux vertébrés de l’Opposition et de  la Société civile. Aux dernières nouvelles, même la diplomatie n’en serait pas épargnée. Telles  sont, en tout cas,  les grandes options levées au dialogue, avec la bénédiction de tous les délégués, à l’exception de  ceux  de la CENCO, de la Nouvelle Société civile Congolaise ainsi que d’une partie de la Diaspora qui, chemin faisant, avaient décidé librement d’abdiquer.

En RD. Congo,  l’histoire du dialogue de la Cité de l’Union Africaine, sur les hauteurs de Ngaliema, appartient, désormais, au passé.  Aujourd’hui, à 15 heures, le décor a été planté, depuis ce week-end, pour rendre compte à la grande  plénière du compromis  consigné dans l’Accord laborieusement négocié au niveau du Groupe Restreint constitué, faut-il le rappeler,  de 15 membres issus respectivement, de la Majorité, de l’Opposition pro-dialogue, de la Société civile et des personnalités invitées.

Demain, mardi 18 octobre 2016  à 12 heures, ce sera le tour de la signature officielle de l’Accord et, en même temps,  de la clôture du dialogue, sous les auspices de Kodjo, le Facilitateur désigné par l’Union Africaine et appuyé par l’ensemble de la Communauté Internationale.

Mais, la fin de ce dialogue est considérée, outre mesure, comme le début d’un nouvel épisode qui permettrait à Kodjo, arrivé au terme de sa facilitation récusée, du reste,  par une frange importante et représentative  de l’Opposition, de rendre le tablier. Ce qui, du coup,  ouvrirait la voie à la désignation d’un autre médiateur qui, logiquement, viendrait, lui,  tout faire, pour convaincre Tshisekedi et  les gens du Rassemblement des Forces Politiques et Sociales acquises au changement, à rejoindre la barque.

Il semble que le mini-sommet de Luanda, fortifié par les dépositions de Maman Sambo Sidikou qui déjà, mardi dernier,  du haut de la tribune du Conseil de Sécurité des Nations Unies, exprimait des craintes de l’aggravation des tensions politiques à la suite de  la crise électorale devenue constitutionnelle en RD. Congo, ne s’éloignerait pas de cette nouvelle trajectoire-là, pour la suite de ce  feuilleton. 

D’ailleurs, il disait également  que bien que la Monusco ait eu dans son mandat,  entre autres,   la mission de protéger les civils, mais devant l’ampleur de la déflagration populaire et des  autres cris de protestation au rythme saccadé, à l’annonce, justement,  de ces  dates électorales, au-delà du 19 décembre 2016, ligne rouge  fixée dans la Constitution,  ses moyens de défense  risquaient d’être  strictement limitées.

D’où, à son avis, l’impérieuse nécessité d’engager les acteurs majeurs de la politique congolaise sur les rails du dialogue, dans le cadre, cette fois-là,  d’un processus plus large et plus  inclusif. Didier Reynders, le Ministre Belge des Affaires Etrangères,  ne l’avait-il pas dit, auparavant ? Cet interstice demeure, à tout point de vue,  non négligeable dans l’appréhension des faits.

LPM / la prospérité