
Les Ambassadeurs français, sénégalais et angolais vont séjourner du 10 au 14 novembre à Kinshasa, Goma et Beni. A travers eux, c’est le Conseil de Sécurité de l’ONU qui se déplace pour avoir des entretiens avec le Président Kabila, les responsables de l’Opposition et la Société civile. Les trois Ambassadeurs ont eu à s’exprimer sur l’objectif de leur arrivée prochaine en RDC. Ils viennent, selon l’Angolais Ismael Gaspar Martins, exiger une date pour l’élection présidentielle. Une bonne date, a-t-il dit, qui serait choisie par les Congolais eux-mêmes. Il a ajouté qu’une transition devrait être organisée de manière ordonnée en évitant un vide déstabilisant. Il a dit que le Président Kabila doit terminer son mandat et laisser quelqu’un d’autre se faire élire. Au mini-sommet de la CIRGL, tenu le 26 octobre dernier à Luanda, le Président angolais Edouardo Dos Santos, citant l’Accord politique conclu à la Cité de l’Union Africaine, le 18 octobre 2016, s’est prononcé en faveur du maintien du Président Kabila jusqu’à l’élection de son successeur le 29 avril 2018. Une position rejetée par le ‘‘Rassemblement’’, piloté par Etienne Tshisekedi, qui aimerait installer un régime spécial pour organiser des élections courant 2017. L’Ambassadeur français François Delattre, qui va conduire la délégation du Conseil de Sécurité, a insisté pour que l’élection présidentielle se tienne obligatoirement et, cela, à une bonne date dès que possible, tout revenant sur le respect de la Constitution. Pour en arriver là, il faudra que tous les acteurs de la crise se montrent prêts à faire des compromis. Du Chef de l’Etat congolais, la France attend qu’il annonce publiquement qu’il ne se représentera pas à la prochaine élection. Cela signifie que la Majorité présidentielle, qui ne l’entend pas de cette oreille, devrait faire des concessions. Tous les acteurs sont invités au sens de responsabilité pour préserver la paix. Il faudra, alors, définir un cadre pour que les différents acteurs se parlent, sans se permettre d’ignorer le peuple. Le Conseil de Sécurité s’exprime par voie des Résolutions. Il est possible qu’après leur visite de travail en RDC, les trois Ambassadeurs parviennent à faire adopter une nouvelle Résolution, plus contraignante que celles déjà votées pour faire avancer les choses. De plus en plus, on parle de la possibilité d’amender l’Accord du 18 octobre, à défaut d’organiser un nouveau Dialogue au sens formel. Les catholiques s’y attèlent depuis qu’ils avaient suspendu leur participation au Dialogue de la Cité de l’UA.