
Elle réitère à cet effet son appui aux efforts de la CENCO
L’Union européenne (UE) continue à soutenir pleinement les efforts de la Conférence épiscopale nationale du Congo (CENCO). Dans une déclaration sur la situation en RDC, publiée hier jeudi 1er décembre, la Vice-présidente de la Commission et Haute représentante de l’Union européenne estime que la démarche des prélats catholiques vise à "rendre l’Accord politique plus robuste et plus inclusif ".
Aux dires de Federica, le soutien de la Commission européenne au processus électoral en RDC est à ce prix. Mogherini ne s’arrête pas là. Elle appelle donc à la fois le "Gouvernement et l’Opposition à coopérer constructivement dans ce sens" et lance un appel clair au nouveau gouvernement Badibanga "à respecter les droits de l’homme et les libertés fondamentales, et à assurer une sécurité sans répression".
APPUI AUX EFFORTS DE LA CENCO
L’Union européenne s’engage également, avec ses partenaires, à œuvrer pour que le cycle électoral, et en particulier la Commission électorale, soit renforcé. " Une Commission électorale qui ne jouit ni de la confiance des acteurs congolais, ni de celle de ses partenaires, ne pourra pas remplir son rôle. Uniquement dans un pareil contexte et sur base d’un accord réellement inclusif, l’UE pourra considérer un soutien financier aux élections", précise l’UE en substance.
Fort du périple mené à travers les Grands lacs, la Vice-présidente de la Commission et Haute représentante de l’Union européenne affirme s’être entretenu avec plusieurs de ses représentants récemment.
"Je sais qu’ils partagent la même inquiétude et le même objectif de voir une transition démocratique et pacifique ", ajoute-t-elle encourageant le gouvernement à s’engager davantage dans une effective collaboration sur le terrain entre Forces armées de la RDC et MONUSCO. Rachidi MABANDU
Déclaration de la Vice-présidente de la Commission et Haute représentante de l’Union européenne, FedericaMogherini sur la situation en RDC Bruxelles, Parlement européen, 1er décembre 2016 M. le Président,
Le Parlement européen s’est penché deux fois déjà en 2016 sur la situation critique en République démocratique du Congo, avec les résolutions de mars et de juillet. Le Conseil, pour sa part, a déjà adopté, en cette même année, deux conclusions. La RDC sera encore à l’agenda du Conseil "affaires étrangères" du 12 décembre.
Il s’agit d’un pays énorme, aux défis gigantesques. Au même temps, son potentiel est immense - pour les ressources naturelles, bien sûr, mais encore plus pour le potentiel humain, la créativité culturelle.
L’Union européenne a manifesté depuis de nombreuses années sa solidarité avec les populations de l’est du pays. Nous engageons notre aide humanitaire pour le million et demi de personnes déplacées, pour les réfugiés, les femmes victimes de violence sexuelle, utilisée comme arme de guerre. Cela se produit par le biais de plus de vingt partenaires humanitaires, qui ont investi presque €40 millions en 2016.
Nous œuvrons aussi pour trouver des solutions aux causes profondes des conflits, non seulement à travers la future réglementation européenne sur les minerais liés aux conflits, mais aussi par l’appui au processus de Kimberley pour la transparence dans l’exploitation des diamants, et par l’appui à l’Initiative de la conférence régionale des pays des Grands lacs contre l’exploitation illégale des ressources naturelles.
L’Union européenne est aussi engagée dans la lutte contre l’impunité dans l’est du Congo. Nous soutenons le travail de la MONUSCO, et du Haut-commissaire des Nations-unies aux droits de l’homme. Je tiens aussi à rappeler l’importance, pour la gouvernance du pays, de nos missions PSDC, désormais parachevées dans les domaines de la police et de l’armée : EuPol et EuSec.
J’ai voulu souligner cet engagement en RDC, même si la situation politique nous a amené à revoir les priorités de notre partenariat. Aujourd’hui, le seul moyen d’assurer la stabilité en RDC, c’est d’assurer, pour la première fois dans son histoire, une transition démocratique.
Une confirmation sans ambiguïté venant du Président Kabila - qu’il respectera la limite des mandats et que la Constitution actuelle restera en vigueur pendant la période transitoire et sans amendement - contribuera beaucoup à apaiser la situation.
Déroger aux délais constitutionnels - même si techniquement désormais inévitable - n’est envisageable que sur base d’un accord véritablement inclusif, qui puisse assurer une période de transition pacifique et aussi courte que possible. C’est pourquoi l’Union européenne a soutenu un cadre de dialogue, facilité par l’Union Africaine.
L’accord politique qui en est sorti le 18 octobre risque cependant de ne pas satisfaire ces attentes. Le risque de violence à l’échéance du 19 décembre est important, surtout après la répression sanglante du 19 et 20 septembre, qui a laissé, dans les rues de Kinshasa, plus de 50 morts. Un rapport du Bureau des Nations unies pour les droits de l’homme signale clairement les responsabilités de l’appareil sécuritaire de l’état.
Nous avions demandé avec d’autres partenaires internationaux une enquête indépendante sur ces évènements. Depuis les conclusions du Conseil du 23 mai et du 17 octobre - d’ailleurs en ligne avec la résolution du Parlement du 10 mars -, l’Union européenne a rappelé la responsabilité individuelle des responsables des institutions chargées de la justice et de la sécurité à agir dans le strict respect de l’Etat de droit et des droits de l’Homme.
Malheureusement, la répression d’opposants et de membres de la Société civile, incluant des arrestations largement injustifiées, la fermeture ou le brouillage des émissions radios, y compris de RFI, ont continué dans les dernières semaines.
Dans les jours qui suivent le Conseil annoncera sa décision sur les premières mesures restrictives. Mais notre action n’en restera pas là.
o D’abord, nous continuerons à soutenir pleinement les efforts par la Conférence des évêques du Congo, pour rendre l’accord politique plus robuste et plus inclusif. Nous appelons à la fois le gouvernement et l’opposition à coopérer constructivement dans ce sens.
o Ensuite, l’Union européenne lance un appel clair au nouveau gouvernement à respecter les droits de l’homme et les libertés fondamentales, et à assurer une sécurité sans répression.
o L’Union européenne s’engage également, avec ses partenaires, à œuvrer pour que le cycle électoral, et en particulier la Commission électorale, soit renforcé. Une Commission électorale qui ne jouit ni de la confiance des acteurs congolais, ni de celle de ses partenaires, ne pourra pas remplir son rôle. Uniquement dans un pareil contexte et sur base d’un accord réellement inclusif, l’UE pourra considérer un soutien financier aux élections.
o L’Union européenne va poursuivre une concertation étroite avec la région, l’Union Africaine et les voisins de la RDC. Je me suis entretenue avec plusieurs de ses représentants récemment. Je sais qu’ils partagent la même inquiétude et le même objectif de voir une transition démocratique et pacifique.
o Enfin, le rôle du Conseil de sécurité de l’ONU et de la MONUSCO restera crucial. Nous encourageons le gouvernement à s’engager davantage dans une effective collaboration sur le terrain entre Forces armées de la RDC et MONUSCO.
La République démocratique du Congo a sans doute un lien particulier avec l’Europe : c’est notre historie, c’est notre intérêt pour la stabilité de toute la région des Grands Lacs, ce sont les relations quotidiens entre nos peuples.
Ce pays a connu une violence inouïe, qui ne peut pas être oubliée. Les enjeux sont trop élevés. Seule, l’ouverture au dialogue et au compromis peut empêcher de nouvelles violences.
Les gens de la RDC aspirent tout simplement à une opportunité pour s’impliquer dans le futur de leur pays. Seule une véritable démocratie peut répondre à cette demande. Et le futur de la République démocratique du Congo est le futur de toute la région, et d’un continent entier.
Avec forum des as