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Chose promise, chose due, dit un vieil  adage. Tel qu’annoncé,  le Front pour le Respect de la Constitution, sur instruction de Jean-Pierre Bemba, depuis sa cellule de Scheveningen où il est toujours le contrôle de son geôlier,   a signé, ce samedi 14 janvier 2017,  le compromis politique du Centre Interdiocésain. Ses trois délégués, avec Eve Bazaïba en tête, ont, en effet, apposé leurs signatures au bas de l’Accord conclu, le 31 décembre 2016. Avec cet acquis, l’Accord concocté grâce à la bénédiction  des évêques catholiques marque une avancée fulgurante  face à la problématique du  manque d’inclusivité. Le trio Bussa-Makila-Ruberwa, constitué des membres  de l’OPSA, demeure, jusqu’ici, le seul bloc, du côté des non-signataires qui renâclent.   Suspendus à présent, les travaux sur les arrangements particuliers devraient reprendre, officiellement, le mercredi 18 janvier prochain. Le mode de désignation du Chef du Gouvernement, le dispatching des responsabilités et  le Conseil National de Suivi de l’Accord, voilà, en un mot comme en mille, les sujets qui persistent. D’ici la reprise, les tractations se poursuivent.

Les Evêques de la Conférence Episcopale Nationale du Congo ont deux fers au  feu. Il leur faut, pour faire des assises qu’ils président,  une réussite, satisfaire à deux exigences pressantes. D’une part,  l’inclusivité. Et, d’autre part, le  consensus solide sur les arrangements particuliers.

Inclusivité

Avec la signature du Front pour le Respect de la Constitution peut-on  encore dire que l’Accord du Centre Interdiocésain n’est pas inclusif ? C’est là, en quelques mots, une pertinente question qui préoccupe au moins autant qu’elle divise. Certains sont d’avis que toutes les composantes, désormais, ont signé. Et, de la sorte, le tour est joué. D’autres, loin de là, estiment qu’il faudrait que Marcel Utembi et ses pairs de la CENCO puissent  aller chercher la signature de  trois délégués de l’Opposition ayant participé aux pourparlers de la Cité de l’UA,  avant de décocher en refusant de signer l’Accord.  Bien au-delà, quelques  susurreurs  notent, par ailleurs,  que d’autres formations crient toujours à l’inclusivité car n’ayant pas été invitées, ni associées aux pourparlers directs. D’où,  quand est-ce qu’il  y aura  inclusivité totale et générale ? Loin de se préoccuper de la réponse à cette interrogation, les princes de l’Eglise Catholique semblent avoir opté pour ne faire signer que ceux qui ont participé aux discussions en tant que délégués. Et, ainsi, se lancent-ils dans des multiples manœuvres pour prêcher et pêcher les réfractaires du moment. Ils ont été, pour ce faire,  le vendredi dernier, chez  Jean-Lucien Bussa, José Makila et Azarias Ruberwa Manywa. Après des  échanges qu’ils ont   eus  avec ces derniers,  la CENCO a soutenu qu’ ‘’Ils se sont montrés ouverts et ils auraient demandé du temps afin d’échanger avec leurs bases ‘’.

Consensus

Après   l’Accord du  31 décembre 2016, la Conférence Episcopale Nationale du Congo se trouve enchevêtrée dans la bataille d’un consensus autour d’un arrangement  particulier. Ils  doivent, en principe,  donner le ton à l’application de toutes les résolutions adoptées. Aux dernières nouvelles, les parties au conflit ont trouvé une entente sur la taille du gouvernement et le profil du Premier Ministre.  46 membres du gouvernement. Tel est le total négocié et retenu. Il y aura 37 ministres et 9 vice-ministres. Puis, les tractations s’enchaîne  encore  sur le mode de désignation du Chef du Gouvernement, le dépeçage des postes  des responsabilités et, enfin,  la composition du  Conseil National de Suivi de l’Accord, en dehors de la tête qui avait été déjà confiée à Etienne Tshisekedi.  Aucune fumée blanche n’est annoncée, pour ce long  week-end. Mais, très confiante, la CENCO espère un dénouement au plus tard,  le   mercredi 18 janvier. Y a-t-il espoir ?  Pas si facile à devenir à quel rythme les travaux ont-ils pu évoluer alors qu’on en était, tous ou presque,  dans le bain des festivités liées historiquement  au double assassinat de Mzee Kabila et de Lumumba Patrice Emery. Toutefois, en raison du temps, devenu incompressible, la Majorité  et le Rassemblement n’auraient aucun intérêt à se jeter des peaux de bananes de peur de retomber dans le piège du glissement dans le glissement dont les conséquences plongeraient encore le pays dans une autre transition, au-delà de décembre 2017. 

La Pros.