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Par ailleurs, le Président de la Centrale électorale annonce la publication du calendrier dès que le Gouvernement et le CNSA seront installés.
* Quant à l’actualisation du Fichier électoral en cours, la CENI se réjouit d’avoir atteint 15 millions d’électeurs.

Le coût global de l’organisation des élections en RD Congo s’élève à 1 milliard 333 millions USD. Corneille Nangaa Yobeluo, président de la Commission électorale nationale indépendante(CENI), l’a déclaré hier mardi 21 février, au cours d’une rencontre d’information avec des responsables des médias, toutes lignes éditoriales confondues, réunis au 3ème étage de l’immeuble de la Ceni, situé sur le Boulevard du 30-Juin. Ces précisions du numéro 1 de la Ceni viennent ainsi mettre un terme à la controverse ambiante actuelle sur le budget global de l’élection en RD Congo.

Selon le patron de la Centrale électorale congolaise, il s’agit d’un budget triennal clairement réparti. " La première partie se chiffre à 400 millions USD. Son exécution a commencé en 2016 ", a rappelé Corneille Nangaa. Et de préciser : " C’est cet argent qui permet à la Ceni d’enrôler aujourd’hui ". En ce qui concerne la deuxième partie du budget, le montant s’élève à 580. 526 millions USD. C’est donc ces ressources qui permettront à la Ceni d’organiser les élections combinées Présidentielle - Législatives nationales - Législatives provinciales. Ce, conformément à l’Accord de la Saint Sylvestre, considéré à ce jour comme principal document de référence de l’activité politique en RD Congo. La troisième et dernière partie du budget est fixée à 385.000 USD. Elle prendra en charge le reste des scrutins. A savoir les scrutins urbains, municipaux et locaux.

QUID DU CALENDRIER ELECTORAL ?
Depuis l’entame du deuxième semestre de l’année 2016, la Ceni se trouve sous les feux de l’actualité. On lui demande de publier le calendrier électoral. Entretemps, les acteurs politiques ont déjà fixé des dates. Soit avril 2018 selon l’Accord du 18 octobre. Et, fin décembre 2017, pour le compromis politique du 31 décembre. La question est de savoir s’il appartient à la Ceni qui maitrise les données du terrain, d’entériner ces prévisions des opérateurs politiques. En d’autres termes, qu’adviendrait-il si, la Ceni qui est un organe technique, venait à réaliser qu’il n’était pas possible d’organiser les scrutins aux dates reprises ci-dessus ? Que va-t-il donc se passer ? A quand le calendrier électoral ?
" Le calendrier électoral sera publié lorsque le Conseil national de suivi de l’Accord (CNSA) et le Gouvernement auront été installés ", a déclaré Corneille Nangaa, avant de préciser qu’ " avec les deux institutions, la Ceni procédera à l’évaluation des opérations préélectorales actuelles. " Il s’agit, comme on peut le constater, d’un examen mi-parcours, un état des lieux sans complaisance et déterminant pour la suite du processus électoral. Quel sage reprocherait donc à la Ceni de s’être soumis à cette exigence lui permettant de tracer un chronogramme réaliste, élaboré sur la base des données fiables ?
La question serait également de savoir, quel est le plan B que prévoit la Ceni, si jamais la mise en place effective du Gouvernement et du CNSA prenait du retard ? Corneille Nangaa qui s’est posé cette question, n’a pas manqué de réponse derrière la tête. " J’ai proposé aux évêques d’évaluer qu’ensemble avec la Ceni, la Cenco puisse évaluer la situation ", a renchéri le président de la Centrale électorale. " C’est à cet exercice que s’attèle la CENI. Dès qu’on aura évalué, c’est alors que le Calendrier électoral sera publié ", a-t-il encore dit.
Corneille Nangaa rappelle que l’Accord a été signé le 31 décembre. " Nous voici bientôt fin février. On n’a encore ni le Gouvernement ni le CNSA. Et donc, la Ceni n’a pas encore jusqu’ici d’interlocuteur valable. Par conséquent, elle attend que l’Accord de la Saint Sylvestre soit appliqué. Entre-temps, la Ceni n’entend pas croiser les bras. Bien au contraire. Elle fait ce qui relève de son pouvoir. Le tout pour éviter que le retard ne soit considérable. " Conformément à ses prévisions, la Ceni travaille donc en interne et de manière assidue, de façon à récupérer le retard.

JUILLET :PRESENTATION DES STATISTIQUES
Combien de Congolais sont identifiés et enrôlés à ce jour ? Devant des patrons de presse ou leurs représentants, Corneille Nangaa a déclaré que la Ceni a atteint les 15 millions d’électeurs. " Dans les prochains mois, nous aurons atteint 20 millions de personnes identifiées et enrôlées. Dans l’entre temps, la Ceni a commencé hier mardi, les préparatifs de lancement des opérations préélectorales dans le reste du vaste territoire national ", révèle Corneille Nangaa.
Aussi, souligne-t-il, "l’important est de présenter au peuple congolais un Fichier actualisé. " Rendez-vous est ainsi pris pour le mois de juillet prochain. Selon le numéro 1 de la Ceni, les statistiques des opérations d’identification et d’enrôlement des électeurs seront présentées à la fin du mois de juillet 2017. Selon lui, ces chiffres serviront de base à la répartition des sièges. "Mais avant d’en arriver là, il va falloir modifier la loi électorale actuelle. Car, la nouvelle loi sur la répartition des sièges énonce les principes, la clef de répartition sur base du nombre d’habitants d’une circonscription électorale, et non en fonction du nombre de personnes enrôlées. Ce dans la mesure où le pays ne dispose pas à ce jour, de statistiques démographiques actualisées ".
Par ailleurs, Corneille Nangaa ajoute que la seconde étape est qu’à partir desdites statistiques, la ceni s’emploiera à préparer les algorithmes informatiques lui permettant de dire, par exemple, telle circonscription a droit à tel nombre de députés nationaux, ou tel nombre de conseillers municipaux ou urbain, selon le cas. Méthodique, Corneille Nangaa a démontré que cette répartition procède d’une loi. Cependant, il regrette le fait qu’au mois d’août, le Parlement censé de voter cette loi sera déjà en vacances. " A moins qu’il y ait une session extraordinaire. Sinon, la Ceni sera obligée d’attendre la session ordinaire de septembre pour que la loi sur la répartition des sièges soit voté au niveau des deux chambres du Parlement ".
La troisième et dernière étape, souligne Corneille Nangaa, c’est que sur base de la loi modifiée, la Ceni convoquera l’électorat. De quoi s’agit-il ? " La convocation de l’électorat est un acte réglementaire, une décision des treize membres de la Ceni par laquelle ils demandent aux 45 millions d’électeurs inscrits de se mettre en ordre de bataille pour les scrutins ", explique le patron de la Ceni. Et d’ajouter : " cette décision coïncide avec la convocation des Congolais inscrits, ayant la prétention de devenir des dirigeants du pays, à déposer leurs candidatures. Ce, à quelque niveau de responsabilité : Président de la république, député national, député provincial, Conseiller municipal ou urbain, bourgmestre…). Insistant sur le caractère indispensable de la loi sur la répartition des sièges, Corneille Nangaa a fait savoir qu’il sera impossible pour la Ceni d’ouvrir les bureaux de réception et de traitement de candidatures.

PAS DE CAISSE " NANGAA " A LA CENI
Comme la ponctuation dans un style, le sourire a servi de pont entre deux idées de Corneille Nangaa, dans sa rencontre d’hier avec les patrons des médias. Quand il évoque la question spécifique des finances, le Président de la Ceni ne fait mystère d’aucun aspect. " Le principe est qu’aucun sou ne sort sans qu’il n’y ait une double signature. Ensuite, le Président de la Ceni n’a pas de caisse. Les questions financières sont gérées au quotidien par le questeur. Statutairement, c’est le Questeur qui qui gère avec le Président, en respectant les principes classiques de gestion financière. On part de l’engagement. Le Président n’intervenant que pour approbation de certaines dépenses ", a expliqué Nangaa. Une manière courtoise de répondre à ses détracteurs, auteurs des accusations de malversations financières portées contre lui.
Selon Corneille Nangaa, la liquidation est faite par le Questeur. Le rôle du Président de la Ceni ne se limitant qu’à l’ordonnancement. " Il ne le fait pas seul. Plutôt en accord avec le questeur, si bien que le reste poursuit le circuit normal de paiement au niveau de la trésorerie ", a-t-il conclu. Le Président de la Ceni a promis de donner force détails au cours d’une conférence de presse qu’il donnera ce matin. Nous y reviendrons.

Laurel KANKOLE / forum des as