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Accord mort-né ! C’est le cas de le dire après l’échec et la non signature de l’arrangement particulier au terme de quatre mois des discussions directes entre la Majorité Présidentielle, le Rassemblement, le Front pour le Respect de la Constitution, l’Opposition signataire de l’Accord du 18 octobre et la Société civile sous les bons offices des princes de l’Eglise catholique. Le fameux Accord de la Saint-Sylvestre n’était donc qu’un trompe-l’œil, un marché des dupes. Le célèbre opposant Gabriel Mokia Mandembo, Président du Mouvement des Démocrates Congolais (MDCO), savoure sa victoire après le crash observé au Centre Interdiocésain, lundi 27 mars 2017. Il s’était toujours farouchement opposé à la tenue de ce nouveau dialogue uniquement pour répondre aux caprices et à la gloutonnerie de ses pairs du Rassemblement made in Genval qui avaient boycotté les assises de la Cité de l’Union Africaine conduites par l’ancien Premier Ministre togolais, Edem Kodjo, deux mois auparavant. Le Rassemblement ne se bat que pour des postes, le partage du gâteau, a martelé monsieur Mokia tout au long d’une interview exclusive à vous couper le souffle. « Moi je n’ai jamais été corrompu dans ma vie... Je suis l’homme le plus heureux aujourd’hui », a-t-il affirmé. Aux chercheurs des postes comme il les qualifie, Mokia demande de rejoindre le camp du Premier Ministre Samy Badibanga afin d’intégrer l’équipe gouvernementale actuelle. La continuité de l’application de l’Accord de la Cité de l’UA est la piste de solution que le leader du MDCO propose pour sortir de l’impasse actuelle et organiser les élections à bonne date. Ci-dessous, l’intégralité de cet entretien plein d’humours et sans langue de bois.
Entretien
Naufrage au Centre Interdiocésain ! Echec des pourparlers pilotés par la CENCO que l’acteur politique Gabriel Mokia a toujours désapprouvés. Etes-vous un prophète de malheurs ou plutôt un visionnaire ?
Je suis un visionnaire que Dieu a établi sur cette Terre des hommes. Et je viens de battre à la fois le Rassemblement et la CENCO. Je suis l’homme le plus heureux aujourd’hui. Le jour qu’il nous avait reçu ensemble avec le Rassemblement, le Mouvement de Libération du Congo (MLC) et une partie de la Société civile, j’avais dis à ce prête-là : « Monsieur l’Abbé comme vous êtes injuste ces assises vont prendre fin sous forme d’échec et je vais vous combattre. » Et je les ai combattus jusqu’à la fin. Voilà maintenant que les discussions directes sous les bons offices des Evêques catholiques viennent d’accoucher d’une souris. Le Rassemblement a échoué. Ça c’est le fruit du combat de Mokia. Moi je suis un grand politicien et j’ai battu tous ces gens-là. Il faut souligner que Gabriel Mokia a battu la CENCO et le Rassemblement. Par conséquent, Samy Badibanga est resté seul maître à bord, seul Premier Ministre reconnu par une Ordonnance présidentielle et par la Résolution 2277 de l’ONU. Voilà !
La Majorité Présidentielle, le Rassemblement et consorts se sont empoignés, pendant près de quatre mois, pour le partage du gâteau (pouvoir) : Présidence du Conseil National de Suivi de l’Accord et du processus électoral (CNSA), Primature, postes ministériels, … La politique au Congo ne doit-elle être réservée qu’aux individus qui bouffent et ceux qui cherchent à bouffer sans tenir compte des intérêts du peuple ?
Moi je n’ai jamais bouffé. Je le dis devant Dieu. Je n’ai jamais été là où on prépare la bouffe pour les corrompus. Tout celui qui a un élément prouvant le contraire n’a qu’à le publier dans la presse. Ils se sont divisés pourquoi ? Seulement pour des postes. Alors c’est fini, limitez-vous là-bas. Je répète que ce ne sont pas des hommes politiques mais des chercheurs des postes.
Monsieur Mokia, quelle solution préconisez-vous pour sortir de l’impasse actuelle ? Application de l’Accord de la Cité de l’Union Africaine ou celui de la Saint-Sylvestre ?
La solution est simple, monsieur le journaliste. Il y aura continuité de l’application de l’Accord du 18 octobre de la Cité de l’Union Africaine. Et en ce sens, je dis au Chef de l’Etat qui m’écoute, qui me lit, qu’il doit maintenant regrouper tout le monde en commençant par les brebis qui ont échoué et qui voulaient s’entêter pour que Badibanga procède à l’ouverture de son Gouvernement. Ainsi, les membres du Rassemblement vont entrer et ils vont trouver des postes. Et ils doivent seulement se préparer pour les élections. En revanche, les Ministres qui ont trahi Badibanga doivent, en toute logique, quitter le Gouvernement. C’est tout.
Le Président de la République, Joseph Kabila, va bientôt s’adresser aux Députés et Sénateurs réunis en Congrès. Qu’attendez-vous de ce message à la Nation ?
Kabila va unifier l’Opposition autour de Badibanga pour qu’on puisse aller vite aux élections. L’Opposition est entrain de se faire distraire. La Majorité se prépare et nous nous sommes dans la distraction. Dommage ! Je crois qu’ils [les opposants] seront ressoudés cette fois-ci autour de Samy Badibanga pour qu’on puisse gagner la Majorité.
La dépouille mortelle de l’opposant historique Etienne Tshisekedi wa Mulumba est abandonnée, depuis deux mois, sur le territoire belge. Certains acteurs politiques de l’Opposition dont Roger Lumbala déclarent que le Sphinx de Limete a déjà été inhumé à Bruxelles en présence seulement de quatre personnes, tandis que d’autres disent que le corps de cet illustre personnage est gardé dans un magasin quelque part au Royaume de Belgique. Quelle lecture faites-vous de ce feuilleton rocambolesque ?
Tshisekedi a été torturé et humilié de son vivant, depuis l’époque de Mobutu. Il a aussi été torturé par sa famille politique et biologique. Figurez-vous que pour un homme âgé et malade, on a confectionné des discours qu’il devait lire en raison de son immense popularité. Le vieux Tshisekedi était contraint de faire des marches, tenir des meetings, alors que son médecin le lui avait interdit. A cause de son grand succès auprès de la population, des opportunistes se sont greffés jusqu’à le conduire jusqu’à la mort. Etienne Tshisekedi meurt, son corps est torturé. Avant sa mort égal après sa mort. Donc l’homme le plus torturé et humilié de la Terre c’est monsieur Tshisekedi. C’est vraiment dommage ! On a vendu le défunt pour des postes ministériels. Qu’est-ce que nous pouvons encore dire ? C’est sa propre famille qui a fait cela. Nous ne pouvons pas nous mêler dans une affaire qui concerne la famille Tshisekedi. Mais c’est une honte.
Enfin, quasiment tous vos amis de la Dynamique et du Rassemblement divisés veulent vous laisser pratiquement seul dans l’Opposition en se battant pour des postes et leurs ventres. Quel message adressez-vous à vos pairs qui ont presque oublié le processus électoral ?
C’est une victoire pour moi. J’ai déjà gagné. Je reste le chef de file de l’Opposition devant les assoiffés d’argent, les chercheurs des postes. Le Premier Ministre Badibanga m’avait proposé un poste mais je n’ai pas voulu intégrer l’équipe gouvernementale. A mon tour, je propose à Samy Badibanga de récupérer tous ces gens-là en leur donnant des postes hormis ma personne bien sûr. J’ai mon bureau de travail, ça me suffit. Ce qui me préoccupe c’est de passer rapidement aux joutes électorales. Je me prépare pour obtenir 240 Députés dans la prochaine législature. J’aimerais être sur la scène internationale avec mes élus sur mon dos. Et non quémander des postes puisqu’on a faim. Moi je n’ai jamais été corrompu dans ma vie. Monsieur le journaliste, vous avez vu les corrompus et les corrupteurs s’entraccuser rien que pour le poste de Premier Ministre. Ce n’est même pas celui de Président de la République. Comment je peux considérer ces gens ? Mais je leur lance l’appel de venir rejoindre le camp Badibanga pour enfin aller aux élections et battre le PPRD et la Majorité.
Je vous remercie, excellent journaliste.
Propos recueillis par James M. Yende / la prospérité