
La page de l’élection présidentielle en France est désormais tournée. Après François Hollande, voici Emmanuel Macron à l’Elysée. Si avant le déroulé du scrutin, l’homme a séduit plus d’un électeur français par sa verve oratoire empreinte de maitrise parfaite de dossiers, Macron aura quelque peu le mérite d’être une révélation de l’histoire politique contemporaine française.
La vérité, c’est qu’une année avant le vote, personne ne pouvait imaginer qu’un certain Emmanuel Macron allait conquérir le très prestigieux fauteuil de l’Elysée par la voix des urnes. Le moins que l’on puisse dire, c’est que de nombreux analystes pariaient sur les grands noms de la politique française comme le gaulliste Alain Juppé, le conservateur François Fillon ...avaient supputé soit autour de François Hollande qui serait candidat à sa propre succession, soit à François Fillon. Hélas. Voilà que le peuple français a souverainement hissé Emmanuel Macron au plus haut sommet de l’Etat. Un véritable outsider, mieux un homo novus (ou presque) qui a déjoué tous les sondages, au point de coiffer tout le monde sur le poteau.
Au-delà du triomphe de Macron en France, les friands d’analyses comparatives trouvent des similitudes entre ce qui s’est passé en France et l’histoire récente de la politique zaïro-rd congolaise. Voyons. Quand éclate la rébellion de l’Alliance des forces démocratiques de libération du Congo (AFDL), contre le régime de Mobutu 1996, en tout cas personne ne pouvait s’imaginer qu’un certain Laurent-Désiré Kabila prendrait le pouvoir à Kinshasa, là où tous les seigneurs de la politique étaient tapis dans la capitale. Y compris les " généraux " dits de l’Opposition.
En 2001, quand le tombeur du maréchal Mobutu est assassiné, personne ne pouvait non plus s’imaginer qu’un Kabila junior succéderait à son géniteur. En tout cas, dans la foulée des estimations, plus d’un Congolais avait vite vu des dignitaires du régime du 17 mai 1997, occuper le très convoité fauteuil du célère Palais des marbres. « Les fameux tontons » Une fois encore, le destin en avait décidé autrement. Et de la manière la plus surprenante. Voici le général major Joseph Kabila, 29 ans, est investi Président de la République au moment où les Congolais s’y attendaient le moins. Les cas M’Zee Laurent-Désiré Kabila et Joseph Kabila sont tellement emblématiques qu’ils anticipent les débats de la situation politique à venir en RD Congo.
UN TROISIEME MACRON ?
Si nous étions en France, les cas M’Zee Laurent-Désiré Kabila et Joseph Kabila seraient comparés à celui d’Emmanuel Macron. La comparaison devrait peut-être s’arrêter là. Depuis décembre dernier, les Congolais savent que toutes les institutions du pays sont désormais fin mandat.
Aucun dirigeant ne jouit d’une quelconque légitimité électorale. D’où, le sempiternel débat sur la tenue de nouvelles élections en décembre prochain. Par rapport à ce vote, le chef de l’Etat actuel, en vertu de la disposition de l’article 73 qui lui interdit de briguer un troisième mandat, ne devrait donc plus, en principe, se représenter.
Déjà, certains acteurs politiques ont déjà exprimé leurs ambitions, bien qu’encore de manière officieuse et quelque peu timide. Un véritable " derby " s’annonce ainsi entre les dignitaires de l’actuelle majorité au pouvoir et ceux de la très plurielle Opposition politique. Le moins que l’on puisse dire, c’est qu’à ce jour, l’opinion ignore tout sur le prochain poulain du Raïs. La même énigme s’observe du côté de l’Opposition politique. Depuis, les deux camps jouent à une sorte de discrétion qu’impose le marketing politique en pareille circonstance. Stratégie oblige !
Cependant, compte tenu de toutes ces réalités précédentes, plus d’un Congolais se trouve en doit de se demander s’il yaurait un troisième Emmanuel Macron rd congolais qui surprendrait tout le monde. Ce, en coiffant sur le poteau tous les présidentiables en puissance. Trêve de spéculation. Toutefois, l’histoire pourrait bégayer.
Grevisse KABREL/ forum des as