Pour les partis et regroupements politiques, groupes parlementaires de l’opposition et organisation de la société civile, le dialogue risque d’entrainer le pays vers un schéma de transition et de déboucher sur un glissement du calendrier électoral, en violation de la Constitution
Des partis politiques, Regroupements politiques et groupes parlementaires de l’opposition ainsi que des organisations de la société civile et de la Diaspora, se sont réunis hier lundi 18 mai 2015 dans la salle paroissiale Notre Dame de Fatima à Kinshasa dans la commune de la Gombe, aux fins d’examiner » la situation nuisible et dangereuse d’insécurité généralisée qui prévaut à l’heure actuelle » en République démocratique du Congo.
A cette occasion, l’opposition politique congolaise a déclaré ne trouver aucune opportunité pur la tenue d’un dialogue présentement en République démocratique du Congo.
Pour elle, ces assises risquent » de nous entrainer dans un schéma de transition et de déboucher au glissement du calendrier électoral en violation de la Constitution « .
L’opposition préconise également le report, après 2016, des élections locales, municipales et urbaines. Elle estime que ces scrutins sont beaucoup plus complexes et, dans le contexte actuel, porteurs des germes de conflits sur le terrain à cause de l’impréparation, du manque des infrastructures, y compris celui de la cartographie judiciaire nécessaire pour connaitre du contentieux électoral ainsi que du personnel qualifié pour gérer les provinces et entités nouvellement créées.
L’opposition exige aussi l’organisation d’une nouvelle opération d’enrôlement en ce compris les nouveaux majeurs depuis le 27 novembre 2011 afin de constituer un nouveau fichier électoral fiable et produire de nouvelles cartes d’électeur différentes de celles présentement en circulation et qui sont trafiquées ; la tenue des élections provinciales ainsi que celles indirectes y rattachées , en vue du renouvellement des mandats , largement dépassés , des animateurs des institutions qui souffrent du déficit de légitimité à savoir : le Sénat , les Assemblées provinciales et les Gouvernements provinciaux ; le respect de la Constitution en ce qui concerne la date du 27 novembre 2016 prévue par la CENI pour les élections présidentielle et législatives nationales afin de permettre l’installation ,dans les délais , de nouveaux dirigeants élus , notamment la passation du pouvoir le 20 décembre 2016. On note aussi le refus de cautionner toute idée de transition débouchant sur la glissement des mandants en cours au- delà des délais constitutionnels.
Pour l’opposition politique la situation politique en RDC se caractérise notamment par le piétinement du processus électoral ; des massacras récurrents à Béni ; des manœuvres malveillantes du pouvoir tendant à préjudicier les partis politiques de l’opposition à la veille des échéances électorales ; de la confiscation des droits de la minorité à l’Assemblée nationale ; ainsi que par un vent d’insécurité qui souffle présentement sur la RDC suite aux récents évènements survenus au Burundi.
L’opposition politique congolaise rappelle, en outre, quelques faits posés par elle dans le souci d’apporter sa contribution à la tenue des élections apaisées au pays. Dans ce cadre, elle avait saisi la CENI en son temps et lui avait remis sa déclaration du 27 février 2015, contenant sa contre -proposition au calendrier électoral jugé » irréaliste, hypothétique et inconstitutionnel » publié le 12 février 2015.
Elle rappelle également toujours dans élan patriotique, elle avait, lors de l’audience lui accordée par la CENI le 27 avril 2015, déposé un mémorandum contenant ses revendications, sous forme de préalables, réitéré sa contre -proposition au calendrier de la CENI, actuellement dépassée. Ce mémorandum a tété également transmis à la Monusco.
La CENI n’a répondu ni à la contre -proposition, ni au mémorandum, et il n’est pas nécessaire de relever ici que le calendrier électoral de la CENI est maintenant complètement désarticulé car, beaucoup d’opérations prévues à des dates précises n’ont à ce jour connu aucun début d’exécution.
L’opposition politique Congolaise est prête pour aller aux élections et attend obtenir de Kabila, de sa mouvance et de la CENI des réponses précises aux préoccupations ci-haut soulevées dans les meilleurs délais.
C’est cette position commune qui été communiquée à l’émissaire de Joseph Kabila dépêché, les 02,09 et 11 mai 2015 auprès des groupes parlementaires de l’opposition congolaise qui se sont sentis en devoir de porter la démarche de l’émissaire au sein de la Dynamique pour Unité d’Actions de l’opposition.
Par Julie Muadi / la tempête des tropiques