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La première victime de Luzolo est là. Elle s’appelle Anatole Kikwa, ancien directeur général de l’Ogefrem. Il doit répondre vendredi prochain à une convocation du cabinet du Procureur général de la République.

Après un temps de flottement, le procureur général de la République, Flory Kabange, a finalement réagi à la correspondance lui adressée le 4 août 2017 par le professeur Luzolo Bambi, conseiller spécial du chef de l’Etat en matière de bonne gouvernance et de lutte contre la corruption, blanchiment des capitaux et financement du terrorisme.

Repris sur la liste dressée par le professeur Luzolo pour des faits liés aux « détournements des deniers publics, corruption, fraude fiscale et douanière », l’ancien directeur général de l’Office de gestion de fret multimodal (Ogefrem), Anatole Kikwa, est attrapé par les mailles du PGR. Selon une lettre datant du 18 août 2017 et signé par Alexis Amisi Ometete, premier secrétaire du Parquet général de la République, l’ancien DG de l’Ogefrem est convoqué vendredi 25 août au cabinet du PGR. Sans en préciser l’objet, la lettre précise que c’est « sur place » qu’Anatole Kikwa devrait être mis au courant des faits qui lui sont reprochés.

Même si le cabinet du PGR a pris le soin de dissimuler les griefs mis à charge de l’ancien DG de l’Ogefrem, dans l’opinion, on n’écarte pas un lien avec la dernière correspondance du professeur Luzolo. Dans sa correspondance directement destinée au PGR, le professeur Luzolo faisait mention de plusieurs millions de dollars américains soustraits du Trésor par « des hauts fonctionnaires de l’Etat, des mandataires publics, des hommes d’affaires nationaux et étrangers, des responsables des banques commerciales ainsi que de la Banque centrale du Congo ».

Avec la convocation d’Anatole Kikwa, on s’attend à l’ouverture d’une boite de Pandore. Le PGR aborde ainsi un grand tournant dans la lutte contre la corruption et le détournement des deniers publics. Kikwa inaugure une longue liste qui implique aussi bien des nationaux que des expatriés évoluant dans divers domaines de la vie nationale. Des têtes vont tomber. C’est une certitude. Mais, il reste une interrogation : Jusqu’où ira le PGR ?

De toute évidence, le procureur général de la République s’attaque à un labyrinthe où s’imbriquent des intérêts à la fois divers et complexes. Comme le lui avait rappelé le professeur Luzolo, il devra faire preuve d’un « sens élevé de patriotisme et de justice pour aider le chef de l’Etat à combattre la fraude fiscale et douanière, la fuite des capitaux et le non-rapatriement des devises, la spoliation des immeubles de l’Etat ainsi que le détournement des deniers publics ».

En attendant, c’est vendredi prochain qu’Anatole Kikwa se présente au cabinet du PGR pour rendre compte sûrement de sa gestion pendant toutes les années passées aux commandes de l’Ogefrem.

Avec le potentiel