
Peut-être un début de nuage dans le ciel de Lamuka. Sa super star à la présidentielle du 30 décembre 2018, Martin Fayulu, est attendue ce lundi 6 mai dans les locaux de la Coordination nationale de la Police judiciaire, ex-Casier judiciaire, située sur l'avenue Kalemie à Gombe. Une invitation du Commissaire général adjoint chargé de cette structure lui a été lancée depuis hier, a appris Forum des As qui a pris le bon soin de contacter tard dans la soirée d'hier, des sources qualifiées.
Déjà, peu avant le crépuscule, la nouvelle a fait le Buzz sur les réseaux sociaux qui ont par la suite explosé. . Chaque internaute y est allé de sa supputation. D'autres, sans la moindre réserve d'usages, sont même allés jusqu'à parler de l'arrestation de Martin Fayulu. Bien pire. D'autres encore ont soutenu que le commandant en chef de Lamuka au front des opérations de la " vérité des urnes ", serait potentiellement candidat à la Cour pénale internationale (CPI). Preuve qu'on ignore encore les raisons de l'invitation du Commissaire général adjoint chargé de la Police judiciaire adressée à Martin Fayulu.
Toutefois, nombreux ont été des internautes et qui le sont encore, qui ont trouvé des ramifications entre le meeting de Martin Fayulu, dimanche 28 avril dernier, Place Sainte Thérèse à N'Djili et cette action protocolaire de la Police judiciaire. Spéculation ? Tout pourrait y ressembler, dès lors que personne, au stade actuel de la situation, ne saurait prétendre lire comme dans une boule de cristal, la pensée du Commissaire général adjoint chargé de la Police judiciaire.
Quoi qu'il en soit, les friands du sensationnel devraient se garder d'alimenter de l'électrochoc, tant qu'il ne s'agit encore que d'une simple invitation. A partir du moment où les propos de Martin Fayulu devant la foule de ses militants à N'Djili, a suscité des réactions virulentes des partisans pro-Félix Tshisekedi, normal que les instances compétentes se saisissent de cette clameur publique pour de plus amples renseignements.
UNE PLAINTE DEJA DEPOSEE LUNDI
Dans la foulée des réactions des partisans de Cap pour le changement (CACH), plateforme chère à l'actuel Chef de l'Etat Félix Tshisekedi, Martin Fayulu a été l'objet d'une plainte de Jean-Claude Ngoy Lufuluabo et consorts, adressée lundi 29 avril dernier au Procureur général près la Cour de cassation. Les auteurs de cette initiative accusent le candidat autoproclamé véritable vainqueur de la présidentielle du 30 décembre dernier, de " crime de génocide et crime contre l'humanité ", considérés comme atteintes aux droits garantis.
Au " crime de génocide et crime contre l'humanité ", Jean-Claude Ngoy Lufuluabo et consorts formulent plusieurs autres griefs à charge de Martin Fayulu. A savoir : " l'incitation à la haine ethnique ", " le massacre des Balubas (ndlr : ethnie d'origine de l'actuel Président Etienne Tshisekedi) et le pillage.
Toujours dans cette forêt de réactions de CACH à la grande harangue de Martin Fayulu, Tryphon Kin-Kiey, cadre de cette plateforme, y était allé avec beaucoup de finesses. Dans une déclaration publique faite lundi 29 avril, il rappelait la disposition de l'article 65 de la Constitution qui, en son aliéna 2, stipule " toute tentative de renversement du régime constitutionnel constitue une infraction imprescriptible contre la Nation et l'Etat. Elle est punie conformément à la loi ".
" Nous sommes au Congo en démocratie et jamais un homme comme Félix -Antoine Tshisekedi Tshilombo qui s'est battu aux côtés de son père des années durant, ne prendra un acte quelconque pour restreindre le champ de la liberté de mouvement, de manifestation, d'expression ", reprend CACH dans sa déclarationsus-évoquée. Cependant, cette même plateforme nuance, en attirant l'attention de quiconque sur le fait que " même si le ¨Président de la République n'entend nullement donner ordre aux forces de sécurité pour gazer quiconque, comme on l'a vu parfois dans le pays dans un passé récent, il existe des lois et des magistrats au Congo ".
A ce propos, Tryphon Kin-Kiey rappelait que même là aussi, le Président de la République a été très clair : " s'il n'entend pas intervenir dans l'administration de la justice de faire son travail et comme magistrat suprême, il ne donnera ordre à quiconque de mettre en prison un juge qui appliquera la loi dans sa rigueur ", rappelait CACH dans sa déclaration, avant de conclure que "quiconque sera pris en train d'enfreindre la loi, se verra bien sûr appliquer la loi dans toute sa rigueur. C'est l'Etat de droit ".Ceci expliquerait-il cela ?
Rappelons que lors de son dernier meeting à la place Sainte Thérèse, Martin Fayulu avait, entre autres, demandé à l'actuel Chef de l'Etat de démissionner, avant d'annoncer la grande mobilisation de la population pour revendiquer la " vérité des urnes".
Grevisse KABREL / forum des As