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L'ONGD exige le rétablissement immédiat du signal interrompu de la RTVS-1.

Le battant de la salle des conférences " BAZANA-EDADI " au siège de la VSV, avenue Bongandanga dans la commune Kasa-Vubu à Kinshasa, s'est ouvert hier à l'occasion de la conférence de presse animée par le politologue Rostin Manketa Nkwahata, directeur exécutif avec la modération de la directrice adjointe chargée de la Communication Laurette Misenga au sujet de la répression brutale des marches pacifiques de LAMUKA, le dimanche 30 juin dernier. La VSV condamne avec la dernière énergie cette violence policière injustifiée contre ces marches pacifiques à Kinshasa et à Goma avec mort d'homme dans la ville volcanique.

Elle dénonce les brutalités contre les manifestants et les journalistes ainsi que des personnes interpellées tout comme des objets de valeur emportés pour une marche pacifique entre autres contre les invalidations de députés nationaux de l'Opposition par la Cour constitutionnelle que la VSV qualifie d'éhontée. A Kinshasa, des leaders politiques de LAMUKA dont Martin Fayulu Madidi et Adolphe Muzito ont vu leur Jeep encerclée par des dizaines de policiers qui ont par la suite troué leurs pneus, en violant de ce fait leur droit à la propriété.

Par ailleurs, la VSV regrette l'interruption illégale du signal de la chaîne de Télévision "RTVS-1" appartenant à l'opposant Adolphe Muzito Fumunzi, juste la veille du jour de la marche pacifique de LAMUKA et exige, toutes affaires cessantes, son rétablissement. D'entrée de jeu l'ONG tient à préciser que la tenue des manifestations publiques est consacrée par la Constitution du 18 Juin 2006 qui a institué le régime d'information en écrivant à l'autorité administrative concernée pour l'encadrement.

Et en cas d'un refus non fondé, l'organisateur est tenu de s'y opposer et, par conséquent, de maintenir sa manifestation publique le même jour. Cela est repris, noir sur blanc, dans tous les Instruments juridiques internationaux sur les manifestations publiques. Dans le même ordre d'idées et en ce qui concerne la réponse de l'Hôtel de ville invoquant la sacralité de la journée du 30 juin pour justifier son refus, la VSV est intraitable en argumentant qu'il n'y a aucune loi en RDC qui interdit des manifestations publiques le 30 juin, jour d'accession à l'indépendance.

Il ne s'agit donc là que d'un prétexte alors qu'en Algérie tout come en France, il y a des marches chaque jour sans qu'il y ait mort d'homme. La VSV n'a pas oublié de rappeler que depuis l'avènement au pouvoir de Félix Tshisekedi, il ne cesse de déployer des efforts notables dans le domaine des droits de l'homme et des libertés publiques et l'exhorte à rester sur la même lancée en vue de se démaquer de l'ancien régime.

Malheureusement, il y a une double-dichotomie, estime la VSV. Au moment où le chef de l'Etat est en visite à Bunia en Ituri, une province secouée par des violences innommables, il tient un message d'espoir et de paix pour compatir avec les nombreuses victimes de ces atrocités. Au même moment, à Kinshasa et à Goma, des marches pacifiques sont brutalement réprimées à balles réelles par un flot disproportionné de bombes lacrymogènes.

Tout aussi inexplicable pour la VSV est le fait que le Président de la République Félix Tshisekedi a publiquement soutenu ce refus d'autorisation de la manifestation de LAMUKA pour le 30 juin 2019 alors qu'à ses yeux, elle énerve les dispositions pertinentes de la Constitution du 18 Février 2006 sur les manifestations publiques. Pour l'ONGD de l' " Avenue Bongandanga dans la commune Kasa-Vubu ", pareil soutien de l'autorité suprême du pays prend à contrepied sa doctrine de changement pour l'avènement d'un Etat de droit qu'il continue à théoriser.

D'où, la deuxième dichotomie. La VSV commence par un questionnement. Ce soutien du chef de l'Etat à une interdiction illégale d'une manifestation publique ne doit elle, pas être perçu comme un début de revirement pour celui qui a pourtant bien commencé sa mandature ? A contrario, un tel soutien à une interdiction illégale ne va-t-il pas servir de prétexte aux Services de sécurité pour sévir avec brutalité contre toute manifestation pacifique ?

N'empêche, sans du tout se décourager le moins du monde, la VSV invite le Président de la République Félix Tshisekedi à poursuivre sans relâche son combat pour l'avènement effectif d'un Etat de droit et surtout à ne pas céder aux pratiques des interdictions illégales de manifestations publiques qui ont par le passé occasionné nombre de violations graves des droits de l'homme. Subsidiairement, l'ONGD de l' " Avenue Bongandanga dans la commune Kasa-Vubu " exige que l'Etat prenne en charge les obsèques du manifestant tué à Goma, indemnise sa famille et que le policier meurtrier soit présenté en procédure de flagrance devant la Justice militaire pour encourir une peine exemplaire pour meurtre. 

KANDOLO M. / forum des As