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L’ancien patron de l’ANR, qui a été relaxé après plusieurs heures d’audition, semble entretenir le flou sur les raisons de sa présence dans les locaux des services de renseignements, eux-mêmes peu bavards sur le motif de l’interpellation de Kalev Mutondo. Mais on en sait désormais un peu plus sur les suspicions d’atteinte à la sûreté de l’Etat qui pèsent sur lui. Par ailleurs, cette interpellation ne laisse pas indifférentes les organisations de défense des droits de l'homme. 

Kalev Mutondo, ex-patron de l’Agence nationale des renseignements (ANR), a été interpellé mercredi 12 février à l’aéroport de Kinshasa. Auditionné pendant plusieurs heures, l’ancien chef des renseignements a été autorisé à regagner son domicile en fin de journée.

Mais Kalev Mutondo fait l’objet de mesures conservatoires. Selon une source proche du dossier, avant de quitter les installations de l’ANR mercredi, l’ex-super flic congolais a dû remettre son passeport et ses autres documents de voyage. Il lui a été alors signifié l’interdiction pour lui de quitter Kinshasa avant la fin de l’enquête. Il ne peut pas non plus s’approcher des aéroports, des ports et des autres postes frontaliers, renseigne un document des services des renseignements.

De graves soupçons pèsent sur l’ancien numéro 1 de l’ANR qui, estiment ses successeurs, serait en intelligence avec des forces hostiles au régime actuel de Kinshasa. Ces derniers évoquent surtout des contacts qualifiés de « compromettants » que Kalev Mutondo aurait noués avec des groupes armés nationaux et étrangers qui écument l’Est de la RDC.

On parle de membres de l’ex-rébellion pro-rwandaise M23 réfugiés en Ouganda, ainsi que de rebelles rwandais qui sont traqués par les FARDC avec objectif de les rapatrier dans leur pays d’origine. Y-aurait-t-il un lien entre la persistance de l’insécurité dans la région de Beni et les visites de Kalev Mutondo dans les pays voisins? C’est ce que Kinshasa veut savoir, répond un des responsables des renseignements congolais.

RFI