
Une virée présidentielle hier dans certains hôpitaux et chantiers à travers la capitale. Qui le reprocherait au Président ? Bien au contraire.
Une descente sur le terrain est souvent préférable aux rapports souvent édulcorés ou frelatés que l'on reçoit de collaborateurs. Surtout qu'à l'évidence ces derniers sont abonnés à l'inverse au bon vieux slogan des années Mobutu. A savoir, MPR égale servir, se servir non. Dans la plupart des cas, les vizirs du Raïs se servent plus qu'ils ne servent.
Erigée en sport national, cette pratique survit aux régimes et aux pouvoirs. De Mobutu à Fatshi en passant par les Kabila. Même ceux qui prétendaient avoir le monopole du changement radical n'ont pas résisté longtemps à la tentation nombriliste.
En un an d'exercice du pouvoir, que de présomptions de détournements des deniers publics ! Le "programme de 100 jours du Président de la république " est davantage connu pour sa rubrique "interpellation-arrestation" que pour son côté "inauguration".
Le mot d'ordre "Le peuple d'abord" se mue de plus en plus en "Nous d'abord" ou encore en "C'est notre tour". Bonjour les "nouveaux riches" ! A chaque régime "sa bourgeoisie". Comme quoi, personne n'a la vertu infuse.
A la décharge du Président Tshisekedi, Makala reçoit du monde, du beau monde. Pourvu que les procédures aillent jusqu'à leur terme. Et que la Justice ne soit pas un moyen comme un autre de faire place nette. Ou de faire le vide autour de soi en coupant la moindre tête qui dépasse. Ou soupçonnée de vouloir dépasser.
Là aussi, il faudra que le Magistrat suprême fasse le suivi sur le terrain. Pas façon, un petit tour et puis s'en va. Mais de manière aussi systémique que systématique. Hier, dans ceux des hôpitaux et des sauts -de- mouton qu'il a visités, le chef de l'Etat a vu et entendu des choses. Sa tournée aurait le goût d'une symphonie inachevée si le nécessaire service après -vente n'était pas au rendez-vous
Il est prouvé que l'intendance suive d'autant mieux que le big boss en personne mette les mains dans le cambouis. Comment le faire autrement que par sa présence physique sur le terrain.
L'expérience des différents pouvoirs renseigne que quand le Président reste cloîtré dans son ou ses palais, les choses ne bougent pas comme il se doit. A la fin, c'est le Chef seul à qui le peuple demande des comptes. Ou fait porter le chapeau de l'échec.
Moralité, descendre de son piédestal pour coller au terrain est la meilleure assurance-vie pour un Président. Surtout dans nos pays où la conception du chef de l'Etat - figure tutélaire a encore la peau dure.
José NAWEJ / Forum des As