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A la prison centrale de Makala, la mise en scène a indiqué à quelle sauce V. Kamerhe, S. Jammal, Muhima et consorts vont manger le contribuable congolais le 25 mai. Pas de surprise, donc, si le procès dure relativement longtemps. En cause : la stratégie de «tout nier en bloc». Illustration.

-M. Jamal, connaissez-vous M. Kamerhe ?

-Je connais plusieurs personnalités congolaises mais Kamerhe, non.

-M. Kamerhe, connaissez-vous l’homme d’affaires Jamal ?

-Jamais. Mais j’aimerais par contre voir à la barre les 8 autres co-superviseurs du «Programme des 100 jours».

-Alors, connaissez-vous le conseiller Muhima ?

-C’est la première fois que je le vois. Au fait, je ne gère pas le personnel pour connaître physiquement tous les collaborateurs du cabinet du chef de l’Etat.

-M. Muhima, quel est votre rôle dans ce dossier?

-Je suis chargé de la logistique à la Présidence. En cette qualité, j’ai reçu du dircab Kamerhe un ordre de mission et des frais y afférents pour suivre le dossier des maisons préfabriquées que devait livrer M. Jamal. Je me suis ainsi rendu à Mombasa, au Kenya, d’où j’ai ramené une partie des containers.

C’est clair. L’avant-goût du procès qualifié «de réhabilitation de la justice» par les uns, et de «procès historique contre l’impunité» par les autres, exhale l’odeur d’une offensive de dénégation bétonnée.

Pour le Procureur, cependant, il s’agit de retracer le parcours des dizaines de millions de dollars effectivement sortis du trésor mais pour des chantiers virtuels. Et les récupérer.

N’eut été la clameur publique, qui a violemment interpellé le chef de l’État pour exiger la finition des sauts-de-mouton, particulièrement à Kinshasa, le procès Kamerhe & consorts n’aurait jamais eu lieu. Carles prédateurs sans foi auraient bénéficié de l’impunité offerte en guise de solidarité par les régimes précédents.


LP