
Le député national Jean-Marc Kabund a réagi sur son compte Twitter après sa destitution du poste de Premier Vice-président de l'Assemblée nationale hier lundi 25 mai. Il dit quitter la tête haute et sans compromission ce poste en véritable tshisekediste face à ce complot cousu de fil blanc par le Front commun pour le Congo (FCC).
Tous les ingrédients étaient réunis pour la déchéance du député de l'Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS).
"C'est sans surprise pour moi. Ce passage en force du FCC est la preuve que le complot était ourdi et va au-delà de ma destitution. En vrai Tshisekediste, je quitte ce poste la tête haute et sans compromission. Fier d'avoir défendu notre idéal de combat, notre pouvoir et le Président de la République", a posté celui que l'on surnommait le "maître-nageur".
229 députés nationaux ont voté pour sa déchéance, 17 contre et 9 se sont abstenus. Cette plénière a été marquée par la bagarre entre certains députés à l'annonce de l'ouverture des débats en l'occurrence le rejet de la motion de procédure par le député Tony Mwaba de l'UDPS. Une pétition de l'élu/MLC Jean-Jacques Mamba (en résidence surveillée pour "faux et usage de faux" qui a récolté plus de 60 signatures visait la destitution de Jean-Marc Kabund. Gloire BATOMENE
"Il s'agit du triomphe de la démocratie parlementaire sur l’émotion" note un analyste politique
C’est tard dans la nuit d'hier lundi 25 mai 2020 que le verdict est tombé. Jean-Marc Kabund a été déchu de ses fonctions de Premier vice-président de l’Assemblée nationale. Au terme d'un vote secret, les urnes ont parlé. 289 députés se sont prononcés pour, 17 contre et 9 abstentions.
C’était à la suite d’une plénière électrique au cours de laquelle les députés nationaux de l’Udps ont offert un spectacle désolant au peuple congolais, crachant même sur le combat et la mémoire de Feu Étienne Tshisekedi wa Mulumba d’heureuse mémoire.
Ils ont empêché sciemment et avec préméditation le député délégué par le pétitionnaire de lire la pétition de déchéance du député national MLC, Jean-Jacques Mamba, gardé à vue par le Parquet général près la Cour de cassation de Kinshasa, au motif de faux et usage de faux dans la collecte de signatures depuis le vendredi 23 mai. Ce qui a provoqué un tollé général au pays et dans le firmament parlementaire.
Cela étant, les élus ont décidé d’en finir avec Jean-Marc Kabund pour avoir jeté l’opprobre sur l’Assemblée nationale, en évoquant sur une radio locale, il y a plus d’un mois, le budget de 7 millions de dollars que devait coûter le congrès pour statuer sur l’État d’urgence. Mensonge que l’Assemblée nationale n’a pas digéré face à cette ignominie.
MEPRIS DES REGLES DE COURTOISIE
C’est ce qui a motivé la pétition de l’élu de Lukunga pour sa déchéance, après maints refus de répondre à ses correspondances sur la question. Jean Jacques Mamba lui-même a été agressé à sa propre résidence par les combattants de l’Udps. Le même sort a été réservé, dans le couloir du bureau de Jean Marc Kabund, à son assistant parlementaire qui allait déposer une correspondance dans le même sens.
Face à ces antivaleurs, à ce mépris des règles élémentaires de courtoisie parlementaire, et plus grave encore à la violation des immunités du Député Jean Jacques Mamba, l’Assemblée nationale dans sa majorité, y compris les élus non FCC, a décidé d’aller jusqu’au bout, en obtenant lundi 25 mai la déchéance de Jean Marc Kabund. Sur 346 députés nationaux présents, ceux du CACH, minoritaires, ont quitté la salle. Les élus du peuple ont alors voté pour la déchéance de Marc Kabund du poste de Premier vice-président de l’Assemblée nationale. QUAND FATSHI LACHE KABUND
Il sied de rappeler que le Président de la République, Félix Tshisekedi, avait reçu dans la matinée la Présidente de l’Assemblée nationale sur cette question. Bien que rien n’ait filtré, les sources de la haute ville révèlent, sous couvert de l’anonymat que l’Autorité morale de l’Udps aurait lâché son pion face à la désapprobation totale de son agir politique par ses pairs.
Il convient de tirer comme leçon de ce qui vient de se passer à l’Assemblée nationale que, bien que Joseph Kabila n’ait pas donné un mot d’ordre de vote, le FCC demeure une force politique à ne pas sous-estimer en RDC, étant donné le contrôle qu’il a sur le parlement national et les assemblées provinciales.
Et donc, toute tentative de se passer de Joseph Kabila et de sa majorité pourrait s’avérait suicidaire selon des analystes de la scène politique congolaise. Car, le FCC vient de démontrer sa supériorité numérique et stratégique dans un exercice démocratique. Même si la pétition était l’œuvre du député MLC, qui ne fait pas partie du FCC, mais qui a bénéficié du soutien massif de ses pairs, étant donné la gravité des faits mis à charge de Jean-Marc Kabund qui devra, outre son rejet par une grande frange des cadres de l’Udps, se contenter de son statut de Député national.
Encore faudra-t-il savoir si Kabund va siéger avec ce statut de simple Député. Déjà, sur la toile, certains noms sont évoqués pour sa succession. Rémy Massamba, Munongo, Henriette Wamu, Paul Tshilumbu...vrai ou faux ? L’avenir nous le dira.
Tout bien considéré, les Congolais auront beaucoup appris de cette sanction pédagogique avec regret quant à l’image négative de la République, renvoyée vers l’extérieur par le comportement des élus d’un parti qui avait promis la démocratie et l’État de droit, à en croire un observateur indépendant.
Michel KALALA WA MUKENDI LUBILANJI/ Correspondance particulière / forum des as