
Le ministre de la Défense nationale et Anciens combattants, Aimé Ngoy Mukena, n'a plus son destin en mains. Une motion de défiance contre lui vient d'être déposée au bureau de la Chambre basse du Parlement par le député UNC Gratien de Saint Nicolas. Il lui est reproché d'avoir failli dans sa mission de sécuriser les populations de l'Est du pays où enregistre-t-on encore des tueries et la récurrence de l’activisme des groupes armés. Au sein de la commission Défense de l’Assemblée nationale, des avis divergent sur cette initiative.
L'auteur de la motion pense envoyer des signaux clairs au gouvernement, car il n'entend pas rester insensible aux crimes qui sont commis dans l'Est du pays. Les morts d'hommes sont condamnables. Le député UNC Gratien de Saint Nicolas veut un État où règnent la paix et la sécurité. « Nous demandons qu'il y ait débat d'ici à quarante-huit heures, selon notre règlement, car nous sommes dans notre droit conformément à l'article 146 de notre Constitution. Nous avons constaté qu'il y a un problème sur terrain, avec la mort d'hommes en série, vu qu'il n'a pas assistance suffisante de nos forces armées du fait que l'armée n'est pas bien ravitaillée, notamment en vivres et en munitions... », a-t-il déclaré en substance.
Pour lui, ce n'est pas une question de couleur politique (FCC, CACH, LAMUKA) mais une question d'intérêt national avec la vie de la population congolaise en jeu. « Face aux élus, nous allons démontrer qu'il y a mort d'hommes, et tout le monde sait qu'il y a des gens qui sont en train de mourir chaque jour. Des forces armées font monter des lamentations », a-t-il ajouté par ailleurs.
Pour cette initiative parlementaire, l'auteur de la motion dit avoir réuni 50 signatures. Reste à savoir la ligne de conduite que va adopter le FCC de Joseph Kabila qui, en pareil circonstance, fait bloc pour sauver un membre de la coalition en difficulté.
En tout état de cause, tous les paris sont ouverts. De son coté, le député national, Jérôme Lusenge Kambale, représentant la province du Nord-Kivu, s’est félicité de l’aval de la présidente de la commission Défense et sécurité de la Chambre basse du Parlement. Pour ce député national, il n’est pas question que le ministre puisse rester à son poste alors que chaque jour il y a des massacres dans différentes régions du pays. « Au nom de la paix et la quiétude du peuple congolais, il doit assumer sa responsabilité ».
La représentation nationale devra ainsi traiter avec responsabilité la question sur la situation sécuritaire dans la partie Est de la République, qui compte déjà, plus de 1000 personnes tuées depuis le début de l’année 2020 par les groupes armés. Au sein de la commission Défense de l’Assemblée nationale, des avis divergent.
Le rapporteur de la commission Défense et Sécurité, Juvénal Munubo, a lui appelé ses collègues à ne pas faire du populisme, mais à privilégier la voie de dialogue avec l’Exécutif national afin de trouver des solutions durables aux problèmes de l’insécurité dans l’Est du pays.
Pitshou Mulumba / LP