
Le verdict est tombé dans le procès des maisons préfabriquées à Kinshasa. Vital Kamerhe et Samih Jammal ont été condamnés à « 20 ans de travaux forcés » pour infraction de détournement de 48 millions de dollars. Vital Kamerhe, directeur de cabinet du président Félix Tshisekedi, est aussi condamné à 10 ans de non éligibilité. Le tribunal décide aussi de l'exclusion définitive du territoire national de Samih Jammal.
Kamerhe paraissait détendu. Il souriait même, pendant le prononcé du jugement.
Le juge Pierrot Bankenge, président du tribunal, a expliqué que la jurisprudence renseigne qu’il n’est pas obligatoire de retrouver l’argent dans les comptes de l’accusé pour que le détournement soit constaté.
Pour lui, le directeur de cabinet de Félix Tshisekedi a délibérément violé les dispositions de la loi et les règles, en matière de passation de marché et de décaissement des fonds publics. Le tribunal note aussi qu’« aucun doute ne subsiste ici » sur le détournement.
Il a également expliqué que l’homme d’affaires libanais, Samih Jammal, patron de la société Samibo SARL et principal co-accusé de Vital Kamerhe, n’a pas été en mesure « de préciser la destination de 48 millions de dollars issus du Trésor Public ».
Le tribunal a insisté sur le fait que l’intention criminelle est évidente au sujet de Vital Kamerhe et de Samih Jammal. Pour lui, la collusion et la complicité entre les accusés est « sans équivoque ». « 20 ans de travaux forcés » donc, pour chacun d’eux.
Vital Kamerhe est aussi déclaré non éligible pendant dix ans, après la peine.
Le tribunal a également décidé d’expulser définitivement Samih Jammal du territoire national après l'exécution de la peine.
Joint par RFI, l'avocat principal de Vital Kamerhe, le bâtonnier Joseph Guhanika, compte faire appel. Pour lui, il n’est pas question d'accepter un tel jugement.
RFI