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Après sa visite annulée du 22 septembre dernier, Félix Tshisekedi est arrivé, lundi à Goma, au Nord-Kivu. Une visite qui intervient pendant que plusieurs sujets restent d’actualité et dans un contexte tendu, caractérisé par l’activisme de nombreux groupes armés dans la région. Au-delà de l’euphorie d’un accueil digne qui s’apparente à une «adoption », le chef de l’État aura bien à cœur qu’il n’y est pas allé en tourisme ni par défi. Loin d’un triomphalisme béat, Fatshi devra rentabiliser sa présence pour examiner en profondeur la question sécuritaire dans cette partie du territoire national, devenu le « ventre mou » de la République, afin d’y apporter des solutions idoines pour le rétablissement d’une paix durable.

Pour cette visite à Goma, le chef de l’État s’est fait accompagner par une grande délégation composée des ministres, des députés, des sénateurs… soutenue par une forte sécurité dans le but de palper du doigt la situation sécuritaire dans l’Est du pays.

L’événement était à la taille de l’attente qui a été aussi longue depuis le report, le 22 septembre, qui se justifiait par les « raisons d’agenda chargé » du chef de l’État. Aussi, contrairement à toutes les mauvaises langues qui prédisaient un sabotage, le commandant suprême de l’armée a été accueilli dans la ville de Goma avec beaucoup de mobilisation de plusieurs partis politiques de la coalition FCC-CACH, mais également d’autres, avec une note spéciale sur la présence remarquable des membres de l’Union pour la nation congolaise (UNC), parti de Vital Kamerhe, son directeur de cabinet en détention dans la prison de Makala.

Paix, sécurité, intégrité territoriale…

À Goma, autant de défis s’invitent à la visite de Félix Tshisekedi pour soulager tant soit peu la misère d’un peuple qui vit des affres de la guerre et de l’insécurité dans sa chair. Le chef de l’État va notamment évaluer la situation sécuritaire dans cette partie du pays, en échangeant avec les autorités provinciales ainsi que les forces vives.

Il convient de rappeler que Félix Tshisekedi repart dans la partie Est du pays où il avait promis (durant sa campagne électorale) d’installer son Quartier général pour enrayer l’insécurité qui a la peau dure dans cette partie de la RDC. Près de deux ans après sa prise de pouvoirs, il semble que la situation n’a pas beaucoup évolué, conformément aux attentes des populations qui dorment chaque jour avec la peur au ventre, sans réel espoir de se réveiller.

À côté de l’insécurité, s’ajoute l’affaire de l’ex-territoire de Minembwe, dans la province du Sud-Kivu, érigée il y a encore peu, en commune rurale. Depuis, une vive polémique s’accapare de l’opinion nationale. Les réseaux sociaux explosent. Chaque internaute congolais y va de son analyse et de sa lecture. Tout recoupement fait, les internautes congolais considèrent le nouveau statut administratif de Minembwe comme étant le début de la mise en œuvre du plan de balkanisation du pays.

Mais il n’ya pas que cela. Car, le chef de l’État devra également affronter l’aile dure ou radicale des militants du parti Union pour la nation Congolaise (UNC), de son ancien allié politique et directeur de cabinet, Vital Kamerhe, en prison depuis le mois d’avril dernier. Ils chercheront peut-être à plaider auprès du chef pour sa mise en liberté provisoire.

En effet, l’opinion se rappelle que lors de la première visite de Félix Tshisekedi prévue le 22 septembre de l’année en cours, des partisans du dircab du chef de l’Etat, réunis au sein d’une Asbl appelée «Sauvons Vital Kamerhe», avaient organisé une caravane motorisée, le dimanche 21 septembre dans les rues de Goma, pour s’opposer à l’arrivée de Félix Tshisekedi dans leur agglo, sans son directeur de cabinet.

Au bas mot, ces jeunes gens réclamaient la libération sans condition du président national de l’Unc, alors que le côté officiel du parti, avait mobilisé pour l’accueil de l’hôte du gouverneur Carly Nzanzu Kasivita.

Quoiqu’il en soit, cette visite du chef de l’État intervient après un report qui a suscité tant de polémiques tant au niveau de la classe politique qu’au niveau de la population. À Fatshi se rentabiliser son séjour gomatracien avec des actions concrètes.

Le Potentiel