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Ils appellent, par ailleurs, à une marche ce lundi 12 octobre à Kinshasa pour ''protester contre toute tentative de balkanisation de la RDC''.

La création de la commune rurale de Minembwe et l'installation de ses animateurs au mépris des textes légaux et règlementaires continuent à susciter des remous au sein des communautés autochtones du Sud-Kivu. Réunis au sein du regroupement IMASKI (Inter-Mutuelles et Associations du Sud-Kivu), les ressortissants de cette province ont diffusé le week-end dernier une déclaration adressée au chef de l'Etat. Dans cette correspondance, ils réclament la révocation d'Azarias Ruberwa du Gouvernement et appellent à une marche ce lundi 12 octobre à Kinshasa pour protester contre toute tentative de balkanisation de la République démocratique du Congo.

Au regard de cette déclaration datée du 9 octobre et faite le samedi dernier, les représentants des communautés locales du Sud-Kivu (Babembe, Bashi, Bahavu, Barega, Bavira, Bafuliru, Babuari, Bazoba, Batembo, Banyindu, Barundi, Masanze…) s'insurgent contre le ministre d'Etat en charge de la Décentralisation, dont ils réclament l'éjection ''pour abus de pouvoir et haute trahison''.

Les signataires de cette correspondance imputent à Azarias Ruberwa la création de la commune de Minembwe, au Sud-Kivu, sans pour autant respecter les préscrits de la loi. S'appuyant sur la loi organique n° 08/16 du 07 octobre 2008, en son article 46, ils rappellent que la création d'une commune comporte trois conditions, à savoir : ''être une agglomération de plus de 20.000 habitants ; être proposée par le ministre en charge des Affaires intérieures ; et recevoir l'avis conforme de l'Assemblée Provinciale''.

"Or, constatent-ils, l'agglomération de Minembwe ne remplit pas les conditions d'effectifs de la population requis par la loi. En plus, Minembwe ne figure pas parmi les communes ayant obtenu l'avis conforme de l'assemblée provinciale du Sud-Kivu". "Il en découle, dès lors, que la création de cette commune est entachée d'irrégularités au regard de la loi n° 08/16 susdite. Par ailleurs, sa création et l'installation de ses animateurs de manière cavalière et triomphaliste suscite des vives tensions au sein de toute la population congolaise", précisent-ils dans leur déclaration.

RECOMMANDATIONS

Au titre des recommandations, l'IMASKI demande que "soit rapporté le décret du 30 mai 2018 portant levée de la surséance de l'exécution des dispositions des décrets conférant le statut de ville et de commune à certaines agglomérations".

Cette plateforme sollicitent que "soient annulés les décrets du 13 juin 2013 conférant les statuts de ville et commune à certaines agglomérations et rapporté l'arrête du 20 novembre 2018 portant désignation de bourgmestre et bourgmestre adjoint de la commune de Minembwe, car illégal".

UNE DELEGATION D'IMASKI CHEZ CLAUDE IBALANKY

L'IMASKI recommande, en outre, "que soit débattu, en Conseil de Ministres, la question de communes rurales, afin de donner pouvoir au gouvernement d'agir en conséquence. Et que soient initiées les opérations d'identification et de recensement de la population congolaise, et renforcées la surveillance et la protection des frontières de la République Démocratique du Congo".

Enfin, soulignent ces communautés du Sud-Kivu, ''nous souhaitons que soient préservées la paix et la cohabitation pacifique dans le respect des lois et coutumes de notre pays''.

Au terme de leur concertation qui a abouti à l'élaboration de cette déclaration, les porte-étendards de l'IMASKI sont allés déposer leur déclaration au Coordonnateur du Mécanisme national de suivi de l'Accord-Cadre d'Addis-Abeba, M. Claude Ibalanky, à qui ils ont fait part de leurs inquiétudes. Après échanges, leur interlocuteur a promis de transmettre ce document au Président Félix Tshisekedi.

Ci-dessous l'intégralité de la Déclaration. FDA

 

DECLARATION DE L'INTER-MUTUELLES ET ASSOCIATIONS DU SUD-KIVU

 

Nous, Inter-Mutuelles et Associations du Sud-Kivu, IMASKI en sigle, exprimons ce jour notre indignation en rapport avec la création de la commune de Minembwe et l'installation de ses animateurs au mépris des textes légaux et réglementaires en la matière.

En effet, conformément à la loi organique n° 08/16 du 07 octobre 2008, en son article 46, la création d'une commune comporte trois (03) conditions, à savoir :

 

1. être une agglomération de plus de 20.000 habitants

2. être proposée par le ministre en charge des affaires intérieures

3. recevoir l'avis conforme de l'Assemblée Provinciale.

 

Au regard de ce qui précède, nous relevons ce qui suit :

- l'agglomération de Minembwe ne remplit pas les conditions d'effectifs de la population requis par la loi

- la commune de minembwe ne figure pas parmi les communes ayant obtenu l'avis conforme de l'assemblée provinciale du Sud-Kivu.

Il en découle que la création de cette commune est entachée d'irrégularités au regard de la loi n° 08/16 susdite.

Par ailleurs, sa création et l'installation de ses animateurs de manière cavalière et triomphaliste suscite des vives tensions au sein de toute la population congolaise.

L'IMASKI appelle l'ensemble du peuple congolais à la vigilance quant aux velléités d'occupation de nos terres ancestrales par des manœuvres malicieuses, frauduleuses, l'usage de la force et abus de pouvoir.

Pour rappel, la même tentative de spoliation de nos terres des hauts plateaux de Fizi, Uvira et Mwenga avait déjà été orchestrée à l'époque du RCD de triste mémoire par ce groupe d'obédience rwandaise toujours à la conquête d'un territoire taillé sur mesure qui augure les germes de balkanisation de notre pays planifiée de longue date par les ennemis de la République, sans oublier toutes les exactions, massacres, viols massifs, destruction des villages et déplacement des populations locales.

Devant cette menace imminente, nous remercions Son Excellence Monsieur le Président de la République, Chef de l'Etat pour la promptitude avec laquelle il vient de décider l'annulation de l'installation des animateurs de la commune rurale de Minembwe. Aussi, l'IMASKI soutient toutes les initiatives parlementaires menées à rencontre de cette imposture.

Au titre des recommandations, L'IMASKI demande que :

 

- soit rapporté le décret n° 18/020 du 30 mai 2018 portant levée de la surséance de l'exécution des dispositions des décrets conférant le statut de ville et de commune à certaines agglomérations ;

- soient annulés les décrets n° 13/020 à 13/030 du 13 juin 2013 conférant les statuts de ville et commune à certaines agglomérations ;

- soit rapporté l'arrête n" 25/CAB/MIN/VPM/MININTERSEC/HMS/ 075/2018 du 20 novembre 2018 portant désignation de bourgmestre et bourgmestre adjoint de la commune de Minembwe car illégal ;

- soit révoqué le ministre Azarias Ruberwa pour abus de pouvoir et haute trahison ;

- soit débattu en Conseil de Ministres la question de communes rurales afin de donner pouvoir au gouvernement d'agir en conséquence ;

- soient initiés les opérations d'identification et de recensement de la population congolaise ;

- soient renforcées la surveillance et la protection des frontières de la République Démocratique du Congo ;

- soient préservées la paix et la cohabitation pacifique dans le respect des lois et coutumes congolaises.

Enfin, l'IMASKI invite tous les congolais épris de paix et de justice à se lever tous comme un seul Homme pour participer à la marche qui sera organisé ce lundi 12 octobre 2020 à Kinshasa contre toute tentative de balkanisation du territoire national.

 

OYO EZA LIKAMBO YA MABELE

 

Fait à Kinshasa, le 09/10/2020

 

L'IMASKI

 

LES BABEMBE

 

LES BANYINDU

 

LES BASHI BAHAVU

 

LES BAREGA

 

LES BAVIRA-BAFULIRU

 

LES BABUARI

 

LES MASANZE

 

LES BARUNDI

 

LES BATEMBO

 

LES BAZOBA