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Après les consultations présidentielles, l’heure est à la compilation des mémorandums. À l’issue de cette étape, le chef de l’État reviendra vers le peuple pour annoncer ses grandes décisions sur la future Union sacrée de la Nation. De ces consultations, l’on retiendra seulement qu’elles visent la « refondation de l’action gouvernementale autour des principes de participation à la gestion du pays » comme l’avait annoncé le président Tshisekedi lui-même lors de son discours à la nation, le 23 octobre 2020.

Quel contenu et quelle forme prendra cette nouvelle configuration politique du pays ? Le Haut représentant du chef de l’État y est revenu sans ambages, dans une interview accordée, jeudi 26 novembre 2020 à Top Congo FM. Kitenge Yesu a précisé que « les décisions iront dans le sens d’un changement radical de la gouvernance ». Qui d’autre, mieux que ce proche du président Tshisekedi, pouvait dire plus ? Le message est clair : l’après-consultations ne sera pas égal à avant les consultations. Les lignes vont bouger.

Au lendemain de la cérémonie officielle de clôture des consultations présidentielles, le Haut représentant du chef de l’État, Kitenge Yesu, est revenu à la charge pour clarifier la vision du chef de l’État et dissiper tout malentendu sur sa rupture ou non avec ses partenaires du FCC.

Dans une interview accordée, jeudi 26 novembre à Top Congo FM, le Haut représentant du chef de l’État a affirmé qu’après les consultations présidentielles, les grandes décisions sont attendues.

Dans un ton ferme et avec la rhétorique qu’on lui reconnait, Kitenge Yesu a précisé que ces décisions iront dans le sens du changement radical de la gouvernance. « Lorsque, seul, un homme rêve, ce n’est qu’un rêve ; mais si beaucoup d’hommes rêvent ensemble, c’est le début d’une nouvelle réalité. C’est ce que nous allons connaitre bientôt », a-t-il prévenu. D’ailleurs, bien avant lui, le chef de l’État avait flashé un brin d’éclairage sur l’issue des assises qu’il avait lui-même convoquées. « Ces consultations visent la refondation de l’action gouvernementale autour des principes de participation à la gestion du pays. À l’issue de celles-ci, je reviendrai vers vous, dans une nouvelle adresse, pour vous faire part de mes décisions qui n’excluront aucun cas de figure », avait déclaré Félix Tshisekedi dans son adresse à la nation, le 23 octobre 2020.

Ces consultations vont-elles conduire à un changement radical de la marche du pays ?

« Absolument, a répondu l’invité de Top Congo FM, elles n’auront pas été faites pour rien. C’est pour changer la gouvernance du pays et il en sera ainsi ». Mais Kitenge Yesu sait pertinemment bien que leurs partenaires du FCC ont boudé les consultations et ont demandé plutôt un dialogue dans le cadre de l’accord de coalition et de la Constitution de la République. À eux, le Haut représentant a eu des mots justes, sous forme d’une parabole, pour leur adresser une réponse qui leur convient le mieux : « N’oubliez jamais qu’il existe quatre choses dans la vie qu’on ne pourra jamais rattraper : la pierre, après l’avoir lancée ; les mots, après les avoir dits ; l’occasion, après l’avoir perdue et le temps, après qu’il soit passé ».

Écouter la voix de la sagesse

Déjà au début des consultations, le Haut représentant du chef de l’État avait demandé à toutes les plateformes politiques de participer aux consultations annoncées par Felix Tshisekedi dans son discours à la nation, pour la « reconstruction du pays ». « Ce que le président demande que les AAa, Bbb, KKK, qu’ils viennent, qu’on puisse s’entendre pour construire le pays (…) Il n’y a pas de président délégué, il n’y a qu’un seul président unique. Les consultations vont commencer pour revoir la situation du fonctionnement du pays. Fatshi est le père des enfants. Il ne refuse personne. Si les gens ne veulent pas de lui, c’est leurs affaires (...) Soyez vigilants contre ceux qui veulent brûler le pays. Les consultations vont commencer pour la reconstruction du pays », avait-il déclaré, le 24 octobre, à l’occasion du lancement officiel de la coalition nationale populaire initiée par Basile Olongo. Malheureusement, son appel n’a pas été suivi par tous. Même si les consultations ont connu un engouement de plusieurs structures et personnalités qui ont accueilli favorablement l’initiative du chef de l’État, le Front commun pour le Congo de Joseph Kabila ne s’est pas présenté, malgré la main tendue de Félix Tshisekedi.

Que va-t-il se passer après ? Y a-t-il une possibilité de dialogue entre le président Tshisekedi et l’ancien président Kabila après ces consultations ? 

« C’est une question à laquelle le chef de l’État lui-même peut répondre », a coupé M. Kitenge. Et ce proche de Félix Tshisekedi ne croit pas non plus en la démarche de réconciliation dans laquelle sont engagés les évêques catholiques ce derniers temps. « Moi, je crois que les évêques sont en train d’abandonner leur mission principale – j’ai beaucoup de respect pour eux – mais ils semblent abandonner leur mission principale », a-t-il conclu. Pour Kitenge Yesu donc, les consultations présidentielles ont balisé un chemin de non retour vers un changement radical de la gouvernance.  Pour ce faire, le chef de l’Etat a tendu sa main à tout le monde et reste ouvert à tous ceux qui veulent adhérer à son projet de former une Union sacrée de la nation. Ceux qui ont décidé de ne pas s’y embarquer, assumeront certainement leurs propres décisions sans que cela n’arrête la bonne marche de la nation.

LP