« En tout cas le pays va mal, le Congo va très mal, qu’on ne vous trompe pas. Il y en a qui vous tiendront des discours en vous faisant croire que vous êtes au paradis. Si c’est ça le paradis, le Congo d’aujourd’hui, je ne veux pas aller au paradis ». Cette alerte est celle de l’Archevêque de Kinshasa, le Cardinal Fridolin Ambongo.

Le peuple congolais doit se lever et à prendre ses responsabilités pour renverser la tendance. Car le pays est en danger. Alors, nous devons rester là à ne rien faire. Non ! Nous devons agir, nous devons nous prendre au sérieux, nous devons nous prendre en charge »,  estime-t-il avant préciser : « La souveraineté de notre pays est en danger. Et pendant que le pays est en danger, nous passons la plus grande partie de notre temps à discuter sur les postes, sur l’argent, sur un peu de dollars ».

Le Cardinal a lancé ce message à partir de Kikwit dans la province du Kwilu où il séjourne dans le cadre de l’Assemblée épiscopale provinciale de Kinshasa (ASSEPKIN) qui comprend l’Archidiocèse de Kinshasa, les  diocèses du Kongo central et du Grand Bandundu.

Profitant d’une célébration eucharistique dimanche, il a poursuivi : « Actuellement, le pays va mal et rien ne marche » et les Congolais sont « parmi les peuples les plus malheureux de la terre. A regarder de près ce qui se passe aujourd’hui dans notre pays, autour de nous, le peuple congolais, malgré l’immensité des richesses de son sous-sol, de son sol, de ses eaux, de ses arbres et forêts, malgré tout ça, le peuple congolais est aujourd’hui classé parmi les peuples les plus malheureux de la terre », en insistant par ailleurs :  «En tout cas le pays va mal, le Congo va très mal, qu’on ne vous trompe pas. Il y en a qui vous tiendront des discours en vous faisant croire que vous êtes au paradis. Si c’est ça le paradis, le Congo d’aujourd’hui, je ne veux pas aller au paradis».

Malgré toutes les promesses de campagne électorale tenues par les dirigeants politiques et non concrétisées jusqu'à aujourd'hui, la situation de la population ne s'est toujours pas améliorée, a-t-il relevé, en évoquant la centrale hydroélectrique de Kakobola qui devait desservir en électricité les territoires de Gungu, la ville de Kikwit et le territoire d'Idiofa.

« A l'approche des élections, a souligné le conseiller du Pape, on nous fait des promesses, des promesses et l'année prochaine il y aura des élections, il n'y aura pas de glissement, il y aura des élections et ces gens- là vont venir ici pour vous tenir encore des promesses et vous allez les applaudir et leur donner votre voix. Depuis toutes les promesses qu'on nous avait faites miroiter autour de la construction du barrage de Kakobola », avant de s’interoger : « Où est l'électricité de Kakobola ? ».   Et demain, a-t-il annoncé, à l'approche des élections, ils reviendront avec des projets pour dire voilà nous voulons terminer le projet.

Boni Tsala / digitalcongo.net