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Les combats se sont poursuivis dimanche dans le territoire de Rutshuru, au Nord-Kivu, entre les FARDC et les combattants du M23. Ces nouveaux affrontements lancés depuis jeudi 20 octobre ont provoqué d’autres déplacements de population, particulièrement dans la localité de Ntamugenga disputée par les deux forces. Si le village a été capturé par les rebelles dimanche 24 octobre, selon des sources locales, les forces loyalistes se veulent confiantes.

 

Deux lignes de front se sont activées dans le territoire de Rutshuru. Des combats ont été signalés d’abord sur l’axe Rangira-Rwanguba-Tchengerero. L’objectif du M23, dit l’armée, était de couper les moyens de ravitaillement. Après d’intenses affrontements, l’armée dit avoir repoussé les insurgés et capturés certains d’entre eux, rapporte notre correspondant à Kinshasa, Patient Ligodi.

La deuxième ligne de front concerne la localité de Ntamugenga. Des obus sont tombés dans des zones habitées, dont un site appartenant aux religieux, causant la mort de plusieurs personnes et de nombreux blessés, selon les sources locales. Des sources militaires qui ont requis l’anonymat affirment que l’armée s’est refusé à livrer une bataille en pleine zone habitée pour éviter des dégâts collatéraux. Ce lundi matin, un calme relatif régnait dans la localité finalement occupée par le M23.

La situation est sous contrôle sur tous les fronts, a déclaré dimanche le porte-parole de l'armée congolaise Sylvain Ekenge, dans un communiqué : « La situation est calme. L’armée a repoussé les assauts de l'ennemi, et garde ses positions et fixe l'ennemi. Aujourd'hui nos hommes sont dans Ntamugenga. »

Des combats qui se doublent de nouvelles accusations contre le Rwanda, qui enverrait ses soldats soutenir les rebelles. « Ce sont les armes rwandaises : les canons, les mortiers de l'armée rwandaise, ce ne sont que les militaires rwandais qui sont en face de l'armée congolaise. On se bat et on va trouver une solution militaire à cette situation », insiste le porte-parole.

Inquiétudes sur la situation des civils

Nombre de civils ont pris la fuite en direction de Kabaya, Biruma, Kalengera ou encore Rumangabo. Soit des localités désormais vulnérables à la progression du M23, c'est ce que craint Gentil Karabuka, président de la société civile du groupement Kisigari :

S'il n'y a pas une force pour les faire disparaître à ces points-là, tout juste ils pourraient se retrouver au camp de Rumangabo pour encore faire déstabiliser la population qui est en souffrance depuis très longtemps. Et on se demande où vont aller les gens, où est-ce que la population va encore se diriger, c'est à dire c'est un souci, c'est tellement du stress.

LES FORCES CONGOLAISES DÉMENTENT L'AVANCÉE DU M23 DANS LE RUTSHURU

On espère qu’un couloir humanitaire va pouvoir être ouvert pour pouvoir évacuer très rapidement ces blessés et aussi la population civile qui se trouve coincée dans ce village
 

Au moins 23 000 personnes auraient été déplacées par ces violences armées depuis le 20 octobre, rapporte pour sa part le Bureau de la coordination des affaires humanitaires (Ocha). D’après la même source, ces chiffres incluent environ 2 500 personnes qui ont traversé la frontière vers l’Ouganda. Et selon l’ONU, ces combats dans le Rutshuru portent le nombre total de personnes déplacées dans le territoire de Rutshuru à plus de 396 000.

Nous avons plus que de raisons d'être optimistes puisque plusieurs pas positifs ont été donnés en vue du règlement du conflit. Notamment, le fait qu'il y a eu échange de prisonniers, sous médiation angolaise, le fait qu'à Luanda ait pu se réunir la commission mixte bilatérale entre les deux pays, le fait que les deux chefs d'État se parlent maintenant - ,e serait-ce que par téléphone, ils se parlent assez régulièrement, mais ce n'est pas qu'au téléphone. Récemment à New York, ils se sont vus en marge de l'Assemblée générale des Nations unies. Nous croyons que nous arriverons au plus tôt au dénouement du conflit, il nous manque peu de choses pour en finir avec ce contentieux. Je suis supposé me rendre à Kinshasa dès que possible, puis à Kigali, pour, peut-être, que nous terminions tous ensemble à Luanda. Notre calendrier était dicté par les échéances électorales angolaises qui sont maintenant terminées, donc désormais nous reprendrons ce dossier à bras-le-corps.

 

rfi