Ce samedi matin, selon plusieurs sources, les rebelles occupent les localités stratégiques de Rutshuru et Kiwanja, à 70 kilomètres environ au nord de Goma. Le M23 qui a revendiqué hier soir, vendredi, la prise du poste frontalier de Kitagoma à la frontière entre la RDC et l'Ouganda, à une vingtaine de kilomètres au nord de Bunagana.
Les combattants du M23 étaient dans Rutshuru-centre dès 8 heures, heure locale.
L’un de leurs porte-paroles a même tenu un court meeting sur place en swahili, donnant quelques instructions et demandant à la population de ne pas paniquer.
À Kiwandja, l’entrée des troupes du M23 a été précédée de tirs à l’arme lourde et légère, aux alentours de la cité. Comme à Rutshuru-centre, là aussi, il n’y a pas eu d'affrontement dans des zones habitées.
En treillis et munis de leurs armes et matériels de communication, ces combattants ont circulé et déployé des patrouilles.
Dès le début d’après-midi, les activités avaient repris, bien que timidement.
Cependant, craignant pour leur sécurité, certains journalistes, activistes et membres de la société civile sont allés chercher refuge à la base locale de la Monusco.
Considéré par Kinshasa comme un mouvement terroriste, le M23 exige toujours l’ouverture d’un dialogue direct avec le gouvernement. Ce que rejette catégoriquement Félix Tshisekedi qui opte pour la voie militaire comptant notamment sur le déploiement futur de la force de la communauté des États de l’Afrique de l’Est.
Un habitant, joint par Robert Minangoy de RFI en Kiswahili, témoigne de son désarroi.
Nous sommes découragés... les FARDC ont quitté leur position et les rebelles sont entrés dans la cité... la population est laissée à la merci de ces rebelles
UN HABITANT DE RUTSHURU TÉMOIGNE
Selon une source de la Monusco, la force onusienne en RDC tient encore ce soir sa position dans le camp militaire de Rumangabo, dans le Nord-Kivu. Un camp que les FARDC annoncent avoir quitté. Hier, la Monusco a procédé à l’évacuation à Goma de plusieurs chefs de groupements.
rfi