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Alors que l’annonce du premier gouvernement taliban est attendu, le président russe Vladimir Poutine a déclaré, vendredi 3 septembre, qu’il espérait que les talibans se comporteraient de manière « civilisée » afin de pouvoir bâtir des relations diplomatiques normales avec les autres pays

« Plus vite les talibans entreront dans la famille des peuples civilisés, plus il sera facile de maintenir des contacts, de communiquer » avec eux afin de les « influencer d'une manière ou d'une autre, de [leur] poser des questions », a déclaré ce vendredi Vladimir Poutine.

Tandis que l’Afghanistan est suspendu à l’annonce d’un gouvernement « inclusif », selon les talibans, le président russe fait passer un message. Il espère que le comportement des talibans à la tête de l’Afghanistan permettra de bâtir des relations diplomatiques normales avec le reste du monde.

Depuis le début de la crise qui a débuté à la suite des retraits des troupes occidentales, la Russie entretient un dialogue pragmatique avec les autorités talibanes, mais ne reconnaît pour l’instant pas le régime taliban. Le mouvement est d’ailleurs toujours considéré comme une organisation terroriste par la Russie.

Terrorisme et trafic de drogues, les craintes de la Russie

Cette considération est une erreur, selon Goulam Mohammad, directeur du centre de la diaspora afghane en Russie. « Les talibans n’ont pas à être inscrits sur une liste d’organisations terroristes, car ils n’ont pas fait d’attentats à l’extérieur de l’Afghanistan. Ils n’ont pas fait de guerre ailleurs que dans le pays, n’ont jamais affiché de volonté d’expansion du fondamentalisme ni d’autres tendances très négatives que l’on a vues à l’œuvre dans d’autres pays », estime-t-il.

Il souhaite même que le pays aille plus loin : « J’espère qu’un jour la Chine, la Russie et la Turquie reconnaîtront ce gouvernement. Mais nous voudrions aussi que tous les pays le fassent. Je ne voudrais pas que l’on traite l’Afghanistan comme un exclu. Et puis sans reconnaissance, il n’y a pas d’aide humanitaire et le pays a besoin d’aide. »

Les autorités russes sont avant tout inquiètes pour la sécurité des ex-républiques soviétiques d'Asie centrale, limitrophes de l'Afghanistan, comme le Tadjikistan et l'Ouzbékistan. Elles craignent d'y voir émerger de nouveaux groupes jihadistes inspirés des talibans ou soutenus par eux. De plus, le Kremlin veut également éviter un afflux régional de réfugiés ainsi qu'un nouvel essor du trafic d'opium et d'héroïne.

La diaspora afghane en Russie demande beaucoup de prudence vis-à-vis des demandeurs d’asile

Alors que la diplomatie russe assume le dialogue avec les talibans à la tête du pays, la diaspora afghane en Russie suit la crise de près et demande la plus grande prudence dans l’accueil d’éventuels réfugiés, selon notre correspondante à Moscou, Anissa El-Jabri. De peur que « des terroristes » soient parmi eux, selon Goulam Mohammad, directeur du Centre de la diaspora afghane en Russie. Selon les estimations, cette communauté représente entre 80 000 et 150 000 personnes essentiellement arrivées dans les années 1990 après la chute du régime soviétique.

Sur tout le plafond de son bureau trône une carte jaune et orange de l’Afghanistan - pays qu’il a quitté il y a presque 30 ans : « On reçoit beaucoup de demandes d’aide, de personnes qui travaillaient ici à Moscou, mais qui se sont retrouvés là-bas, explique Goulam Mohammad. Des citoyens russes d’origine afghane, des étudiants qui avec la pandémie étaient à distance avec les universités russes, et qui maintenant, sans internet et électricité là-bas, demandent de pouvoir rentrer ici », énumère-t-il, se disant débordé.

500 ont été rapatriées, 1 000 attendent encore, mais parmi eux, aucun réfugié, insiste Goulam Mohammad : « Selon mes informations, il y a en ce moment des terroristes parmi les réfugiés, qui veulent aller dans différents pays. Et je suis sûr à 100% que certains d’entre eux sont déjà arrivés en Europe. Tous les pays, et surtout les voisins de l’Afghanistan qui sont vulnérables, ont raison de s’inquiéter de l’arrivée de terroristes déguisés en réfugiés. C’est un risque réel. »

Un point de vue strictement conforme à celui du pouvoir à Moscou. Mais quand la Russie reste encore prudente face au nouveau régime, Gouham Mohammad, lui, rêve d’un gouvernement taliban reconnu par toute la communauté internationale : ce serait le seul moyen de stabiliser le pays, clame-t-il.

 

RFI

 

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