L'éditorial interpellateur de José Nawej sur " Au-delà de la Charité… " fait frémir. En effet, chaque année à travers le monde et surtout dans nos pays africains, des actes de générosité sont recherchées.

Des chefs d'entreprises avec des cadeaux ou colis de fin d'année ; des gouvernements qui importent des denrées alimentaires pour aider la population à bien passer les fêtes ; des communautés religieuses qui visitent les orphelinats, les homes de vieillards… et organisent des jeûnes, des veillées de prières, des grandes manifestations d'actions de grâce … pour assoupir ces fidèles assoiffés de miracles et de la manifestation divine, sans travail.

Toutes ces actions très bénéfiques d'une certaine manière, mais pèchent par leur manière qui est contraire aux principes de Dieu.

LE BUT D'UN GOUVERNEMENT EST DE REPRIMER LE MAL ET NON DE FAIRE LE BIEN

Le but d'un gouvernement n'est pas de chercher à faire le bien, mais plutôt à combattre et à punir le mal, à créer un environnement propice aux différentes activités. Les gouvernants, au lieu d'attendre la fin d'année et financer les récoltes des agriculteurs étrangers, auraient dû utiliser ces fonds pour créer un environnement propice à l'exploitation agricole. Ils éviteraient l'exode rural et encourageraient les agriculteurs et paysans en préfinançant les projets liés à l'organisation du secteur agricole (production, transport, transformation, commercialisation, conservation). Ceci aurait eu un impact substantiel dans le secteur agricole par la qualité de la production et le bien-être des consommateurs.

LA PERVERSION DE L'ECONOMIE

L'économie dont le fondement est la compassion, a privilégié la cupidité, la peur, l'avidité, l'égoïsme… Les entreprises licencient le personnel ou ferment leurs activités si un taux maximum de rentabilité n'est pas atteint. Quand bien même elles seraient rentables, elles préfèrent chosifier l'homme.

Les cadeaux ou colis de fin d'année permettent au donateur d'avoir bonne conscience et au bénéficiaire de jouir de la grâce de l'employeur.

Alors que des productions locales sont détruites par manque d'infrastructures, par la cupidité, la corruption et les différentes tracasseries, elles auraient pu améliorer les conditions sociales de chaque compatriote.

LES TROIS MISSIONS FONDAMENTALES DE LA RELIGION :

1. Enseigner (informer ; instruire le peuple sur les prescrits de Dieu);

2. former (rendre les gens capables par l'encadrement et l'apprentissage);

3. et créer des activités. En effet, ce sont les églises qui ont commencé les écoles, les universités, les activités agricoles, les centres hospitaliers, les œuvres de bienfaisances…

Les chefs spirituels devraient préparer la population quotidiennement à la créativité et à la productivité pour subvenir à ses besoins et à ceux de la communauté.

Les nombreuses activités "spirituelles" rendent leurs fidèles improductifs et oisifs. Ils oublient le premier mandat (mission) de Dieu qui consiste à assujettir (dominer, transformer) la terre et non l'homme.

LES POMPIERS PYROMANES

Que ces trois domaines vitaux de la société puissent revenir à leurs fondements et Ces trois catégories sociales (le gouvernement, l'économie et la religion) contribuent consciemment ou inconsciemment à la charité criminelle du "pompier pyromane".

redonner la dignité à chaque personne qui devra manger à la sueur de son front et non de la mendicité.

ESAIE 58 CONTRE LES 3 FLEAUX DE LA PAUVRETE DES NATIONS

Trois fléaux sont à la base de toute cette misère : la cupidité effrénée, la corruption et l'injustice. Les gabegies et les dilapidations des ressources par les leaders de ces secteurs sociaux sont les causes de cette paupérisation.

La Parole de Dieu nous enseigne des règles élémentaires et fondamentales que chacun de nous ou chaque catégorie sociale devrait appliquer pour le salut de nos communautés. Dans Esaie 58, le vrai jeûne consiste à se préoccuper de son prochain et de l'aider à se prendre en charge.

CONCLUSION : LA COMPASSION FACE AU GENOCIDE SOCIAL

Toute la loi se résume en deux choses : "Tu aimeras l'Eternel ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme, et de toute ta force ; et le second, tu aimeras ton prochain comme toi-même".

Il nous faudrait encore combien de morts, de victimes… pour revenir l'année prochaine, soulager ou nous préoccuper de ceux qui échapperaient à ce génocide alimentaire?

 Evangéliste Colin NZOLANTIMA