Le procès de Bosco Ntaganda a repris mardi devant la Cour pénale internationale. Le chef de guerre congolais est poursuivi pour 18 chefs d’inculpation, pour des crimes de guerre et crimes contre l’humanité commis en Ituri entre 2002 et 2003 alors qu’il était l’un des chefs de la milice UPC. Le premier témoin de l’accusation a été auditionné hier dans une ambiance tendue.
Juste avant l’audition du premier témoin de l’accusation, mardi, on a assisté à une passe d’armes entre le bureau du procureur et la défense. Le bureau du procureur essaie de faire toute la lumière sur des contacts illégaux entre Bosco Ntaganda, ses proches et même des enquêteurs de la défense et des témoins de l’accusation. Il craint des intimidations. La défense, de son côté, reproche au procureur de l’empêcher de faire son travail.
Une tension palpable au cours de l’audition du premier témoin, le témoin 805, un ancien marchand d’or d’ethnie lendu qui en 2002 vivait dans la région minière Mongbwalu. L’homme dit avoir fui l’avancée des hommes de Bosco Ntaganda. Image pixélisée, voix métallique pour des raisons de sécurité. Même les noms des localités ont été changés pour éviter toute identification. Village rouge, vert ou bleu. Le témoin 805 dit avoir croisé une femme, rescapée d’un massacre commis par l’UPC.
Des ouï-dire, objecte l’un des avocats de la défense. « Il ne fait que répéter ce que d’autres lui ont dit. Je ne vois pas en quoi ce type de preuves est d’une quelconque utilité à cette cour », interroge un des avocats.
L’accusation demande au témoin ce qu’il a fait après avoir rencontré cette femme. « La maman pleurait, des larmes coulaient le long de ses joues et elle tremblotait lorsqu’elle me parlait, raconte-t-il. J’ai quand même voulu vérifier par moi-même et je me suis rendu sur les lieux où les gens avaient été tués. C’était une bananeraie, mais les bananiers avaient été coupés. Là, il y avait des corps de gens qui avaient été tués. »
Eric Iverson, du bureau du procureur, montre des clichés correspondant aux scènes évoquées par le témoin. « Reconnaissez-vous l’endroit ? » « Oui, c’est la même bananeraie », confirme le témoin.
L’organisation de défense des droits de l’homme Human Rights Watch estime que quelque 800 personnes ont trouvé la mort dans les attaques de l’UPC de Bosco Ntaganda dans la zone minière de Mongbwalu.








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