Il s’appelle Alex Kasanzu, lieutenant-colonel déchu. Des sources croisées l’ont signalé sur l’Ile Gorée à la tête d’une délégation de 4 personnes. Problème, le « lieutenant-colonel » Kasanzu officiait dans le défunt M23, internationalement étiqueté « force négative ». Outre qu’elle est de nature à conforter la thèse « putschiste » de cette réunion controversée. Cette présence charrie quantité de questions de fond aux organisateurs et aux participants dont des députés donc des représentants de la légalité rd congolaise.


Comment les parrains financiers du « séminaire de l’Ile de Gorée » ont-ils invité une ex-rébellion rangée par l’ONU dans les rangs de « forces négatives » au même titre que les ADF/Nalu ou la LRA ? Une espèce de prime à la déstabilisation. Un appel d’air pour tous les autres apprentis rebelles qui se cachent encore dans l’Est congolais. Un diplomate onusien a même demandé que les organisateurs de la rencontre tenue mi décembre 2015 au Sénégal publient la liste complète des participants.


Côté délégués rd congolais, la présence signalée d’un officier issu de l’ex-M23 devrait poser un problème de cohérence légaliste et constituer un cas de conscience. Même battant pavillon « Opposition », les députés incarnent la légalité constitutionnelle. Ils représentent un pilier du pouvoir légal. A ce titre, ils ne sauraient siéger aux côtés d’un personnage dont l’unique qualité est de drainer et de traîner, tel un boulet, l’ombre d’un mouvement estampillé « force négative » dissout.

Dialoguer avec… une « force négative »

D’autre part, que des acteurs politiques de l’Opposition déclinent l’offre du Dialogue, en démocratie cela peut se concevoir. Mais, là où le bât blesse, estiment des observateurs, c’est que les mêmes qui refusent de dialoguer avec le Pouvoir acceptent de siéger avec un représentant d’un ex-mouvement rebelle dont le bilan en terme d’atrocité n’a rien à envier aux autres forces négatives de la région.

Une posture qui, aux yeux de nombre d’analystes, s’expliquent d’autant plus difficilement que la tradition du dialogue a pris un relief particulier depuis l’avènement de Joseph Kabila en 2001.


Pour réunifier le pays en proie à moult administrations rebelles, le successeur de Mzee Kabila avait entrepris de dialoguer tous azimuts. A Gaborone au Botswana pour le pré dialogue, à Addis-Ababa en Ethiopie et finalement à Sun-City en Afrique du sud pour le Dialogue inter congolais proprement dit.

Plus récemment, les Concertations nationales ont été une des variantes du même credo présidentiel. Face au pari des élections apaisées, le dialogue paraît une fois de plus s’imposer aux Congolais. C’est ce qui justifie les appels au dialogue émanant des personnalités aussi éminentes que le Pae François, les Evêques, le secrétaire général de l’ONU.

Avec Forum des As