
Toutes les institutions marchent. La présidence, les assemblées nationales et provinciales… Doit-on arrêter la marche du pays sous prétexte qu’un Gouvernement est réputé démissionnaire ? Le débat a quitté les salons huppés de la capitale pour les bas quartiers de Kinshasa. Le renvoi sine die hier mercredi 2 novembre à l’Assemblée nationale, de la loi portant reddition des comptes exercice 2015 a remis en scelle les discussions sur le principe de la continuité de l’Etat.
Ce n’est un secret pour personne. Le Gouvernement Matata expédie les affaires courantes. Le pays attend le Cabinet devant être issu de l’Accord politique. Question fondamentale. Le pays doit-il s’arrêter dans l’attente de l’avènement de ce Gouvernement-là ? Cette interrogation prend un relief particulier au regard de la controverse qui gagne l’Hémicycle. Mais vu des pays de vieilles traditions démocratiques, même en affaires courantes, un Gouvernement n’en continue pas moins de gérer le pays. Le cas de la Belgique est à ce sujet suffisamment éloquent. C’est que ici comme ailleurs, les vicissitudes de la vie gouvernementales ne devraient empêcher la prise en main du pays.
A ce sujet des observateurs se demandent si demain, et on ne le souhaite pas, la RDC est attaquée, n’est-ce pas au Gouvernement qu’on demandera de mettre les moyens pour assurer la défense du pays ? Dans le même contexte, en cas de catastrophe naturelle, ce sera au même Exécutif qu’il reviendra d’agir ou pas.
La question que les observateurs se posent est celle de savoir où serait passée le sacro-saint principe de la continuité des services publics de l’Etat ? Assis devant leurs petits écrans, nombre de Congolais attendaient de voir hier mercredi 2 novembre, en direct de la RTNC, le ministre des Finances, Henri Yav Mulang présenter à l’Assemblée nationale le projet de loi portant reddition des comptes exercice 2015, préalable à la présentation du Budget 2017. Mais à la surprise générale, à l’Hémicycle, certains députés nationaux ont estimé, compte tenu du compromis politique ayant sanctionné le dialogue national, que le Gouvernement parce que sur le départ, n’a pas qualité pour présenter ce projet de loi.
Ce faisant, analysent certains observateurs, les élus du peuple oublient que même l’accord politique sur lequel ils fondent leur action a été conclu par les participants au dialogue pour assurer justement la continuité de l’Etat, étant entendu que l’élection notamment présidentielle ne se tiendrait pas selon les délais prévus par la Constitution.
Le principe de continuité de l’Etat renvoie à la permanence des Institutions et des services d’utilité publique ou privée dans la réalisation de leurs tâches, mais dont les acteurs et les animateurs ne sont pas immuables, mais interchangeables dans la succession de mandats politiques ou nominatifs.
Les acteurs et autres animateurs de l’Etat ne devraient pas personnaliser la teneur de la continuité de l’Etat à leur seul profit.
Didier KEBONGO / forum des as








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