Le Président Joseph Kabila Kabange a rassuré ceux qui s’intéressent à son avenir politique que la Constitution de la République sera respectée dans toutes ses dispositions, dans son discours sur l’état de la nation, mardi devant les deux chambres du Parlement réunies en Congrès au Palais du peuple.
« La RDC est une démocratie constitutionnelle et toutes les questions sont réglées de manière satisfaisante par la Constitution », a-t-il souligné, ajoutant que celle-ci « sera respectée et ce, dans toutes ses dispositions ».
Le chef de l’Etat a annoncé, en outre, la nomination imminente d’un Premier ministre, conformément à l’accord politique issu du dialogue national inclusif.
« Soucieux de mes responsabilités de garant de la nation, je ne peux permettre que la RDC soit prise en otage par une certaine frange de l’opposition et exposée à l’instabilité, aux risques de retarder les élections », a déclaré le Président de la République. Ce Premier ministre, a-t-il précisé, aura la mission première de conduire la population aux élections et d’œuvrer à l’amélioration de ses conditions sociales.
Le Chef de l’Etat a, par ailleurs, invité les Congolais à œuvrer à la consolidation de la paix et de la jeune démocratie en RDC, relevant qu’« aucun agenda politique ne saurait justifier la violence et les pertes en vies humaines pour accéder au pouvoir ».
Il a condamné tous ceux qui cherchent à accéder au pouvoir par des moyens anticonstitutionnels et mis en garde les jeunes contre la manipulation des politiciens, en les exhortant à éviter de leur servir de « marchepied » et en les rassurant que les stratégies de leur réinsertion sont « en cours ».
Bilan
Auparavant, le Président Joseph Kabila Kabange avait dressé le bilan de son action politique, économique, social et sécuritaire à la tête du pays depuis son avènement en 2001.
Il a rappelé qu’il y a 15 ans, le pays était en lambeaux et divisé en quatre morceaux administrés par différentes forces armées disposant d’autant de monnaies. Au plan politique, le processus de démocratisation était en panne et le dialogue bloqué.
Au plan économique, les indicateurs macroéconomiques étaient au rouge, avec un taux d’inflation très élevé de 511% en 2000, un taux de croissance négatif de -7%, un déficit budgétaire croissant, un endettement de 12 milliards de dollars et des réserves internationales d’à peine 51 millions de dollars. Au plan social, les stigmates des pillages de 1991 et 1993 et la perte constante du pouvoir d’achat de la population se faisaient terriblement sentir, avec un taux de chômage de 84%, un taux de scolarisation inférieur à 2% et un taux moyen d’indice de pauvreté de 80%, tandis qu’au plan des infrastructures, la RDC n’était reliée d’un point à l’autre que par voie aérienne, du reste exploitée par des compagnies privées, à l’exception de quelques routes en mauvais état.
Il est revenu sur les engagements qu’il avait pris, dans son discours d’investiture en 2001, d’apporter des changements profonds dans tous les domaines de la vie nationale, notamment l’instauration de la paix et la consolidation de la cohésion nationale par le dialogue et la réconciliation, la démocratisation du pays par l’organisation d’élections libres et transparentes sur toute l’étendue du territoire national, le renforcement de l’Etat de droit et la consolidation de la démocratie ainsi que la reconstruction nationale sur tous les plans, les efforts entrepris depuis la libération du 17 mai 1997 ayant entretemps été freiné par la guerre d’agression.
Le Chef de l’Etat a rappelé aussi son engagement à libéraliser l’économie du pays à travers des réformes structurelles, dont un nouveau code minier, un nouveau code des investissements et un code sur les marchés publics.
De 2001 à 2016, a-t-il noté, la RDC a réalisé un parcours positif dans tous ces domaines en dépit de quelques entraves. Le Chef de l’Etat a notamment épinglé, sur le plan politique, l’organisation en 2006 et 2011 des élections démocratiques et la poursuite du processus de décentralisation du pays qui est passé de 11 provinces à 26 provinces administrées par des gouverneurs élus. Il a aussi évoqué la réforme de la justice dont les juridictions affichent aujourd’hui complet.
Sur le plan sécuritaire, Joseph Kabila a salué la réforme des services sécuritaires qui a permis aux Forces armées de la RDC (FARDC) de réduire à néant la capacité de nuisance des groupes armées malgré l’existence de quelques poches d’insécurité.
Dans le contexte économique, le Chef de l’Etat s’est réjoui de la maîtrise du cercle vicieux de la dette extérieur qui est effacée à plus de 90%. Le pays, a-t-il dit, a renoué avec la croissance économique qui, en dépit de la crise internationale, se situe au-dessus de la moyenne africaine de 4%.
Il a également évoqué les innovations dans ce secteur, particulièrement la réouverture du trafic ferroviaire entre Kisangani, dans la province de la Tshopo et Ubundu, dans celle du Maniema, fermé depuis 20 ans. Il a aussi cité les nouvelles unités flottantes et les aéronefs neufs de la compagnie « Congo Airways ».
Quant au volet social, le Chef de l’Etat a relevé l’amélioration des conditions sociales des Congolais ainsi que des efforts consentis pour augmenter l’accès aux soins de santé de la population ainsi que la scolarisation des enfants.
Malgré les progrès réalisés, de nombreux défis restent à relever, a souligné le Président de la République, citant notamment l’activisme de certains groupes armés qui continuent à sévir dans l’Est de la RDC et les menaces de déstabilisation venant de l’extérieur.
Il a, à cet effet, rappelé aux pays qui ne cessent de s’immiscer dans les affaires intérieures de la RDC de respecter sa souveraineté.
Avec ACP








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