Julien Paluku Kahongya

  RDC/ Nord-Kivu

Le gouverneur de la province du Nord-Kivu, Julien Paluku Kahongya, en tournée d’inspection dans la partie Nord de sa juridiction, a condamné mercredi 6 mai, la tuerie dans une embuscade de deux soldats du contingent tanzanien de la Monusco de retour d’une patrouille sur l’axe Eringeti-Oïcha dans la province du Nord Kivu.

« Il faut absolument arrêter ce cycle des violences qui perturbent non seulement la quiétude de paisibles citoyens de Beni mais constituent bien plus un véritable frein aux multiples projets de développement entrepris par le Gouvernement tant national que provincial », a déclaré Julien Paluku qui s’est dit consterné par cet incident survenu dans une zone pourtant habitée.

Dimanche 03 mai 2015, des hommes lourdement armés avaient attaqué les positions des Forces Armées de la République Démocratique du Congo (FARDC), à Kokola, localité située à une dizaine de kilomètres de Kisiki. Julien Paluku, profondément préoccupé par l’insécurité qui prend de plus en plus de proportions inquiétantes dans la partie nord de la province, a annoncé la tenue des réunions élargies aux membres de comités urbain et territorial de sécurité de la place afin de bien cerner le fondement de ce qu’il a qualifié « d’une autre rébellion en gestation dans la région de Beni ».

Il a promis que le gouvernement va tout mettre en œuvre pour étouffer dans l’œuf cette force négative dont les visées sont de replonger Beni dans le chaos. L’arrivée du Gouverneur Julien Paluku du territoire de Lubero où il a procédé à la relance de plusieurs projets inscrits dans le cadre du développement.

Le chef de la MONUSCO condamne aussi l’attaque mortelle

Le représentant spécial du secrétaire général de l’ONU en RDC, Martin Kobler, a aussi condamné cette attaque, indique un communiqué de presse de la MONUSCO, remis mercredi à l’ACP. « Je condamne avec la plus grande fermeté l’embuscade perpétrée contre les casques bleus Tanzaniens déployés afin de protéger la population de territoire de Beni.

Je souhaite exprimer mes sincères condoléances aux familles des casques bleus morts au combat. J’exprime également toute ma solidarité aux blessés à qui je rendrai visite ce mercredi », a déclaré Martin Kobler. Selon la source, une unité de casques bleus tanzaniens de la brigade d’intervention est tombée dans une embuscade sur l’axe Mavivi-Mayimoya, au village Kikiki situé à 11 km au Sud d’Eringeti.

Bilan revu à la hausse

Selon un bilan délivré ce mercredi 6 mai par la Monusco, l’attaque a fait 5 morts et 13 blessés. « Deux militaires tanzaniens et trois civils congolais ont été tués, treize militaires tanzaniens sont blessés », a précisé à RFI le général Carlos Santos Cruz, chef d’état-major de la Monusco. Les civils congolais morts, le chauffeur et un homme, ont été tués par les rebelles. Un bilan précédant faisait état de deux morts et dix blessés.

C’est une heure environ après la tombée de la nuit vers 18h15 que l’embuscade a eu lieu. La patrouille composée d’une vingtaine de soldats tanzaniens progressait sur la route principale de la base de Mavivi à la sortie de Beni vers Mayimoya plus au Nord. L’attaque a eu lieu à une dizaine de kilomètres au sud d’Eringeti. A une cinquantaine de kilomètres au nord de Beni, elle s’est trouvée ralentie par un camion, visiblement accidenté, qui bloquait partiellement la route.

Autour du camion se trouvaient quelques hommes habillés en uniformes FARDC. Croyant à un accident, la patrouille a ralenti pour vérifier si les civils à bord avaient besoin d’aide. C’est alors que les assaillants, déguisés en militaires congolais, ont lancé l’assaut. Des tirs nourris ont eu lieu pendant plus d’une demi-heure et la Monusco et l’armée congolaise(FARDC) ont immédiatement envoyé des renforts.

Les Casques bleus patrouillaient seuls, car depuis mars les forces armées congolaises (FARDC) ont suspendu les opérations et les patrouilles communes avec la Monusco dans tout le Nord-Kivu. Cette attaque intervient un peu plus de 24 heures après que l’hélicoptère du chef des forces armées onusiennes au Congo, se soit fait tirer dessus. Bien qu’il n’y ait aucune revendication pour l’instant, les Nations unies soupçonnent les rebelles ADF d’être responsables.

ACP/FNG/Kayu/May