Le 31 décembre 2016, le régime de Kinshasa a été obligé de signer un accord politique avec l’opposition. Ainsi, il allait pouvoir rentrer dans légalité puisqu’il dépassait les deux mandats fixés par la constitution. L’accord a été d’ailleurs salué aussi bien à l’intérieur de la RDC qu’à l’extérieur. Pour l’Union européenne, c’était « la seule voie pour asseoir la légitimité nécessaire aux institutions qui devraient gérer la transition, y compris celle de la présidence ». A la date d’aujourd’hui, néanmoins, l’accord n’a pas été appliqué et notamment la nomination d’un premier ministre issu de l’opposition pour gérer la transition. Le président Joseph Kabila qui voulait s’octroyer un troisième mandat tergiverse encore et plonge le pays dans des troubles qui font plusieurs victimes chaque jour.
Aussi, l’UE qui avait espéré que le pays retrouve la légalité et le calme, revient aujourd’hui avec un constat terrible. Elle condamne « vivement les violations graves des droits de l'Homme qui ont été commises récemment en RDC et rappelle que la lutte contre l'impunité, quels que soient les auteurs de ces violations, est l'une des conditions nécessaires pour une transition apaisée et une stabilisation durable du pays ».
Par ailleurs, tout comme les membres du Conseil de sécurité de l'ONU l'UE s'inquiète des informations récentes faisant état « de violations graves des droits de l'Homme et du droit humanitaire commises par les milices locales dans les Kasaï, notamment le recrutement et l'utilisation illicite d'enfants soldats, ainsi que du meurtre de civils par des membres des forces de sécurité de la RDC, qui pourraient constituer des crimes de guerre au regard du droit international ».
Aussi l’UE a rappelé aux responsables politiques et aux membres des forces de sécurité qu'elle est disposée à adopter de nouvelles mesures restrictives individuelles contre ceux qui seraient responsables de graves violations des droits de l'Homme, inciteraient à la violence ou qui feraient obstacle à une sortie de crise consensuelle, pacifique et respectueuse de l'aspiration du peuple congolais à élire ses représentants. L'UE invite la Haute représentante à initier un travail dans ce sens.
La crise politique, créée par la volonté du président Kabila de manipuler la constitution et se maintenir au pouvoir verra-t-elle une fin? La stabilité et la paix du pays dépendent de l'attitude du régime qui a cassé l'élan démocratique qui l'a porté au pouvoir.
Avec Mediapart








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