Portés dimanche dernier à la tête du Rassemblement, de la  troisième Aile de cette plateforme, il sied de le dire, Patrick Mayombe, Président du Conseil des Sages et Clément Kanku, le porte-parole de ce regroupement, ont été  hier, mardi  7  mars 2017, à  la CENCO. Dans l’enceinte du Centre Interdiocésain, où le rendez-vous a  eu lieu, les deux Ministres au sein du Gouvernement Badibanga,  sont allés présenter l’ossature du Rassemblement qu’il dirige et leur leitmotiv. C’est l’Abbé  Donatien Nshole, Secrétaire Général de la Conférence des Evêques, qui les a reçus  au nom de tous les Princes de l’Eglise Catholique.

Quid du message ?

Aux prises d’avec les professionnels des médias, Patrick Mayombe, Ministre de l’Agriculture, Pêche et Elevage, et Clément Kanku Bukasa wa Tshibuabua, Ministre de la Coopération au Développement ont tout dit. Seule,  la personnalité d’Etienne Tshisekedi maintenait le Rassemblement en bon état parce que ce regroupement politique manque jusqu’à ce jour, un règlement d’ordre intérieur et tant  d’autres documents administratifs. Choses  qui, à présent, ont permis à certains de semer le désordre, même sans avoir qualité. Malgré cela, le Rassemblement qui a,  désormais,  trois visages ne doit, aucunement, rester divisé. D’où, avec ferveur, l’implication des Evêques catholiques dans l’arbitrage des vrais-faux conflits est-elle demandée. Voilà, in globo, les lignes maitresses des idées développées par le tandem Mayombe-Kanku.

Zoom !

Après Félix Tshisekedi et Pierre Lumbi ainsi qu’Olenghankoy et Bruno Tshibala, Patrick Mayombe et Clément Kanku se sont présentés ce mardi 7 mars 2017  à la Conférence Episcopale Nationale du Congo. 

Accompagné de quelques-uns de leurs partisans, ils ont eu un entretien privé avec le Secrétaire Général de la CENCO, M.  l’Abbé Donatien Nshole qui n’a livré aucun détail sur les tenants et les aboutissants  de ce face-à-face. Mais, les deux politiques,  soucieux d’éclairer la lanterne de l’opinion tant nationale qu’international, en ont, sans ambages,  fait l’économie à la presse.

Patrick  Mayombe revendique…

Un des signataires de l’Acte de Genval, texte fondateur du Rassemblement, Patrick Mayombe, du haut de son expérience, a confié aux journalistes que plusieurs failles ont été constatées   au sein de ce regroupement politique. Notamment, l’inexistence d’un règlement d’ordre intérieur et d’autres documents administratifs impérieux. L’action qui est la sienne  et de ceux qui sont à ses côtés,  ne vise  pas à semer la pagaille  au sein du  Rassemblement des forces politiques et sociales acquises au changement. Mais,  plutôt, compte rectifier le tir surtout que depuis que le lider maximo dont le poids politique permettait de faire abstraction aux failles, les violons sont en sérieux désaccords entre les composantes.  ‘’J’ai dirigé la délégation de la Dynamique de l’opposition à Bruxelles, à Genval –avant le départ du MLC et de l’UNC- et c’est à l’issue de ces travaux que nous avons mis sur pied le Rassemblement. Et cette plateforme n‘avait que deux organes, le Conseil des Sages et la Coordination des Actions. Malheureusement, arrivé à Kinshasa, les choses ne se sont pas bien faites. A partir de Bruxelles, il a été demandé qu’un règlement d’ordre intérieur soit mis sur pied ‘’, a-t-il dit. Cette tâche, à l’en croire, avait été confiée à Georges Kapiamba, le patron de l’ACAJ, qui, jusqu’à ce jour,  ne l’a pas produite. Face à l’inexistence de ce denier et à  la situation actuelle, les signataires de l’Acte de Genval  dont la   plupart,  sont membres du Gouvernement,  se sont vus  contraints  de réagir.

L’appel de Kanku

Clément Kanku wa  Tshibuabua, Ministre de la Coopération au Développement, deuxième intervenant,  a, à son tour,  sonné le glas. Signalant, la main sur le cœur, que nul ne veut que le Rassemblement soit désassemblé . Ainsi, pour éviter cela, ils en appellent aux bons offices de la Conférence Episcopale Nationale du Congo,  pour  que les trois ailes soient réunies autour d’une table pour trancher leurs divergences. ‘’Nous demandons que la CENCO offre ses bons offices pour ramener toutes les tendances du Rassemblement ensemble. Nous, nous ne voulons pas des divergences au sein du Rassemblement. Nous n’en avons pas besoin et il ne faut pas qu’ils aient des perdants et des gagnants. D’où, demandons-nous que les Evêques catholiques puissent s’impliquer pour amener les uns et les autres à revenir aux bons sentiments pour que le Rassemblement reste uni ‘’, a dit Clément Kanku.

L’ossature

La déclaration ayant créé  la  troisième Aile du Rassemblement a été signée par sept membres du Gouvernement Badibanga.  Il s’agit, précisément, de Patrick Mayombe, Clément Kanku Bukasa, Fidel Tingombay et Willy Mishiki, Marie-Ange Mushobekwa, Tharcisse Loseke. Le huitième signataire,  c’est Bruno Mavungu. 

Quel  l’avenir ?

Dans la poursuite des discussions directes, particulièrement  sur la finition des arrangements particuliers, les Princes de l’Eglise catholique  sont face à plusieurs casse-têtes chinois. En effet, en plus des pommes de  discorde qu’ont suscitées  la question du mode de désignation du Premier Ministre et, évidemment, celle liée à la continuité de la mission des Evêques, il faudra désormais,  intégrer l’affaire, devenue mystérieuse, de la  succession de l’éternel Opposant, Etienne Tshisekedi. Cette dernière affecte le dialogue en au moins deux points. Le premier, c’est le problème du président du conseil National  de suivi de l’Accord car, ce dernier revient au président du conseil des sages du Rassemblement. Mais, s’il y a plusieurs  ‘’Rassemblements’’  qui va prendre ce poste ?  Le deuxième, c’est le blocage,  quant à la désignation du Premier Ministre. Car,   pour le Président Kabila, c’est au successeur de Tshisekedi d’écrire la lettre portant la liste  de  trois noms des candidats. Pour régler tous  ces sujets, pour plusieurs analystes, Marcel Utembi et ses pairs devront, d’une manière ou d’une autre, se pencher sur les turpitudes auxquelles,  le Rassemblement est, aujourd’hui,  confronté.    A moins de trouver un autre médiateur ailleurs, si l’Onu, l’UE ou l’UA remettaient, une fois de plus, la main à la pâte.

Avec la prospérité