
En République démocratique du Congo (RDC), les autorités congolaises ont interdit les marches dont l'appel a été lancé par le Comité laïc de coordination, proche de l'Eglise catholique, qui avait déjà organisé la marche durement réprimée du 31 décembre dernier, à Kinshasa. Il s'agit, pour ce collectif, de demander au président Joseph Kabila de dire publiquement que, comme le prévoit la Constitution, il ne briguera pas un troisième mandat lors de la prochaine élection prévue à la fin de l'année. A Kinshasa, devant la paroisse de Saint-Joseph, la police a chargé.
La police de la capitale a prévenu qu'aucun trouble à l'ordre public ne serait toléré et que les rassemblements seront interdits. Dans la capitale où internet a été coupé, comme dans le reste du pays, des barrages ont été dressés par les forces de l'ordre qui contrôlent les véhicules et les papiers d'identité.
Dès ce dimanche matin, devant la paroisse Saint-Joseph, la police a chargé sur les manifestants qui sortaient de la messe, à la cathédrale. Plusieurs personnes sont venues manifester. Elles ont fait environ 100 mètres avant d’être chargées par la police.
La police toujours déployée
A quelques cent mètres de là, deux personnes ont été amenées à l’hôpital. Elles ont été touchées par balles. L’une de ces personnes a été touchée au niveau du bras droit et l’autre au niveau de la jambe.
En milieu de matinée, la police y était toujours déployée. Présente également, la Mission des Nations unies, la Monusco, qui s’est interposée entre les manifestants et la police qui est soutenue par l’armée.
Les manifestants étaient cantonnés dans la paroisse. Ils ne pouvaient pas sortir car la police était toujours déployée aux alentours de la paroisse.
Nombreux barrages
Il y a donc une forte tension à Kinshasa. Il est difficile d’avoir une vue d’ensemble de la situation parce que la circulation reste très contrainte avec de nombreux barrages, une forte présence policière et l’armée déployée par endroits.
Ce que nous pouvons dire, c’est qu’à la mi-journée, plusieurs paroisses étaient encore encerclées par les forces de sécurité, selon des témoins.
Le porte-parole de l’opposant Félix Tshisekedi a assuré, par exemple, être resté coincé deux heures durant dans la cure de la paroisse Saint-Joseph de Limete, avec Félix Tshisekedi, mais aussi l’opposant Martin Fayulu et quelques députés. Ils assurent que des gaz lacrymogènes ont été tirés au moment où ils voulaient sortir.
Des témoins évoquent un scénario similaire à la paroisse Saint-Augustin de Lemba où le vicaire assure qu’il a lui-même été blessé. Là, les paroissiens seraient dans un premier temps sortis, avant de trouver refuge, à nouveau dans l’église pour « se protéger des forces de sécurité », disent-ils.
Jeu du chat et de la souris
Ailleurs, en circulant dans la ville, on peut voir, par endroits, des jeunes rassemblés tenter de marcher, rameaux à la main, dans une sorte de jeu du chat et de la souris avec des forces de sécurité qui tirent de temps en temps des gaz lacrymogènes.
Des témoins évoquent aussi des balles réelles dans un scénario qui semble assez différent tout de même de celui du 31 décembre où les marches avaient été pour beaucoup dispersées dès la sortie de la messe, et parfois même avant la sortie de la messe.
La Mission des Nations unies au Congo (Monusco) fait état d’au moins cinq morts et 33 blessés. L’ONU annonce également au moins 69 arrestations.
Avec RFI








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