Ce jeudi 10 avril, un haut responsable d’un fonds public a été arrêté. Il s’agit du Directeur général du Foner, du Fonds National d'Entretien Routier, Fulgence Baramos, qui est soupçonné par la justice congolaise d’avoir détourné plus de 50 millions de dollars destinés à financer les travaux de réhabilitation des routes, notamment au Sud-Kivu et au Kasaï central. Il était à la tête de ce fonds depuis sa création en 2009.
Fulgence Baramos était l’une des bêtes noires de la société civile qui le soupçonnait, au vu du mauvais état des routes en RDC, de détourner des fonds pour le compte du régime de Joseph Kabila. Le directeur de l’Office des routes avait lui aussi été arrêté avant d’être libéré.
Des hommes d'affaires
Parmi les personnalités mises en cause, il y a aussi des hommes d’affaires parmi les plus connus du pays comme David Blattner, patron de Safricas. Avec son frère, ils ont des intérêts dans plusieurs secteurs de l’économie depuis l’ère Mobutu et sont restés incontournables à l’époque de Joseph Kabila. Le Libanais Jammal Samih a lui surtout prospéré sous le régime de l’ancien président et devait recevoir pour 114 millions de dollars dans le cadre du « programme des 100 jours » pour des maisons préfabriqués. Cela avait été pointé depuis des mois par la société civile.
Le directeur général de la Rawbank, Thierry Taeymans, a lui aussi été mis en cause pour avoir autorisé certaines transactions douteuses. Il a été limogé depuis. Cette banque était déjà pointée du doigt sous l’ancien régime par les activistes anticorruption. Elle appartient à la famille Rawji, l’une des grosses et anciennes fortunes au Congo.
Vers une liberté provisoire pour Kamerhe ?
Les auditions se poursuivent, d’autres invitations ou convocations ont été envoyés à des ministres, anciens ministres et hauts responsables. De sources judiciaires, le procureur serait aussi dans l’attente de documents. En tant que principal ordonnateur des dépenses sur ce programme d’urgence pendant les premiers mois du président Tshisekedi, Vital Kamerhe a en effet effectué de nombreuses signatures.
Kamhere peut-il être mis en liberté provisoire ? C’est en tout cas ce qu’espèrent ses avocats qui disaient, avant l’audience, vouloir pointer que leur client était toujours le directeur de cabinet en fonction : il n’a pas été remplacé, a une adresse connue et ne risque pas de fuir… À l’heure actuelle, il est dans une chambre collective au pavillon huit de la prison de Makala que les autorités disent vouloir désengorger pour cause de pandémie de coronavirus
RFI
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