Après l'incarcération de son leader, Pascal Mukuna pour viol sur une femme d'un de ses collaborateurs,  le mouvement Eveil patriotique lance, à partir de ce lundi 18 mai 2020 au siège de l'église Assemblées chrétiennes de Kinshasa (ACK), à Kinshada/ Bandal, l'opération enregistrement de toutes les victimes lésées par le régime Kabila.

L'annonce a été faite par Me Jean-Claude Katende, vice-président du mouvement Eveil patriotique.

Pour lui, cette opération vise à documenter leur dénonciation déposée à la justice.

"La démarche que nous annonçons va dans le sens de demander à toute personne qui était victime du régime Kabila, par rapport aux dix dossiers mentionnés dans la dénonciation de l'évêque Pascal Mukuna, de passer au bureau de ACK,  non loin de la maison communale de Bandalungwa à partir de lundi. Cet appel est lié directement à cette dénonciation parce que nous devons documenter notre dénonciation, enregistrer les victimes pour les prochaines étapes", a déclaré Me Katende en substance.

Après l'étape de la dénonciation, l'Eveil patriotique n'entend plus porter plainte. Car, de l'avoir de Jean-Claude Katende, également président de l'Association africaine pour les droits de l'Homme (Asadho), les dénonciations elles-mêmes suffisent pour Joseph Kabila soit interpellé par la justice.

"Ce sont quand même des dénonciations très graves portant sur des faits extrêmement graves et la justice doit agir", a-t-il renchéri.

Réaction: Le PPRD qualifie l'action de l'Eveil patriotique d'une vaste blague

La réaction du parti de Joseph Kabila ne s'est pas fait attendre. Ferdinand Kambere, secrétaire permanent- adjoint du Parti du peuple pour la reconstruction et la démocratie (PPRD), qualifie la démarche du mouvement citoyen Eveil patriotique d'une vaste blague.

Pour ce cadre du PPRD, l'évêque Pascal Mukuna est un homme en difficulté avec la justice. Il cherche la branche sur laquelle s'accrocher.

"Non, ce combat-là, nous l'avons jugé de fantaisiste. C'est tout simplement un homme en difficulté avec la justice congolaise et qui croit pouvoir s'attaquer à l'ancien président Joseph Kabila Kabange pour essayer de se faire une couverture, peut-être dans ce qu'il veut essayer d'inventer. Vous osez imaginer qu'ils déposent d'abord ce qu'ils appellent une dénonciation. Et puis, ils appellent les victimes. Est-ce que c'est comme cela que les choses se font? Ou on est sûr de ce que l'on fait et on a déjà réuni les preuves. Alors, on ne revient pas chanter, crier pour dire venez. Pourquoi avoir déposé la dénonciation avant pour appeler les victimes après", réfléchit à haute voix le SP adjoint du PPRD.

Kinienzi Augustin / le Potentiel