Aussitôt informé du cas du décès subit du juge Raphaël Yanyi Ovungu ainsi que des circonstances troubles de ce trépas, le Parquet de Grande Instance de Kinshasa/Gombe, s’est promptement saisi du dossier. Compte tenu des soupçons d’empoisonnement de l’illustre disparu et de l’exigence d’une autopsie diligente par sa famille, une réquisition à médecin a été établie hier même par le premier substitut Emile Ndjale Wemambolo et adressée au médecin-légiste de l’Hôpital Général de Référence de Kinshasa (ex-Mama Yemo).
Ce magistrat a requis le concours du médecin légiste aux fins de procéder à l’examen du corps du défunt et de déterminer les causes de sa mort.
Le même officier du ministère public a saisi le médecin directeur de l’Hôpital Général Militaire du Camp Kokolo, dans la morgue duquel est gardé le corps de Raphaël Yanyi, pour que les précautions utiles soient prises pour éviter tout contact de sa dépouille avec des « mains inexpertes ».
Le rapport du médecin-légiste est impatiemment attendu, non seulement par les instances judiciaires, la famille du défunt mais aussi l’opinion tant interne et externe, fortement perturbées par la disparition inopinée de celui qui était chargé de gérer l’un des dossiers ultra sensibles liés aux détournements des fonds publics décaissés pour financer les travaux d’urgence du programme des 100 jours du Chef de l’Etat.
C’est le suspense, que l’on espère ne pas être trop long, dans cette affaire qui tend à prendre une dimension criminelle. Car, selon des indiscrétions échappées des sources familiales, Raphaël Yanyi aurait pris un rafraichissement, le lundi 25 mai, peu avant d’ouvrir l’audience du jour, à la Prison Centrale de Makala, consacrée à la poursuite de l’instruction du dossier de Vital Kamerhe et Samih Jammal, co-prévenus dans l’affaire de détournement de plus de 47 millions de dollars pour la construction de 1.500 maisons préfabriquées. La clé de l’énigme se trouverait-elle à ce niveau ?
Un médecin proche de la famille, qui se serait exprimé sous le sceau de l’anonymat, après avoir été informé du malaise qui a frappé et emporté le juge-président du Tribunal de Grande Instance de Gombe ainsi que des effets bizarres constatés sur son corps, notamment un noircissement suspect de sa peau, a soutenu l’hypothèse d’un empoisonnement à retardement.
A l’en croire, seule une substance toxique aurait provoqué, chez le défunt, un malaise du genre d’une crise cardiaque.
Formelle, sa veuve persiste à soutenir que son mari n’avait pas d’antécédents cardiaques. D’où, une éventuelle défaillance cardiaque subite ne pourrait être que la conséquence d’un empoisonnement. Encore une fois, tout le monde est invité à prendre son mal en patience, en attendant le rapport confidentiel du médecin-légiste au Parquet de Grande Instance de Kalamu.
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