
Le Secrétaire d’Etat américain John Kerry a annoncé la nomination de Thomas Perriello au poste de l’envoyé Spécial des USA dans la Région des Grands Lacs, en remplacement du sénateur Russ Feingold, qui a travaillé avec brio à ce poste stratégique.
» Je suis heureux d’annoncer la nomination de Thomas Perriello comme l’Envoyé spécial pour la région des Grands Lacs d’Afrique. J’ai une grande confiance enTom et je suis reconnaissant pour son récent service comme Représentant spécial pour le brillant plan quadriennal de diplomatie et de développement du Département. « ,a déclaré Kerry.
Homme de justice et respectueux des droits de l’homme
Thomas Perriello est une personne de convictions profondes, qui est conduit par un fort engagement pour la justice et les droits humains. Il a acquis une bonne expérience en Afrique, en sa qualité de conseiller au Tribunal internationale pour la Sierra Leone, où il a fouillé dans les questions concernant les atrocités de masse, l’utilisation des enfants soldats, la réinsertion des anciens combattants, et le sort des amputés et autres victimes de guerre.
Le » Monsieur Obama dans la région des Grands Lacs » a également servi en tant que consultant pour le Centre international pour la Justice transitionnelle au Kosovo, au Darfour et en Afghanistan. Il aussi a été membre de la Chambre des Représentants américaine, de 2008 à 2010.
Cette nomination est opportune, estime John Kerry. Il remplace à ce poste à l’infatigable Russ Feingold , à un moment critique où la région est secouée par les crises politiques au Burundi, depuis que Pierre Nkurunziza a annoncé sa candidature à la présidentielle, alors que la Constitution burundaise et l’Accord d’Arusha le lui interdisent.
L’Envoyé spécial travaillera en étroite collaboration avec le Secrétaire d’État adjoint aux Affaires africaines, Linda Thomas-Greenfield, sur un portefeuille composé des États des Grands Lacsdont le Burundi, la République Démocratique du Congo, le Rwanda et l’Ouganda.
Ses priorités seront de s’efforcer, en coordination avec les autorités locales et les partenaires internationaux, de stimuler les progrès vers une paix durable, la stabilité et le développement dans toute la région, y compris le renforcement des institutions démocratiques et de la société civile ainsi que du retour sûr et volontaire des réfugiés tout comme des personnes déplacées.
La nomination d’un Envoyé spécial pour les Grands Lacs reflète le ferme soutien de l’administration Obama pour les peuples de cette région, alors qu’ils tentent de construire un avenir caractérisé par une gouvernance améliorée, la fin des conflits, le respect des droits civils et politiques, et les opportunités économiques pour tous.
Le brave Russ Feingold
Le prédécesseur de Thomas était un homme qui dit tout haut ce que les autres disent tout bas.Dans ses différentes interventions, Feingold ne manquait pas à critiquer le Congolais Joseph Kabila, le Burundais Pierre Nkurunziza, le Brazzavillois Denis Sassou Nguesso et le Rwandais Paul Kagamé, pour leur intention de modifier leurs Constitutions en vue de briguer les mandats hors constitution.
L’opinion congolaise, qui a apprise avec satisfaction la nomination de l’émissaire d’Obama dans la Région des Grands Lacs, se demande si le successeur de Russ Feingold suivra ses pas.
« Les États-Unis sont opposés à ce que l’on modifie les Constitutions pour favoriser le maintien au pouvoir des dirigeants, et cette approche vaut pour tous les pays de la région », disait Russ Feingold lors de sa tournée dans la région.
Déjà, le 30 décembre2014, Feingold s’était prononcé contre le projet du président burundais de briguer un troisième mandat en 2015. « Ce serait contraire à l’esprit de l’accord d’Arusha [d’août 2000] », avait-il précisé.
Espérons que le départ de Russ Feingold ne change rien, la position des Usa reste la même depuis le passage de John Kerry à Kinshasa.Russ Feingold laisse un bilan largement positif. Il a fait un plaidoyer auprès du gouvernement américain pour la mise en déroute du M23.
C’est grâce aux pressions de Russ Feingold que Kinshasa a reculé à la tentative de modifier la constitution, pour permettre à JKK de briguer un troisième mandat, alors que la Constitution actuelle le lui interdit.La publication d’un calendrier électoral global par la Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI) est l’œuvre des pressions de Feingold, note les observateurs.
Le 9 février 2015, trois semaines après les manifestations anti-Kabila qui avaient fait au moins 27 morts, selon Lambert Mende et 42 selon les Ongdh , Russ Feingold, qui a pris part au sommet de l’Union Africaine,s’était arrêté à Kinshasa pour avoir l’assurance de Kinshasa que la présidentielle aurait bien lieu avant la fin de 2016.
Par Godé Kalonji / le phare








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