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POLITIQUE

L'actualité Politique de la semaine en RDC

Quel drôle de peuple ! Le Congolais est-il inconscient, amnésique ou négligent ? Alors que le rapport « Mapping » de plus de 550 pages, produit d’octobre 2008 à mai 2009, décrit avec précision et minutie les atrocités commises en RDC entre mars 1993 et juin 2003, les Congolais eux-mêmes sont ailleurs. Entre-temps, au pays, c’est l’impunité qui perdure.  Et cela durant 27 ans maintenant. Que l’on tue de paisibles citoyens, qu’on pille des richesses ou qu’on viole des femmes et des jeunes filles, le cœur du Congolais ne bât que pour l’argent facile et le pouvoir. Pour ces deux causes, de grosses gueules pullulent partout : dans des formations politiques, dans la Société civile, etc., polémiquant à longueur de journée. Le reste, la nature s’en occupe ou l’histoire l’oublie.

617 incidents violents sont survenus en République démocratique du Congo (ex-Zaïre) entre mars 1993 et juin 2003 (ces 10 ans comprennent les 4 dernières années de Mobutu 1993-1997, les 4 années de Laurent-Désiré Kabila 1997-2001 et les deux premières années de Joseph Kabila 2001-2003). Il s’agit des crimes de guerre, des crimes contre l’humanité, des violations du Droit humanitaire international. Des incidents qui appellent à des poursuites judiciaires, selon l’ONU.

D’octobre 2008 à mai 2009, 33 employés des Nations unies (congolais et internationaux) ont travaillé sur ces incidents, en produisant le rapport « Mapping » qui fait plus de 550 pages, décrivant les atrocités commises en RDC dans la période indiquée.

Alors que tout le monde pensait que l’avènement du « Rapport Mapping » allait sonner la fin du silence inexpliqué sur des crimes connus et qui ont laissé des traces, c’est l’impunité qui perdure.

Plus grave, les Congolais eux-mêmes sont ailleurs. Ils sont pris par une pathologie qui les éloigne de la prise de conscience qu’il faut pour reconstituer leur propre histoire : c’est l'addiction à l’argent et au pouvoir. Pour l’argent et le pouvoir, de grosses gueules pullulent partout : dans des formations politiques, dans la Société civile, etc., polémiquant à longueur de journée.

Comment donc comprendre que pour un rapport si grave, il n’y a pas de ferveur, pas des voix à l’unisson qui portent pour l’engagement de toute la nation à ce que les responsables politiques et militaires des crimes de guerre et des crimes contre l’humanité commis en RDC répondent de leurs actes devant la justice, quel que soit leur bord et quelle que soit la fonction qu’ils occupent aujourd'hui…

Et pourtant, pour ce projet sacrifié, en complicité, sans doute, avec le pouvoir de Kinshasa en son temps, la nation toute entière devait se mobiliser pour réclamer justice. C’est pour de telles causes nationales que de grandes manifestations, des marches, etc., devraient être organisées… Hélas ! Au sommet du pays, c’est le moindre des soucis.

C’est ici qu’il faut louer, la réaction spontanée et musclée des mouvements citoyens, révoltés par le tweet d’un diplomate d’un pays voisin, dans lequel ce dernier a voulu dégager la responsabilité de son pays dans les crimes perpétrés à Kasika en 1998.

Le ton donné par Dr Mukwege

« Au moment même où je vous parle, un rapport est en train de moisir dans le tiroir d’un bureau à New York. Il a été rédigé à l’issue d’une enquête professionnelle et rigoureuse sur les crimes de guerre et les violations des droits humains perpétrés en RDC. Cette enquête nomme explicitement des victimes, des lieux, des dates, mais élude les auteurs ». Cette voix courageuse de révolte, cette voix consciencieuse du Dr Denis Mukwege, élevée lors de la remise de son prix Nobel de la paix, à Oslo (Norvège), le 10 décembre 2018, méritait bien d’être relayée.

Il n’est pas normal que face aux atrocités dont sont victimes les populations du Kivu et de l’Ituri, qu’autant la communauté internationale se montre très peu préoccupée, mais plus grave, les Congolais eux-mêmes sont inactifs pour pousser à une action de justice. Il est temps que les Congolais épris de paix et de justice s’arment de courage, à l’instar du docteur Denis Mukwege, pour briser finalement le tabou, en évoquant tout haut ce sujet tant évité.

C’est un sujet qui ne devra en aucun cas s’effacer, aussi longtemps qu’on parlera de plus 4 millions de Congolais morts des suites directes ou indirectes des conflits. Le sujet ne perdra à jamais son caractère « scandaleux et horrible », aussi longtemps qu’on parlera encore de plus de 40 000 fillettes et femmes victimes de violences sexuelles...

27 ans d’un silence coupable !

27 ans d’impunité. À quoi ce rapport servirait les victimes sans un Tribunal pénal international (TPI) en RDC ?

Pour rappel, lors de la 43ème réunion du Conseil des ministres, le chef de l’État, Félix Tshisekedi, avait posé l’« opportunité de la justice transitionnelle en faveur des victimes des crimes graves commis en RDC ».

Suivant Félix Tshisekedi, « pour remédier au lourd héritage des abus des droits humains dans les sociétés qui sortent de conflits armés, le mécanisme de justice transitionnelle s’offre comme un des outils à même de contribuer à lutter contre l’impunité des crimes graves, à faciliter la reconnaissance et l’indemnisation des victimes ».

À ce titre, le président de la République reste convaincu que « la justice transitionnelle facilite les chances de la société de revenir à un fonctionnement pacifié dans les zones à conflit et, à terme, de favoriser la réconciliation, en réparant les injustices du passé par des mesures visant à rendre possible un avenir équitable ».

Ainsi, en lieu et place des polémiques sans lendemain, des distractions improductives, des débats oiseux, les Congolais devraient apprendre à revisiter leur passé. Aujourd’hui, la mise en place d’un Tribunal pénal international en RDC est un idéal pour mieux lutter contre l’impunité des crimes graves et l’insécurité entretenue dans les Kivu. Sinon, le pays ne cessera de connaître des crimes à répétition dans sa partie Est.

Les gouvernants et autres politiciens devraient retenir que le peuple, l’électorat n’est pas qu’une machine à fournir des voix en période électorale, mais surtout une mine fragile à préserver contre des vautours sans foi ni loi.

Le Potentiel

 

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