La Majorité parlementaire a déja été identifiée en début de mandature, l'arrêt de la Cour constitutionnelle sur le Règlement intérieur de l'Assemblée nationale faisant foi.
C'est désormais officiel. Le divorce est désormais consommé entre Félix Tshisekedi et Joseph Kabila. Dans son discours à la Nation, diffusé hier dimanche 5 décembre, le chef de l'Etat a décidé de jeter sa bague d'alliance, tournant ainsi le dos à la coalition entre le Front Commun pour le Congo (FCC) et le Cap pour le Changement (CACH) qu'il dirige. Ses nouvelles noces ? Le Président de la république décide de les sceller désormais avec tous ceux qui accepteront d'embarquer dans le navire ''Union sacrée de la nation''. Un pas qui l'oblige à couler les autres barques qui lui font ombrage. A savoir, le Gouvernement et l'Assemblée nationale, encore sous les rênes de la majorité parlementaire, acquise à Joseph Kabila.
Dans l'éventail de décisions qu'il vient de prendre aux termes des consultations qu'il a amorcées depuis le 2 novembre dernier, Félix Tshisekedi a notamment pris l'option de nommer bientôt un informateur, en vue d'identifier une nouvelle majorité. Une mesure jugée illégale par tous ses pourfendeurs et certains juristes éclairés, misant simplement sur le bon sens.
A vrai dire, argumentent-ils, la majorité parlementaire se dégage au seuil de la législature, juste après les élections. C'est au cours de cette période que l'informateur entre en danse pour identifier la majorité.
POLEMIQUE AUTOUR D'UNE MAJORITE EFFRITEE
Cet exercice démocratique a réellement été actionné au début de la législature en cours, après le scrutin de décembre 2018. "Nous sommes allés aux élections dans le cadre des regroupements politiques. La majorité a été identifiée au début de la législature et la Cour constitutionnelle l'a même acté dans son arrêt sur le règlement intérieur de l'Assemblée nationale", s'est indigné un député FCC, estimant qu'il est anormal d'identifier une nouvelle majorité en pleine législature.
Aussi étonnant que cela puisse paraître, le chef de l'Etat a soutenu que "la majorité actuelle s'est effritée". Un constat qui contraste avec l'adoption, le jeudi dernier, du projet de budget 2021 par 349 députés sur les 500 élus, adoubant ainsi le projet présenté par le Premier ministre Sylvestre Ilunga Ilunkamba. "Si elle était déjà saucissonnée ou effritée, comme le souligne Félix Tshisekedi, serait-on arriver à un tel score ?", s'interrogent des analystes. Si tel n'est pas le cas, serait-il vraiment opportun de désigner un informateur pour brouiller les cartes ?
JAUGER LES RAPPORTS DE FORCE
Connue dès le seuil de la législature en cours, la configuration politique n'a pas, en réalité, beaucoup oscillé. "Chaque groupe parlementaire s'est, en effet, inscrit soit comme majorité, soit comme opposition. Seulement 15 d'entre eux sont des non-inscrits. Le règlement intérieur prévoyant que tout député qui quitte son groupe parlementaire soit versé dans la catégorie des non-inscrits, et non de pas grossir les rangs d'un éventuel nouveau camp", commente un observateur, se confiant à nos confrères de ''Congo virtuel''.
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