
Dans cette réflexion, nous passons en revue diverses initiatives nationales et internationales dont l’objectif est de protéger les forêts tropicales du bassin du Congo, mais qui sont toutes confrontées à des difficultés d’application sur le terrain faute de moyens.
En effet, la forêt est un environnement aux multiples facettes. Elle est à la fois nourricière et support d’activités économiques variées. Ce milieu qui fascine est aussi extrêmement fragile et subit d’intenses pressions engendrant au rythme de déforestation alarmant qui met en péril la durabilité de ces écosystèmes et par conséquent, l’ensemble des services économiques et sociaux qui lui sont associés à court, moyen et long termes.
La forêt du bassin du Congo est devenue au cours des dernières années un sujet de convoitise de plusieurs multinationales en proie à un large accaparement des terres au détriment des communautés locales. Dans ce même registre, il y a lieu de faire un zoom sur l’industrie agroalimentaire et les menaces que représente la conversion des forêts pour les projets d’agriculture commerciale tournée vers l’exportation.
Dans la majorité des cas, l’agro-conversion rime avec illégalité et au niveau national et/ou international. Il y a aussi lieu de signaler ici les déceptions et frustrations des communautés locales face à des entreprises qui se considèrent au-dessus de la loi. La déforestation illégale prend diverses formes d’une région à l’autre.
Néanmoins, elle présente une caractéristique commune qui est la présence de la corruption des concessions. Les autres activités illégales pourraient être, à titre d’exemple, l’utilisation du feu pour défricher les forêts, l’exploitation forestière en dehors des limites légales de la concession, une indemnisation injuste pour les peuples autochtones et autres communautés locales etc.
Par ailleurs, sur l’ensemble de l’agro-conversion illégale qui a eu lieu au cours des 12 dernières années de la ce siècle, on estime que les deux tiers sont survenus en Amérique latine alors que la majorité du troisième tiers à eu lieu en Asie.
Des pays tels que le Brésil et l’Indonésie luttent contre l’agro-conversion illégale. Mais le phénomène s’accélère actuellement dans d’autres régions comme le bassin du Congo.
En effet, de plus en plus de pays producteurs encouragent l’investissement agricole à grande échelle qui existait à une échelle beaucoup plus réduite auparavant pour stimuler la croissance économique et satisfaire la demande mondiale, de plus en plus croissante. L’étude de Forest Trends pointe du doigt comment la déforestation causée par l’agriculture entraîne la présence de grandes quantités de bois tropical sur le marché international. Ce qui crée un certain nombre de difficultés pour les acheteurs et les pays importateurs qui cherchent l’assurance que le bois est légal.
Le problème avec le bois de conversion est que, par définition, il est le résultat d’une destruction totale des forêts, et étant donné qu’une grande partie de la conversion est illégale, le bois qui en résulte l’est également. Les problèmes liés à la croissance du commerce de ce type de bois sont à leur paroxysme en Indonésie. Près de 80 % de toute la déforestation dans le pays est d’origine agricole, principalement pour l’huile de palme.
Bien que le bois soit considéré illégal, la majorité de ce bois atteint les marchés internationaux. Le développement de la conversion des forêts en terres agricoles est un phénomène récent dans le bassin du Congo.
Toutefois, l’évolution au cours des dernières années porte à croire que ce sont les prémices d’une explosion du développement de l’agriculture commerciale qui pourrait considérablement augmenter les taux liés au commerce du bois de conversion n’ont pas été correctement pris en compte au moment où l’Union européenne développait son plan d’action pour l’application des réglementations forestières, gouvernance et échange commerciaux.
L’Union européenne a établi une série d’Accords de partenariat volontaire (APV) avec les plus grands pays producteurs de bois comme le Cameroun, le Congo-Brazzaville, le Liberia et le Ghana qui sont à divers stades de mise en œuvre. Les APV ont pour objectif d’enrayer le commerce de bois illégal et de promouvoir la meilleure gestion de la forêt.
Malheureusement, ils n’accordent généralement que peu d’attention aux aspects particuliers concernant la vérification de la légalité du bois provenant de la conversion des forêts. Ce n’est que récemment que la proportion croissante de bois provenant de la déforestation illégale liée à l’expansion des activités agricoles fait partie du débat mondial sur la pratique forestière.
PKN / l'observateur








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