Lors d'une conférence de presse à Panama mercredi 9 avril, le ministre panaméen de la Défense s'est fermement opposé à l'idée de voir rouvrir dans son pays des bases militaires ou des sites de défense américains en vue de sécuriser le canal qui relie l'océan Atlantique à l'océan Pacifique. L'idée en avait été émise juste avant par son homologue américain Pete Hegseth en visite dans le pays.
Au deuxième et dernier jour de la visite au Panama du secrétaire d'Etat américain à la Défense - une première depuis des décennies pour un chef du Pentagone -, Pete Hegseth et Frank Abrego, son homologue panaméen, ont donné une conférence de presse lors de laquelle le premier ne cachait pas ses certitudes. « Nous nous réjouissons de l'occasion qui nous est donnée d'accroître la présence des troupes [américaines] aux côtés des Panaméens afin de garantir la souveraineté du canal de Panama » a-t-il ainsi déclaré, affirmant au passage que les États-Unis aideraient le Panama à sortir le canal de l'orbite de la Chine.
Un scénario que le second a toutefois douché sans attendre : « Le Panama a clairement fait savoir par l'intermédiaire du président (José Raúl) Mulino que nous ne pouvons pas accepter de bases militaires ou de sites de défense » américains, lui a immédiatement répondu Franck Abrego, qui a également fermement réfuté dans la foulée toute idée d'influence chinoise autour de la voie d'eau par laquelle transite 40 % du trafic de conteneurs des États-Unis.
Si les éloges faits par Pete Hegseth au président panaméen pendant sa visite n'ont donc, semble-t-il, pas suffi à infléchir sa position sur ce point, ce refus comporte aussi le risque de voir réapparaître les tensions entre Washington et l'État d'Amérique centrale qui s'étaient un temps apaisées. Lors de sa campagne pour la présidentielle de novembre, Donald Trump avait en effet évoqué l'hypothèse de reprendre le contrôle du canal de Panama sans exclure le recours à la force...
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