Bon nombre des journaux parus ce lundi à Kinshasa focalisent leur commentaire sur la rencontre de Kingakati, la ferme présidentielle située dans la périphérie Est de la capitale congolaise et, qui est devenue un haut lieu de tractations politiques.

FORUM DES AS annonce les couleurs avec ce titre : « Satisfaction hier à Kingakati ! ». Encore et toujours Kingakati. C’est parfois à partir de la ferme présidentielle que se dessine l’avenir de la famille politique du chef de l’Etat, reconnaît le confrère de la 11ème Rue Limete/industriel.

C’est le cas de la réunion de dimanche 22 mars 2015 ayant mis autour d’une table les deux camps de la Majorité, à savoir le groupe de 7 (G-7) des partis politiques (le MSR de Pierre Lumbi, l’UNADEF de Charles Mwando, l’UNAFEC de Gabriel Kyungu, l’ARC d’Olivier Kamitatu, le PDC de José Endundo, l’ACO de Patrick Bolonya et le MSDD de Christophe Lutundula) et les autres.

Au terme d’un débat houleux, les violons se sont finalement accordés. Pour aider les différents acteurs politiques à s’exprimer librement, Joseph Kabila, en sa qualité d’Autorité morale, s’est juste limité à introduire la rencontre avant de se retirer.

LA PROSPERITE rapporte qu’avant de se retirer, Joseph Kabila a pris soin de fixer les bornes. Pas question de cracher sur la cohésion et la consolidation de l’unité au sein de la MP. Il n’a soutenu aucun camp.

A force égale, on verra qui de l’aile dure réputée révisionniste et de l’aile modérée l’emportera. Pour les observateurs avertis, la réinstauration d’un tel débat de vérité aux accents démocratiques, pourrait permettre à la Majorité de resserrer ses rangs, pour faire face à tous les défis politiques majeurs de l’heure et de préparer, par conséquent, son avenir dans la concorde.

Dans le même registre, L’OBSERVATEUR titre à la Une : « Kabila tente d’apaiser les esprits ». Selon ce journal, des grands enjeux politiques, plusieurs dossiers dont le nom d’un candidat unique de la MP, celui du nouveau secrétaire général du PPRD, étaient au menu de cette rencontre.

Le confrère souligne le climat de malaise qui règne au sein de la Majorité présidentielle après l’envoi d’une lettre au chef de l’Etat le 5 mars courant par sept des partis de la Majorité qui faisait état d’un certain nombre d’inquiétudes et d’un malaise au sein de sa coalition.

Les signataires de cette lettre, rappelle L’OBSERVATEUR, que Joseph Kabila avait rencontrés individuellement voulaient que l’autorité morale qu’il incarne se prononce sur le projet avorté de la réforme constitutionnelle, sur la loi électorale et les manifestations. Ces partis politiques sont inquiets de voir « un fossé d’incompréhension se creuser entre la population congolaise et la Majorité au pouvoir".

Sous le titre : « L’heure de vérité », LA COLOMBE signale que ce lundi à Kingakati sera signé le certificat de décès de la MP et seront levées les options sur le sort de la coalition, sur la communication, sur les enjeux de 2016 et sur les 26 provinces.

Selon cette consœur, la deuxième option devra porter sur la manière d’aborder les questions d’actualité. En termes clairs, la Majorité qui ne parle pratiquement plus en voix unique et très audible, devra lever une option sur sa communication.

Pour ce journal, c’est très important. Car, le jeu aujourd’hui, c’est de faire en sorte que l’adversaire arrive en 2016 diminué politiquement.

Dans son éditorial intitulé « La fumée de Kingakati », LE POTENTIEL note que la rencontre du dimanche à Kingakati garde encore tous ses secrets. Qu’est-ce qui s’est donc dit autour de Joseph Kabila ? Difficile de s’en faire une idée exacte.

Aucune décision n’a filtré de cette rencontre. Il est néanmoins sûr que quelque chose sortira de la grand’messe de Kingakati. Noire ou blanche, il y a eu de la fumée à Kingakati. Les prochains jours nous en révéleront la couleur.

L’AVENIR planche sur les relations RDC-MONUSCO. Ce journal note que entre la RDC et l’ONU ces derniers temps, c’est clairement « je t’aime, moi non plus ». Et pour cause, le énième mandat que Martin Kobler veut obtenir, coûte que coûte, au moyen de ce qu’il qualifie de dialogue stratégique, pour perpétuer au pays sa structure dite MONUSCO.

Mais les choses ne seront pas si aisées. La RDC ne jure plus que sur son départ à pas de géant, comptant sur l’appui de son amie la France qui du reste préside ce mois le Conseil de sécurité. La MONUSCO a prouvé ses limites, avec un bilan négatif de plus de 15 ans en RDC, bien que ragaillardie de plus de 20.000 hommes. D’où des discussions ce lundi, entre autres sur la question du transfert des responsabilités de la MONUSCO et le rythme de réduction des troupes des Nations Unies en RDC.

Théodore Ngangu/MMC